Anonyme [1649], LE MERCVRE OV COVRIER CELESTE, PARLANT A MONSIEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_2454. Cote locale : A_6_21.
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ausquels il ne faut resister : Et par ses Anges
nous preserue de mille perils, comme le cours
ordinaire de ses Diuines influences le fait assez
sentir.

 

Toute l’antiquité qui ne voyoit les choses Diuines
que du coin de l’œil, & n’en parloit qu’auec vne
langue mal-asseurce, a feint Mercure Messager des
Dieux, auoir des aisles en la teste & aux pieds, &
sous cette fiction crayonnoient la fonction des Anges,
Messagers de ce grand Tout-puissant, les aisles
de Mercure ne nous signifient autre chose, que la
prompte vitesse auec laquelle les Anges portent la
volonté de Dieu & ses sainctes inspirations, les
Poëtes ont donné vn Caducée à ce Mercure, qui
estoit vne verge ayant deux serpens, qui se touchoient
des deux parties d’en haut, & sembloient
se baiser ; puis le reste du corps de ces deux animaux
se faisoit en vn demy rond, qui venoit à se
ioindre en bas, aussi estroictement que s’il eussent
esté noüez ensemble, c’estoit auec ce Caducée que
Mercure appaisoit toute chose, & mettoit la paix par
tout.

Ce mesme Mercure se presente auioud’huy deuant
vous (MONSEIGNEVR) auec vne face Angelique,
pour vous annoncer les choses Diuine s :
Et vous dire que tout ce que l’antiquité a attribué à
vn Iupiter, à vn Mars, à vne Pallas & à vne Iunon, ce
n’estoit que d’escrire les diuers effects de la Toute-puissance
Diuine, ausquels les anciens ont voulu



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