Anonyme [1649], LE PROCEZ, L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL, L’INTERROGATOIRE, ET L’ARREST DE MORT DV ROY D’ANGLETERRE. Auec ce qu’il dit & fit deux iours auant sa mort: Et la Harangue qu’il prononça sur l’échaffaut. Selon le rapport de plusieurs Gentils-hommes Anglois qui y assisterent, & meirent le tout sur des tabletes. Fidelement traduit de l’Anglois, par le sieur DE MARCYS, Interprete & Maistre pour la langue Françoise du Roy d’Angleterre regnant à present, & de son Altesse Royale Mgr le Duc d’York son Frere. , françaisRéférence RIM : M0_2888. Cote locale : C_6_67.
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LE PROCEZ, L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL,
l’Interrogatoire, & l’Arrest de mort du Roy d’Angleterre :
Auec ce qu’il dit & fit deux iours auant sa mort : Et
la Harangue qu’il prononça sur l’échaffaut.

PVIS QVE le Roy des Roys & le Seigneur de ceux qui
regnent, a esté vendu, liuré & accusé deuant les Pontifes
& Iuges de sa Patrie selon la chair, ne nous estonnons pas
que ses Lieutenans sacrez & ses Images soient traittez de
la mesme sorte. Le Vice, honteux de sa propre laideur,
se fait souuent des couleurs de la Vertu, & l’iniustice se
sert quelquefois du bandeau de la Iustice, pour n’estre pas esbloüie de l’éclat
de l’innocence & pour cacher la honte, que sa mauuaise conscience
luy imprime sur le visage.

C’est ce qui a obligé les meurtriers du Roy d’Angleterre, d’apporter
quelques formes à sa condemnation & à sa mort, mais bien loin de
colorer leur crime, ils l’ont mis dans son iour, ils ont rendu leur meschanceté
publique, & fait voir que la Iustice mesme estoit corrompuë parmy
eux.

Le premier du mois passé la Chambre des Communes assemblée, &
le Roy estant à la Barre dans vne posture de Criminel, le sieur Cooke
Orateur de ladite Chambre dit, qu’à la derniere seance il auoit deduit les
crimes dont leur Prisonnier estoit accusé par les Communes, au nom de
toute la nation Angloise : sur quoy il luy fust ordonné par le President
de prononcer derechef les teneurs de l’accusation. Ce qu’il fit en ces termes :

Charles Stwart ayant esté inuesti de la Couronne d’Angleterre auec vn pouuoir
limité, & à condition de gouuerner les peuples selon les Loix fondamentales
du Royaume. Neantmoins pour paruenir à ses desseins, & se maintenir luy
& ses complices dans leurs mauuaises pratiques, il a traitreusement & malicieusement
leué les armes contre le Parlement & contre le Peuple, lequel y est
particulierement representé.

En suite il fit vne deduction de toutes les places assiegées, de toutes les
batailles données, & apres auoir representé tous les sanglans effets d’vne
guerre Ciuile, il dit que le Roy en a esté l’Autheur pour ses interests particuliers.

Cette accusation estant finie, le President de la Chambre commanda
au Roy d’y respondre, sur quoy le Roy repartit :

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Si ie ne considerois que ma vie & mon interest particulier dans cette
affaire, nous en serions bien-tost sortis, & pour deliurer vos consciences
d’vn remords que vous donnera l’impieté sans exemple que vous exercez
sur ma personne, ie m’aduoüerois facilement coupable de tous les
crimes dont vous m’accusez. Ie ne vous diray pas donc que Dieu par sa
bonté infinie m’a placé au dessus des Loix, & que ie ne suis soubmis à
aucune Iurisdiction temporelle. Mais puis qu’il y va des libertez de mon
peuple, ie suis obligé pour ne pas trahir leurs interests de vous dire, que
si la force peut renuerser les Loix fondamentales de l’Estat, & en establir
de nouuelles, il n’y a point de subjet qui puisse estre asseuré de sa vie
& de ses biens, mesme en bien faisant. C’est pourquoy j’espere que vous
me ferez voir le fondement & les raisons qui authorisent vostre procedé.

Le President. Estant icy en qualité de prisonnier & de criminel, c’est
vous rendre plus coupable, que de contester sur l’authorité de cette
Cour Souueraine ; c’est pourquoy vous deuez vous resoudre directement,
autrement la Cour y procedera selon les voyes qu’elle a accoustumé
de tenir, en cas de silence & de recusation.

Le Roy. Ie croy qu’il y a peu de mes subjets qui entendent mieux que
moy les Loix du Royaume, & les priuileges des Parlemens ; ie vous demande
seulement la loy & la raison que vous accorderiez à vne personne
priuée, si elle estoit en ma place.

Le President. La Loy & la raison sont contre vous, les Arrests de la
Chambre des Communes font la loy & la raison, & il ne vous appartient
pas de contester de nostre authorité. La Chambre vous en aduertit derechef,
vous n’aduancerez pas vostre affaire que de traitter le Parlement
de mépris & de desobeïssance.

Le Roy. Quoy que vostre Cour soit Souueraine, si est-ce qu’elle est
subordonnée à deux autres Cours, au Tribunal de Dieu, & à celuy de
vos Roys. La Loy eternelle est la regle de toutes les Loix, & la raison
qui en decoule en establit de generales icy bas, que tous les hommes
doiuent suiure ; Et puis les Iugemens & Arrests se doiuent regler sur les
Loix establies de longue main, & non pas sur celles que la passion & l’interest
dictent & adiustent à leurs mouuemens precipitez.

Le President. Il n’est pas permis à vous, ny à qui que ce soit d’entamer
cette matiere ; c’est tout dire en vn mot : Nous sommes icy assemblez au
nom de tout le Royaume, & tous vos predecesseurs ont tousiours esté
responsables de leurs actions à cette Souueraine authorité.

Le Roy. Ie n’en sçache aucun exemple : & que vous soyez assemblez au
nom & du consentement de tout le Royaume, ie le nie absolument, &
en prends tous mes subjets à témoin ; & puis que c’est d’eux que vous tirez
le fondement de vostre authorité, ie ne vous demande point d’autres
Iuges que mes peuples, pour examiner mes actions.

Le President. Vous ne deuez pas interrompre la Chambre quand elle

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vous parle, le Parlement est assemblé, & a l’authorité de vous iuger & de
vous condamner.

 

Le Roy. Combien y en a-t-il d’entre-vous du nombre de ceux qui ont
esté éleus par le peuple ? où sont les Pairs du Royaume, le Clergé & vos
Princes qui doiuent presider dans la Chambre-Haute ? est-ce le lieu qui
vous fait membre du Parlement, & qui vous confere l’authorité ? & puis
les Communes furent-elles iamais vne Chambre de Iudicature ?

Le President. L’on ne vous permet pas de continuer ce discours.
Lors l’Orateur de la Chambre leut ce qui s’ensuit :

Charles Stwart Roy d’Angleterre, vous estes accusé au nom de la Nation
Angloise de haute trahison, & d’autres grands crimes, ausquels la
Chambre ordonne que vous respondiez.

Le Roy. I’y respondray aussi-tost que ie sçauray, d’où elle a le pouuoir
de me l’ordonner.

Le President. Est-ce là tout ce que vous auez à dire ? Qu’en iugez-vous
Messieurs, Huissiers, remenez vostre prisonnier.

Le Roy. Ie demande à donner mes raisons par escrit, & quelque temps
pour y trauailler.

Le President. Ce n’est pas l’ordre de cette Cour.

Le Roy. On peut bien faire quelque grace à vn criminel de ma sorte.

Le President. Quand on vous ramenera, vous entendrez plus amplement
le bon plaisir de la Cour, & peut estre sa resolution finale.

Le Roy. Quoy ? il ne sera pas permis à vn Roy de deduire ses raisons touchant
la liberté & franchise de ses sujets ?

Le President. Huissiers, encore vn coup, remenez vostre prisonnier.

Le Roy fut conduit au logis du Cheualier Robert Coton, & la decision de
l’affaire remise au lendemain.

Le Mardy deuxiéme Fevrier, les Iuges qui estoient aussi les parties de
ce Prince innocent, s’assemblerent au nombre de septante-trois, pour
authoriser leur parricide ; & l’on a remarqué que le Roy entrant dans la
Chambre accompagné de satellites, enuisagea toute l’assemblée d’vn œil
seuere & plein de Majesté.

Le sieur Cooke, Orateur general remonstra à la Cour, que le iour precedent,
le prisonnier, au lieu de respondre aux accusations à luy imposées,
auoit mesprisé l’authorité de la Cour, & qu’on le pouuoit condamner
par contumace, comme on auoit fait plusieurs autres personnes qui l’auoient
moins merité que luy.

Le President prenant la parole dit : Charles Stwart, vos subterfuges &
vos elusions offencent extremement la Cour, vos delays nous sont importuns
& nuisibles, c’est pourquoy respondez aux accusations dont on
vous charge, sans contester de nostre authorité, autrement nous vous
priuerons de la liberté, que nous vous auons accordée de vous iustifier si
vous pouuez, & prononcerons l’Arrest de mort sur le raport des témoins.

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Le Roy persista tousiours à leur demander des preuues & des fondemens de
leur authorité, en des termes presque semblables à ceux du iour precedent, &
alors le President dit :

Le President. Voicy la troisiesme fois que vous auez desobey à la Cour,
en ne vous iustifiant que par mépris & par arrogance. Et puis se tournant
vers l’Orateur il dit, Monsieur l’Orateur, faites vostre charge.

Et l’Orateur presenta vn papier au Roy, luy commandant pour la derniere
fois de respondre à ses accusations. Et le Roy l’ayant leu dit :

Le Roy. Ie vous dis encore vne fois, que ce n’est pas la crainte de la mort
qui m’oblige à contester auec vous de vostre authorité ; Ie vois bien que
toutes ces formalitez ne sont que des grimaces pour eluder mes sujets, &
que pour establir authentiquement vostre nouuelle & illegitime authorité
vous en voulez faire l’essay, & en ietter le fondement sur ma Personne,
esperant qu’on ne disputera point à se ranger sous des Loix, que le
Legislateur luy-mesme aura signées de son sang. De mesme qu’il n’y a
point de plus grand tesmoignage de la verité de la Loy Chrestienne, (si
j’ose vser de cette comparaison) que la Mort de IESVS-CHRIST, qui
la seellée de son propre Sang : Mais si vostre interest tyrannique vous
oblige d’éluder le peuple, ie suis obligé par la qualité de Pere & de Gouuerneur
de les desabuser, & de maintenir ses libertez & ses priuileges :
Alors le Roy fut interrompu par le President, qui dit :

L President. Vrayement vous auez bien maintenu les libertez & les
priuileges du peuple.

Le Roy. I’en atteste Dieu & tous mes Peuples à tesmoins ; & vous-mesmes
n’estes pas ignorans, que c’est pour auoir contrecarré vostre tyrannie,
& n’auoir pas voulu l’authoriser de mon consentement, que ie suis
l’objet de vostre indignation & de vostre rage. Mais pour reprendre mon
discours.

Ie vous disois que ce n’estoit pas la crainte de la mort qui m’obligeoit
à contester de vostre authoritè, mais bien l’interest de mes Peuples, ne
pouuant en conscience consentir à la ruine des Loix fondamentales, qui
les ont gouuernez des Siecles entiers si heureusement, & sans lesquelles
vous-mesme & vostre posterité ne sçauriez viure sans des dangers & des
craintes continuelles, puisque la force establit des Religions & des Loix,
ausquelles vn chacun se doit soûmettre sans appel. Et le Roy dit en suite
plusieurs choses qu’il auoit dit le iour precedent, & fit voir que le Parlement
n’estoit pas conuoqué legitimement, & qu’il estoit imparfait, la Noblesse &
le Clergè en estant bannis, & n’y ayant presque pas vn des membres qui y
auoient pris seance par election : Alors le President prenant la parole dit.

Le President. Vous ne cesserez point de charger de calomnies & de
mespris le Parlement. Mais vous apprendrez par les effets que cette
Cour est vne Cour de Iustice, vostre recusation & vostre silence nous
sert d’adueu. Il vraye st que vos actions parlent d’elles-mesmes, & que

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vous les auez escrites en caracteres de sang par tout le Royaume.

 

Le Roy. Vous m’obligez à me iustifier malgré moy, mais ie ne le fais pas
en qualité de criminel, ny comme deuant mes Iuges, mais deuant des
imposteurs & des Tyrans du Peuple, qui veulent authoriser leurs crimes
& establir leur iustification sur les ruines de mon innocence. Vous sçauez
mieux que moy, qu’apres m’estre despoüillé entre vos mains de mes
plus belles prerogatiues, & vous auoir accordé iusques au delà de ce que
vous me demandiez, vous me chassastes hors de Londres, disant, que
mes condescendances estoient trop grandes pour n’estre pas suspectes ;
Vous sçauez que vous auez leué les armes les premiers, pour ne pas
dire que vous auez attiré celles des Escossois dans ce Royaume, crime
capital contre l’Estat, d’y introduire des troupes estrangeres. Vous sçauez
que i’ay proposé cent fois la paix que vous auez tousiours eludée,
que me pouuant aduantager de mes alliances parmy les Princes Estrangers,
& receuoir le secours qu’ils m’offroient, ie n’ay pas voulu blesser
cette Loy fondamentale, quoy que vous m’en eussiez donné l’exemple,
& ay mieux aimé perir que de choquer vne Loy, & exposer mes peuples
aux brigandages des Nations Estrangeres comme vous auez fait. Apres
cela qui est coupable du sang respandu de vous ou de moy ?

Le President. Vous ne deuiez iamais prendre les armes contre le Parlement,
& vous soûmettre plutost à ses volontez.

Le Roy. Il eust donc fallu que i’eusse trahi la cause de tout l’Estat que
vous attaquiez, ma propre dignité que vous esbranliez, & la Religion
que vous renuersiez de fonds en comble.

Le President. Il suffit que l’on vous a veu l’espée à la main à la teste de
nos ennemis ; & que vous ayez arboré vostre Estendart, pour estre digne
de mort.

Le Roy. Et vous, il suffit que vous soyez inspirez de l’Enfer, pour proceder
de la sorte enuers vostre Roy.

Lors le Roy se retira accompagné de ses satellites ordinaires chez le Cheualier
Robert Cotton, & l’affaire fut remise au Ieudy suiuant.

Le Ieudy quatriesme Fevrier, les Commissaires du Parlement assemblez
pour le procez, c’est à dire ceux qui auoient la conscience la plus large, & les
cœurs les plus impies & les plus inhumains, oüirent les tesmoins qui dep serẽt
tous les crimes dont ils chargeoient cét infortuné Prince, qui n’estoient autre
chose qu’vn recit succint de ses Victoires ou de ses deffaires, & qui ne tendoit
enfin qu’a prouuer qu’il auoit fait la guerre. L’vn soustenoit qu’il auoit veu
le Roy a la teste des troupes, & l’espée à la main à Beuerley, dans le Comté
d’York, l’autre qu’il auoit esté present à Nottingham, lors qu’il y fit arborer
son Estendart, l’autre a Edghill, l’autre dans la plaine de Keinton, l’autre
à Brainchford, l’autre au pont de Caueihan, l’autre au siege de Glocester,
l’autre a la bataille de Neubery, l’autre en la plaine de Naseby, & enfin
plusieurs autres nommerent plusieurs autres places, où ils disent auoir veu

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le Roy exercer les fonctions d’vn soldat & d’vn Capitaine. Tellement que
les mesmes actions qui ont donné des Couronnes & des triomphes a des Cesar,
& à des Alexandres, pour auoir dépoüillé toute la terre, donnent la mort
& des pompes funebres à vn Roy qui veut maintenir son autorité, la liberté
de ses Peuples, & la Religion de ses Predecesseurs. Barbares plus dénaturez
que les Barbares mesmes. Encore lisons-nous que la vertu a trouué quelque
recõpense parmy eux, & qu’ils l’ont estimée mesme dans la personne de leurs
ennemis. N’estoit-ce pas assez que vous fussiez victorieux, sans insulter par
vos accusations iniustes & ridicules, au mal-heur de vostre Prince ? vous
possediez tout, & sa vie qui estoit entre vos mains, vous estoit vn thresor
le plus cher que vous possedassiez, & vous seruoit de gage pour tout le reste.
Mais Dieu a voulu oster ce Iuste de parmy vous, parce que ses prieres
arrestoient le bras de sa Iustice, & a permis que vous attirassiez sur
vos testes criminelles par la mort de ce Prince, la vengeance des autres
Monarques, qu’vne longue & honteuse prison ne pouuoit animer.

 

Le Vendredy le Roy ne fut pas au Parlement, lequel employa ce iour à
resoudre ce qu’ils executeroient le iour suiuant, & le Roy à se consoler
auec Dieu seul, & luy faire vn sacrifice de sa vie & de sa Couronne.

Le Samedy sixiéme de Fevrier, la Chambre estant assemblée, où le President
estoit en robe rouge, le Roy fut conduit deuant eux par ses satellites
ordinaires, & comme il passoit par la grande Salle de Wesminster, les
plus infames d’entre le peuple, crierent comme les Iuifs deuant le Consistoire
de Pilate, Iustice, Iustice, Execution. Le Roy estant entré dans la
Chambre, dit qu’il auoit des choses de grande importance à declarer, &
qu’il luy fust permis d’estre oüy deuant les Seigneurs & les Communes.
Surquoy la Cour fit retirer le Roy pour mettre la chose en deliberation,
& il fut resolu qu’il ne seroit pas oüy, parce disoient-ils, qu’il ne demandoit
cela que pour prolonger l’affaire, & qu’on ne sçauoit pas ce qui se
pouuoit brasser cependant.

Demy-heure apres le Roy fut ramené, & le President ayant fait vne
longue deduction de toutes les marques d’vn mauuais gouuernement, dit
que le Roy en estoit coupable, & rapporta plusieurs exemples des Roys
qui auoient esté mal traittez de leurs sujets, & entr’autres de cette innocente
& sainte Princesse Marie Stwart ayeule du Roy, que la politique
impie d’vne autre Iesabel sacrifia à sa ialousie & à son ambition.

Ce long Panegyrique des meurtres execrables de Reynes & de Roys
estant acheué, le President commanda à l’Orateur de lire encore vne fois
la liste de tous les crimes dont le Roy estoit accusé, en suite dequoy il
prononça l’Arrest de mort en ces termes.

Charles Stwart cy-deuant Roy d’Angleterre, comme Tyran, Traistre,
Meurtrier, & Ennemy public, sera mis a mort par la separation de la teste
de son corps.

Ces barbares mesmes furent estonnez de la constance auec laquelle ce

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Prince receut cét Arrest de condemnation, auquel il ne respondit que par
vn vif eslancement des yeux vers le Ciel, comme s’il l’eust voulu conjurer
de pardonner cette impieté à leur aueuglement. Ainsi les suifs accuserent
Nostre Sauueur, d’estre perturbateur du repos public, Magicien & faux
Prophete, & ainsi fut-il liuré par Herode & les autres Pontifes, à la rage
des peuples & aux glaiues des bourreaux.

 

Dieu vengeur des crimes, si vous n’auiez point souffert la mort de vostre
propre Fils, ie m’estonnerois que vous ne lancez pas vn coup de foudre
au milieu de cette assemblée criminelle pour l’escraser. Mais si vous
auez determiné qu’vn Iuste perisse pour les pechez de tout vn peuple, &
que la mort d’vn Roy innocent expie le crime d’vn Roy criminel, qui a
attiré vostre colere sur l’Angleterre, en y jettant les fondemens de l’Heresie,
& prophanant le Sanctuaire sacré, pour assouuir sa lubricité demesurée ;
Souffrez mon Dieu que la chasteté, qui a reluy dans ce bon Prince
auec toutes les autres vertus efface la noirceur de cette lubricité criminelle,
& que l’innocence de sa mort appaise l’indignation que vous auez conceuë
contre le procedé impie de ce predecesseur ; Mais Seigneur, accordez
aux prieres d’vne Marie Stwart, qui porte au milieu de vos vaillantes Saintes
la couronne du Martyre, vn rayon de cette lumiere penetrante, pour
dessiller les yeux de ce Prince, dans ce passage important ; Accordez-luy,
comme à vn autre Saint Estienne, que les nuës se fendent, & qu’il voye
cette grande Reyne aux pieds de Iesus-Christ, le Chef & Prototype des
Martyrs ; qu’il entende les Anges & les Cherubins tous bruslans de cette
Charité genereuse, entonner melodieusement le saint Nom de Stwart, &
qu’il le voye couronné de gloire dans le sexe le plus infirme. Si vous terrassez
ce Prince du Throsne & de la plus belle vigueur de son aage, que
ce soit d’vn coup de lumiere, comme vn autre Sainct Paul, & ne permettez
pas qu’vne de vos images viuantes, dont la mort a tant de circonstances,
retirantes à celles de la mort de Iesus-Christ, mesme dans les tenebres de
l’Heresie.

Henry VIII.
Roy d’Angleterre
Autheur des
[1 mot ill.]

Le Roy ayant employé quelques momens à faire des actes de resignation à la
volonté diuine, sur la rigueur inoüie de cét Arrest, demanda à estre oüy.
Mais parce que la Sentence estoit prononcée, on ne luy voulut pas accorder.
Il fut remené chez le Cheualier Cotton, & de là à son Palais de Withehall, &
passant par la salle de Westminster, le peuple cria encore vne fois, Crucifiez,
crucifiez.

En suitte la Chambre passa vne Declaration pour changer la forme des
escritures, & autres procedures du Politique & du Ciuil, & mesme celles
des prieres ordinaires de l’Eglise, où ils firent faire defense de prier pour
le Roy, & firent publier qu’on ne fist rien doresnauant en son nom.

Considerant aussi, qu’apres la mort du Roy, l’on pourroit proclamer
Roy le Prince de Galles, ou quelqu’vn des autres Princes, elle fit dresser

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vn ordre, par lequel il estoit defendu de reconnoistre vn Roy, sur peine
d’encourir le crime de haute trahison, comme aussi de prescher ou dire
quoy que ce soit contre leur procedé.

 

Le Roy demanda au Parlement par vn des Officiers de l’armée, qu’il luy
fust permis de voir ses deux enfans, le Duc de Glocester & la Princesse
Elisabeth, qui sont prisonniers de ces barbares, & qu’ils sacrifieront peut-estre
encore à leur fureur, si les Princes Chrestiens ne leur arrachent bien-tost
des mains ; comme aussi qu’il pût conferer particulierement auec le
sieur Luxson Euesque de Londres, pour le soulagement de son ame, ce qui
luy fut accordé. Le Dimanche, ledit Euesque prescha deuant sa Majesté,
où il dépoüilla la mort de toutes ses espines & de toutes ses amertumes.

Et le Roy eut le Dimanche & le Lundy pour s’apriuoiser auec la mort,
& rompre tous les liens de la terre & de l’amour paternel, pour voler plus
legerement au Ciel. Nous ne pouuons sçauoir que la bonté de ce Prince
& de cette Princesse, les consolations que le Roy & Pere leur donnoit,
& comme il les exhortoit de ne iamais rien faire d’indigne de leur
naissance, & de mourir plutost que d’abandonner son peuple à la tyrannie
des vsurpateurs de sa Couronne ; Mais pourtant il les prioit & leur
faisoit promettre de ne point tirer vengeance de sa mort, leur disant que
Dieu en disposeroit selon les decrets de sa Prouidence, & que le bien qu’ils
feroient à ses peuples les restablissant dans leurs droits & libertez, luy seroit
vne tres-ample satisfaction. En suite il détacha sa jartiere bleuë, qui
est vne marque de l’Ordre qui porte ce nom, & la lia à la jambe de son
fils, le petit Duc de Clocester.

I’ay horreur de vous raporter les indignitez que les satellites insolens
commettoient en la presence de ce Prince, & comme s’ils eussent eu peur
qu’il se fust eschappé imperceptiblement des prisons, comme le Prince des
Apostres, ils couchoient dans sa chambre, & s’enyvroient & crioient de
sorte qu’il luy estoit impossible de reposer. Et comme il auoit vne auersion
extreme pour le tabac, & qu’il les prioit de n’en point prendre, ces
infames luy respondoient, qu’ils n’estoient pas là pour luy obeïr, & pour
luy accorder ses plaisirs ; ils tiroient les rideaux de son lict ; ils luy crachoient
au visage ; ils le descouuroient. Bref imaginez-vous vne troupe de
demons dans la cellule de Saint Antoine. Ainsi ce Prince passa toute la
nuit, entre les mains de la plus sordide & la plus enragée canaille que
l’enfer ait iamais vomy.

Le Mardy neufiéme de Ianuier, le Roy fut conduit de saint Iames, maison
Royale où demeurent d’ordinaire les ieunes Princes, à trauers le
Parc qui vient gagner Whitehall, lequel estoit tout plein d’Infanterie en
bataille, l’Euesque de Londres estoit aupres de luy, & le Colonel Thomlinson
Capitaine de sa garde, qui parloit à sa Majesté la teste nuë. Il estoit
aussi accompagné de quelques Gentilshommes de sa maison ; qui estoient

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venus là pour receuoir ses derniers commandements. Il passa par la galerie
de Withehall pour aller à la chambre, où il auoit coustume de coucher
du temps de sa splendeur. On luy demanda s’il ne vouloit pas disner.
Il répondit que non ; parce dit-il, qu’il auoit receu la Communion vne
heure auparauant, & que cét antidote suffisoit pour repousser tout le venim
de la mort, qu’il auoit Dieu mercy le cœur fort bon. Ayant employé
le temps du disner à prier Dieu dans le Cabinet, où il faisoit de tout temps
ses prieres, il passa auec sa garde ordinaire, & la Compagnie d’auparauant
à trauers la Cour de Withehall, qui estoit encore toute couuerte d’Infanterie.
Ce Prince, dont la constance triomphoit de tant d’ennemis, triomphoit
encore de la mort mesme, qui ne pouuoit effacer de son visage sacré
l’image viuante de Dieu pour y marquer la sienne, il marchoit la teste leuée,
auec vne Majesté pareille, que s’il eust esté dans quelque ceremonie
importante. Il estoit vestu d’vn satin noir & d’vne robbe de chambre de
mesme estoffe, & portoit le cordon bleu & l’Ordre de Saint Georges, autrement
dit de la Iartiere. L’eschaffaut estoit tendu de noir, & il y auoit
quatre anneaus de fer aux quatre coins, vne hache d’vn costé & vn billot
de bois de l’autre. Le Prince y monta assez resolument, & ne donna iamais
aucune marque de douleur ou de despit. Il parut d’abord deux bourreaux
mas quez, qu’on croit estre Fairfax & Crommwell, parce qu’ils ne parurent
point de tout le iour, soit qu’ils se defiassent de toute autre personne,
ou qu’ils voulussent eux-mesmes gouster ce detestable plaisir, de tremper
leurs mains sacrileges dans le sang Royal. Car vous sçaurez que les bourreaux
ordinaires, quoy qu’accoustumez au carnage, curent horreur de
prester leurs mains à cét horrible parricide, & s’enfuirent ou se cacherent.
Toute l’armée Fairfaxienne eftoit sous les armes, & les eschaffauts d’alentour
chargez de peuple, à qui l’on faisoit accroire que leur Roy n’en auroit
que la peur, & qu’il falloit vser de ses formalitez pour satisfaire à la
Iustice. Le Roy jettant l’œil sur le billot, demanda au Colonel Haker
s’il n’estoit pas possible d’en auoir vn plus haut. Vous sçaurez qu’en Angleterre
on se sert d’vne hache pour couper la teste, en posant le col sur vn
billot de bois. En apres le Roy parla en ces termes, addressant particulierement
son discours au Colonel Thomlinson.

 

HARANGVE DV ROY D’ANGLETERRE
sur l’eschaffaut.

IE me tairois, si ie ne craignois que mon silence ne fust reputé pour vn
adueu des crimes, dont i’ay esté perfidement accusé ; Premierement
j’appelle Dieu à témoin, deuant le Tribunal duquel ie dois bien-tost
comparoistre, si i’ay iamais eu la pensée seulement de fouler mes peuples

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& diminuer les priuileges du Parlement ; Toutes les condescendances
que ie fis à leur ouuerture en font foy, qui allerent iusques à me dépoüiller
moy-mesme de certaines prerogatiues qu’on n’auoit iamais disputé à
mes predecesseurs, comme d’accorder qu’il s’assembleroit vn Parlement
de trois en trois ans, qui ne se pourroit rompre sans le consentement
des deux Chambres. Ie ne parleray point de la vie de mon premier Ministre
que ie soûmis à leur examen, & que ie sacrifiay, pour ainsi dire, à
leur rage & à leur ambition.

 

Vous estes tous témoins si ie commençay à leuer les armes, s’ils ne se
saisirent pas les premiers des Arsenaux & des fortes places. Et si l’on considere
les dattes de leurs Commissions & Declarations, l’on verra que
c’est eux, & non pas moy, qui a commencé la guerre.

Ie leur pardonne pourtant volontiers ma mort, & souhaite que mon
sang serue à vne paix & tranquillité parfaite dans ce Royaume. Si ie suis
innocent enuers les hommes, ie ne le suis pas enuers Dieu, que i’ay
offencé par mes pechez, & par mes negligences à le bien seruir &
adorer.

Ie prie Dieu que mon sang soit efficace pour vostre pardon, & qu’il
appaise les fleaux dont le Ciel menace l’Angleterre. Mais permettez que
sur ce sujet ie vous donne vn conseil, dont vous vous pourriez bien
trouuer.

Il est impossible d’asseurer des conquestes sans la Religion & l’amour
des sujets, le libertinage de la guerre a effacé l’vne, & ses violences vous
ont rauy l’autre. Faites maintenant respirer les peuples par vne bonne
paix ; ce que vous ne pouuez faire asseurément sans restablir mon fils,
pour qui tous les Princes Chrestiens se declareront infalliblement. Courez
au deuant de la vengeance dont ils vous menacent, pour ne pas tout
hazarder, relaschez vne partie de vostre bonne fortune à mon successeur
& à vostre Roy.

Et parce que Dieu recompense souuent les vertus Morales par les Chrestiennes,
& les bonnes actions temporelles par des dons surnaturels,
quand il verra que vous ferez cas de son Image, & de son Lieutenant.
Sans doute qu’il se manifestera à vous, & vous inspirera les Loix que
vous deuez tenir, & les lumieres necessaires pou restablir vne Religion
conforme à sa parole.

Pour les Loix, vous n’auez qu’à suiure les anciennes, qui sont tres-propres
aux hommes de cette nation, & sont vn tres-beau temperament
contre l’insolence des peuples & le pouuoir Souuerain de la Monarchie.
Ayant finy ce discours il se tourna vers les bourreaux & leur dit : Tenez
traistres & rebelles, assouuissez-vous de mon sang.

N’auez-vous iamais oüy les termes de transport, que Sainct André fit à
la veuë de la Croix où il alloit estre attaché ; il semble que ce Prince estoit

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pareillement amoureux des instrumens de son supplice. Vn Gentilhomme
d’entre les spectateurs maniant la hache, il le pria de ne la point gaster ; &
voyant que plusieurs escriuoient tout ce qu’il disoit, il leur dit : Messieurs ;
ie suis marry que ie n’ay pas pris la peine de digerer mieux mon discours ;
ce sont les sentimens du cœur sans déguisement & sans fard, tels qu’ils seront
bien-tost estalez deuant la Iustice diuine, où l’innocence n’a point
besoin d’eloquence ny de serments pour se iustifier.

 

En suite le Roy dit au Colonel Haker : Ayez soin s’il vous plaist qu’on
ne me fasse point languir. Puis il osta le collier de l’Ordre, qu’il remit entre
les mains de l’Euesque de Londres, & vne bague qu’il auoit au doigt,
qu’on tient qu’il commanda estre enuoyée au Prince de Galles. En suite il
despoüilla son pourpoint, & remit sa robbe de Chambre par dessus sa camisole,
& tira vne coeffe de sa pochette, tant il s’estoit appriuoisé auec la
mort, & retroussa ses cheueux dessous. On le voulut attacher aux quatre
anneaux ; mais il dit qu’il n’en estoit pas besoin, & qu’il mourroit sans repugnance.
Puis apres auoir fait ses prieres & parlé quelque temps à l’Euesque
de Londres, il s’agenoüilla & mit le col sur le billot, en disant au
Bourreau : Ie voudrois qu’il fust vn peu plus haut, mais il n’importe, il
faut qu’il serue ; donnez le coup lors que j’estendray les bras, ce qu’il fit
incontinent apres, & la hache se para cette Royale teste de son corps, pour
la couronner sans doute, d’vne couronne qui n’est point sujette aux caprices
de la fortune. Aussi-tost les bourreaux disparurent, & les soldats
jettans vn cry de joye & de triomphe mirent l’espée à la main, & le lasche
peuple de Londres qui ayant persecuté la belle vie de ce Prince, donna
des larmes & des regrets inutils à son espouuentable mort.

L’vn des soldats monta sur l’eschaffaut, & mettant la teste du Roy au
bout de sa pertuisane, la monstra aux spectateurs, en proferant des blasphemes,
& son corps fut mis dans vne biere couuerte de velours noir, où
il repose à present dans sa chambre à Withehall.

N’estes-vous pas satisfait Dieu de Iustice, mais de misericorde, de cette
victime ? n’est-elle pas assez noble & assez pure, pour appaiser vn courroux
qui a duré depuis vn siecle ? La satisfaction est proportionnée au crime, &
à la conformité que requiert ordinairement vostre Iustice ; apres que
l’homme eut peché dans l’estat d’innocence, vous le racheptastes au plus
fort de ses iniquitez ; & parce que c’estoit l’homme qui vous auoit offensé,
il fallut, que ce fust vn Dieu-homme qui vous satisfist. Dedans la
splendeur & pureté de l’Eglise en Angleterre, ses peuples tomberent dans
le schisme par l’apostasie d’vn Roy : Et dans le fort de l’insolence & de la
fureur de l’Heresie, vn Roy meurt pour vous satisfaire. Mais c’est vn Iuste
qui meurt, & d’vne mort qui est à peu prés la copie de celle de Nostre
Sauueur ; IESVS-CHRIST fut liuré par l’vn de ses Apostres ; ce Prince-cy
l’a esté par ses subjets. IESVS-CHRIST fut vendu par vne somme

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d’argent, aussi a esté ce Prince ; IESVS-CHRIST fut mené deuant les Iuges
de sa Patrie & accusé de crimes supposez ; ce Prince a esté traitté de la
mesme sorte ; IESVS-CHRIST fut insolemment traitté des satellites, il
fut mocqué, baffoüé, & enfin mourut par la main des bourreaux ; ce
Prince a souffert les mesmes ignominies, comme vous pouuez voir dans
la Relation cy-dessus. Mais le rapport aduantageux que ie trouue de cette
mort auec celle de IESVS-CHRIST, est que Nostre Sauueur contracta
vn mariage eternel auec son Eglise, & que le Roy d’Angleterre a espousé
vne fille de l’Eglise, vne Princesse, fille, sœur, & tante des Fils aisnez de
l’Eglise, qui ne cesse point d’animer le Ciel par ses prieres, & la terre par
son infortune, & qui obligera enfin l’vn & l’autre, à chasser les demons
de l’Angleterre, pour y restablir la Croix.

 

Mais j’entends des-ja vn doux murmure qui frappe nos oreilles. L’ame
de ce Prince ne fut pas si-tost dans le Ciel, qu’elle obligea la belle
Astrée de descendre icy bas : elle part le glaiue à la main & la balance de
l’autre, & d’vn vol iuste & compassé, estend ses plumes blanches & dorées
sur la Metropole de l’Vniuers ; La paix marche sur ses pistes, & vient
planter vn Oliuier incorruptible dans le Palais de cette Deesse. Les Princes
Chrestiens partent de tous costez pour luy rendre hommage, & protestent
qu’elle sera desormais la regle & le fondement de leurs actions.
C’est dans cette grande ville de Paris, le centre de l’Europe Chrestienne,
& le Theatre des grands projets, que se doit former vn autre Croisade,
pour exterminer ces meurtriers de Reynes & de Roys. Les Villes sont des
conquestes trop chetiues pour des Princes si belliqueux ; leur valeur doit
auoir pour matiere des Isles & des Royaumes entiers ; pour but & couronnement
vn Royaume eternel. C’est dans cette Isle barbare qu’ils feront
leur coup d’essay pour venger l’Eglise de Dieu, & puis ayant estouffé les
monstres domestiques, ils pousseront iusques dans la Palestine leur sainte
valeur, pour estouffer d’autre barbares qui prophanent les lieux que la presence
de Nostre Sauueur a rendu sacrez ; Et nous verrons nostre jeune
Roy, digne successeur de Saint Loüis, arborer la Croix sur les ruïnes des
Idoles de Mahomet, & les Lys que sa valeur antera au pied de l’Arbre de
la Croix, rendront vne odeur si suaue par toute la terre, que la qualité de
Chrestien fera par toute la terre la definition de l’homme.

FIN.

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Anonyme [1649], LE PROCEZ, L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL, L’INTERROGATOIRE, ET L’ARREST DE MORT DV ROY D’ANGLETERRE. Auec ce qu’il dit & fit deux iours auant sa mort: Et la Harangue qu’il prononça sur l’échaffaut. Selon le rapport de plusieurs Gentils-hommes Anglois qui y assisterent, & meirent le tout sur des tabletes. Fidelement traduit de l’Anglois, par le sieur DE MARCYS, Interprete & Maistre pour la langue Françoise du Roy d’Angleterre regnant à present, & de son Altesse Royale Mgr le Duc d’York son Frere. , françaisRéférence RIM : M0_2888. Cote locale : C_6_67.