Anonyme [1649], LE PROPHETE FRANÇOIS, OV LES SENTIMENS GENEREVX D’ARISTIDE, ADRESSEZ A LA REINE. , français, latinRéférence RIM : M0_2907. Cote locale : A_6_78.
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LE
PROPHETE
FRANÇOIS,
OV LES
SENTIMENS
GENEREVX
D’ARISTIDE,
ADRESSEZ A LA REINE.

A PARIS,

M. DC. XLIX.

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LE PROPHETE FRANCOIS, OV LES
sentimens genereux d’Aristide addressez
à la Reyne.

Les gens de bien deplorent la calamité
presente, pource que non
seulement elle entraîne apres soy
la ruine du public & du particulier,
mais aussi la gloire de la France
& la reputation des Princes du Sang, y sont
beaucoup interessés, mais helas ce qui fait paroistre
le mal encore plus grand, c’est que l’iniustice
& l’oppression ont estably si puissamment leur Tyrannie,
qu’il n’est pas seulement permis de penser
aux moyens legitimes qu’on pourroit tenir pour
la repousser & tacher de la secoüer & destruire. Vn
des principaux points de la regle de Charité est de
détourner la violence qui tent à la ruine du public,
& la destruction des familles, & cependant il n’y a
eu personne iusques icy qui ait osé seulement entreprendre
de parler librement contre ceux qui
saccagent la France, & qui sans aucun veritable
ny legitime pretexte continuent vne guerre scandaleuse
& fatale à la Chrestienté, qui est dans vne
desolation si extreme qu’on peut veritablement
dire qu’elle est aux abois, puis que ces pernicieux
Medecins ont reduit sa bouche à perdre la parole,

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& son cœur à n’oser tesmoigner son mal par ses
souspirs languissans.

 

Que si dans ces desordres & miseres Chrestiennes
les François ont eu en apparence quelques aduantages
contre leurs ennemis. Ha ! qu’on peut bien
dire que ce sont des victoires Catmeenes, qui apportent
plus de perte que de profit, & plus de Cypres
que de Lauriers ; nous auons perdu vn nombre
infiny de vaillans hommes de toutes conditions
qui valoient mille fois mieux que tout ce que
nous auons gaigné, & nous pouuons asseurer qu’il
n’y a point de famille noble dans le Royaume, qui
n’y ait employé & perdu le plus pur de son sang,
& que toutes nos prosperitez & victoires apparentes
au lieu d’acclamations ioyeuses & triomphales,
ont esté accompagnées de dueils, de plaintes
lugubres : & nous pouuons asseurer que si la puissance
Diuine, nous donne vn iour la paix que les
Puissances tertiennes nous refusent, nous ne la
pourrons iamais publier qu’en robes noires.

Nous recognoissons qu’apres Dieu nous deuons
toute sorte d’obeissance au Roy, tant par obligation
que pour le deuoir naturel, & nous sommes confirmez
dans ceste creance qu’il faut que nous honorions
sa personne, & obseruions ses Edits comme
Dieu nous le commande : mais lors que nous
cognoissons que ceux qui par millé pratiques d’iniquité,
se sont éleuez proche de sa personne, plustost
que par leur naissance & par leur merite, &
qu’abusans de sa ieunesse & de sa minorité, tous les

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iours ils augmentent leurs tyrannies & que pour
assouuir leur insatiable ambition & prodigieuse
auarice, ils nous accablent d’impositions, & de
subsides insuportables, d’ont ils vollent impunément
plus des trois quarts, qu’ils outragent &
gourmandent les Princes, qu’ils se mocquent des
Parlements, qu’ils ruinent la Noblesse, qu’ils enrichissent
& éleuent les gens de mesme naissance
& estoffe qu’eux, qu’ils suportent les banqueroutiers,
qu’ils méprisent la vertu & foulent aux pieds
les Arts & les Sciences, qu’ils remplissent de terreur
les ames des gens de bien & emprisonnent
leurs personnes, qu’ils peruertissent l’ordre de
toutes choses, & qui en vn mot nous fõt vne guerre
plus cruelle & plus intestine que nos plus mortels
ennemis ne sçauroient faire. Il n’y a point de doupte,
qu’en ce cas l’a, nous auons iuste sujet de plainte.
& le Roy & la Reyne Regente sa mere, ne doiuent
point trouuer mauuais qu’on les face souuenir
que le glaiue qui leur est donné de Dieu, est
pour faire iustice, & non violence, & qu’il est mis
dans leur main pour nostre bien, pour nostre protection
& conseruation, & non pour nous d’estruire
& exterminer contre toute forme de droit &
de iustice. Les Roys sont établis de Dieu sur ses
peubles, ne plus ne moins qu’vn bon pere de famille
establit vn sage Berger sur ses trouppeaux,
ce n’est pas pour les écorcher, pour en tirer le sang,
ny pour les laisser dechirer & deuorer par les

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loups, mais s’est afin qu’il les conduise dans des
bons pasquis, qu’il les défende contre toute sorte
de crimes & de dangers, & que par ce moyen il en
rende compte à son Maistre : & pour la recompense
de ses soins & de ses peines, le pere de famille
souffre au bon Berger qu’il tire la laine & le laict
de ses brebis, pour s’en vestir & pour s’en nourrir,
mais il luy défend d’en manger la chair. Ainsi veritablement
les Roys qui veulent passer pour bons
Princes & qui ont la veritable crainte de Dieu qui
les à estably & éleué sur tant de miliers de personnes,
se doiuent contenter d’exiger de leurs peuples
vn reuenu raisonnable, sans leur succer le
sang & se rassasier de leur propre substance. Ha
maudits & mal heureux flateurs de la grandeur
des Roys ; vous leur empeschez de songer à ces
choses, & diuertissez leur esprit de ces meditations
qui leur sont si necessaires pour le salut de leurs
ames, & pour auoir la benediction de Dieu & de
leurs peuples, & la loüange de toutes les nations
de la terre. Vous auez mille pretextes apparents
pour leur persuader tous les maux que vous ourdissez,
& vous engagez l’authorite Royale à sa
perte & à sa destruction plustost qu’à sa conseruation.
Vous abusez du pouuoir que vous auez de les
approcher lors qu’il vous plait, vous occupez leurs
yeux, leurs oreilles & leurs cœurs, & en éloignés
les gens de bien ; Vous mettez proche de leurs personnes
des Confesseurs, des Predicateurs, & des

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Directeurs, qui leur prechent vos volontez & non
celles de Dieu, & bannisses hors du Royaume ceux
qui poussez d’vn veritable zele enuers Dieu & enuers
leurs Princes Souuerains, disent hardiment
ce que Dieu leur commande de faire. vous maudissez
ceux qui souhaittent la paix, vous éloignez
ceux qui la pourchassent, quoy que l’Escriture
sainte nõme, bien heureux & promette le Royaume
Celeste à ceux qui la procureront aux Royaumes
Terriens. Vous estes aueuglez dans vostre
grandeur, l’abondance vous perd, l’ambition &
l’enuie démesurée d’amasser tresor sur tresor au
despens du peuple vous en sorsellent, & la peur
de decheoir de vostre authorité vous donne de
si violentes apprehensions, que vous ne vous souciez
pas de rendre tout le monde miserable par la
guerre, pourueu que par son moyen vous rendiez
vostre fortune asseurée, vostre personne adorée,
& que sous le pretexte des despences qu’il faut faire,
vous espuisiez le Royaume, & remplissiez vostre
famille.

 

N’auez vous point peur qu’en fin Dieu ne se
lasse de vous supporter, ne sçauez vous pas qu’il à
les pieds de laine & les bras de fer, & que lors que
la mesure de vos iniquitez sera comblé qu’il desployera
ses vengeances, & vous punira d’vne façon
terrible & épouuentable ? trẽblez maudits, tremblez
& sans attendre le iour de son indignation
repentez vous de vos meschancetez, iettez vous

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à ses pieds, & en vous prosternant de corps & de
cœur, promettez luy de changer vostre vie, méchante
en vne meilleure, vostre orgueïil en humilité,
vostre ambition en mediocrité, vostre iniustice
en équité, vostre rigueur en douceur, vostre
cruauté en clemence, vostre impieté en deuotion,
& vostre Gouuernement tyrannique en vn qui
soit plein d’amour, de douceur & de iustice ; Et ainsi
estant regeneré entierement, & remis en grace
auec le Roy des Rois, vous obligerez celuy dont
vous estes les principaux Ministres de faire grace
à leurs Peuples, de leur donner la Paix, & de les
soulager dans leurs miseres.

 

Mais mon Dieu, j’apprehende que l’endurcissement
de leurs cœurs soit si grand qu’ils se mocqueront
de toutes ces choses, & qu’ayans depuis
long-temps contracté auec le Diable, qui est le
Prince de ce siecle, ils ne bouchent leurs oreilles
aux inspirations diuines, & aux remonstrances des
gens de bien, & que n’ayans aucune autre Religion
que celle de leurs passions & de leur grandeur,
ils ne traitent de ridicules ceux qui leur prechent
des choses contraires, & qui ne leur plaisent
pas. Et i’ay bien peur que nous ne puissions esperer
aucun amendement, repentance, ny douceur
en ceux qui aiment à faire la guerre à la Nature,
& qui dechirent brutalement toute sorte d’humanité ;
Et qui ne considerent pas, ou qui empéchent
les Roys de bien considerer que leur veritable

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authorité & leur grandeur, consiste, comme
disoit vn Ancien, en vn tresor d’vne multitude de
corps acquis & conseruez par la Paix, par la clemence,
par la debonnaireté & par la pieté, qui sont
les vertus les plus necessaires au Possesseur d’vn
grand Empire, là où ceux qui constituent leur felicité
en rapine, & en vengeance, periront plustost
que d’estre rassasiez. Salomon compare ces
meschans dominateurs à des Ours, & à des Lyons
sanguinaires & affamez, & en suitte il dit que ces
violents seront precipitez en vne ruine inéuitable.

 

Ces insolens Fauoris & insupportables Ministres
dont on se plaint, deffendent les Assemblées,
& lient les mains & les langues aux Parlemens,
qui sont les veritables Tuteurs des Roys, & des
Peuples, reiettent leurs remonstrances, foulent
aux pieds leur pouuoir, sement des deffiances entre
eux & le Peuple, auquel ils ostent aussi la puissance,
le cœur & la liberté, & l’induisent plustost
à craindre le Prince qu’à l’aimer. Ces Tyrans pratiquent
cette diabolique maxime de ruiner tout
le monde, & de tenir bas les Peuples ; afin qu’ils
n’ayent le pouuoir ny le desir de penser à secoüer
le joug qui est sur leurs espaules. Ils font tous leurs
efforts, pour faire perdre la belle qualité de Roy
à celuy qui les a esleué à ce haut degré : car luy faisant
prendre des mœurs Tyranniques & barbares,
ils le feront bien tost nommer Tyran, & oppresseur,
& les Sujets estans tous les iours contraints

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de donner tout ce qu’ils ont de bien & de substance,
ils retireront leurs cœurs & leurs affections,
& au lieu de l’aimer comme leur pere, &
leur bien faicteur, ils le haïront & le fuiront cõme
leur persecuteur. Vn sage Prince doit faire vn tresor
des cœurs de ses Sujets, & non de leur argent,
à l’exemple de Cyrus, lequel estant conseillé par
Cresus de Thesauriser, montra qu’il auoit vn grãd
& veritable tresor entre les mains de ses amis, ausquels
demandant tout ce qu’ils auoient, il estoit
tellement asseuré de leur amitié, qu’il n’y en auoit
pas vn qui luy enfit refus. Que si vn Prince est vne
fois hay de son Peuple, il n’en sera pas suiuy n’y
gardé ; mais au contraire il en sera abandonné, &
par consequent sa grandeur & sa renommée en
seront reuersées & détruites entierement.

 

Ha ! que Platon auoit bien meurement consideré
tout cela, lors qu’il dit au 5. liure de sa Republique,
que les Royaumes seroient heureux si
les l’hilosophes, c'est à dire les Sages en estoient
les administrateurs, ou que les Princes voulussent
occuper leur esprit aux sciences Mais helas ! en ces
siecles mal heureux ils n’ont que des Amans, des
Achitophels, & des faux Prophetes qui les enchantent,
entre les mains desquels ils se demettent
de leur authorité, & les esleuent non seulement
au dessus de tous leurs Sujets : mais aussi par dessus
les Loix, & par dessus eux mesmes.

Et pour éuiter ces mal-heurs, les plus sages de

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nos anciens Roys voyans que ceux de leurs enfans
qui leur deuoient succeder estoient ieunes ;
où qu’ils n’auoient pas toutes les qualitez necessaires
pour bien gouuerner ; Establirent plusieurs
grands & sages personnages, dont ils composerent
leur Grand Conseil, & leurs Parlemens pour deliberer
des choses les plus importantes, mesme durant
leur majorité, afin que tout se fit auec ordre,
auec iustice & auec douceur, selon les Loix du
Royaume, ausquelles ils ont accoustumé de se soumettre
par les sermens qu’ils prestent à leur Sacre
& à leur Couronnement. Plutarque au banquet
des sept Sages, recite que Solon parlant à son tour
dit, qu’vn Prince Souuerain ne se peut rendre plus
glorieux que de communiquer son authorité Souueraine
à ses Sujets capables & suffisans, faisant par
maniere de dire, d’vne Monarchie vne Democratie.
Telles puissances sont establies pour tenir les
Roys en bride, comme firent les Ephores de Lacedemone,
lesquels comme dit Pomponius Lætus,
lors que Theopõpus Roy de Lacedemone les crea,
sa femme se plaignit a luy de ce qu’il laissoit trop
peu d’authorité a son fils ; mais se mocquant de ses
plaintes, il luy fit cognoistre qu’il affermissoit la
puissance de son fils en la retreignant en ses propres
limites, & en donnant vne partie aux Ephores
qui auroient soin de sa conseruation & de celle
du Royaume : car la puissance qui n’a aucunes bornes
se conuertit en tyrannie, & se procure bien

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tost sa decadance & sa fin. La pluspart des bons
Princes ont eu ces mesmes sentimens, comme
nous lisons de Trajan qui commandoit à ses Lieutenans
s’il decernoit des choses iustes d’y obeyr,
& qu’ils employassent pour cela le glaiue qu’il leur
mettoit entre les mains : mais que s’il arriuoit qu’il
fit iniustice, qu’ils l’employassent contre luy mesme.
Iustinian apres luy commanda que tous les
Decrets qui prouiendroit de luy, ne fussent point
receus s’ils n’estoient selon l’équité. Plutarque au
traitté des dits notables des Capitaines, dit que
les Roys d’Egypte, suiuant vne ancienne coustume,
faisoient iurer les Iuges quand ils les installoient
en leurs offices, qu’encore qu’ils eussent
commandement de leur part de iuger iniustement,
qu’ils ne le fissent pourtant pas.

 

Tellement que nous inferons par la que c’est
aux Parlements & non à des Ministres Estrangers
& incognus, de conseiller les Roys dans les affaires
graues & importantes qui regardent le bien de
l’Estat, & l’honneur des fleurs de Lys, & de celuy
qui en porte les Sceptres, au bout & a la pointe
d’vn desquels est vne main de Iustice pour denotter
qu’il ne doit rien entreprendre n’y ordonner
qui ne soit iuste & bien examiné par ses plus sages
conseilliers. Et cependant nous voyons vne telle
confusion & deprauation dans ce Siecle, que tant
est loing qu’on vueille demander n’y dependre de
l’aduis des Parlements ; la tyrannie des Ministres

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est venuë iusques à vn tel point de hardiesse & de
violence, qu’on tache de cõtraindre les gẽs de bien
qui en cõposent le corps de passer & approuuer les
choses les plus iniques & les plus iniustes, & par
l’apprehẽsiõ de perdre leurs charges, leurs libertez
& mesmes leur vie, ils les contraignent de mettre
la dague dans le sein de leur patrie, & les rendent
ministres de leurs Barbaries & de leurs cruautez.
Que s’il y en à quelqu’vn qui prefere son honneur
& sa conscience à leurs menaces, & qui vueille se
pleindre & faire de tres-humbles remonstrances
au Roy, tout incontinent l’on luy ferme la bouche,
l’on le declare rebelle & criminel, l’on l’exile,
l’on le persecute & l’on le ruine entierement.
Et ainsi le peuple n’ayant aucun appuy ny du costé
de son Roy, n’y du costé des Magistrats, il demeure
exposé à la mercy de ces censuës Estrangeres
qui se gorgent de sa substance, en sorte que
de petits poissons qu’ils estoient, ils deuiennent
de grandes Balaines qui ne se plaisent qu’à nager
dans le sang & dans des gouffres d’or, & l’on peut
dire veritablement de leurs personnes, ces deux
vers qui furent iadis faicts pour vn semblable
sujet.

 

Sardini fuerant qui nunc sunt grandia Cetæ,
Sic alit Italios Gallia Pissiculos.

Mais l’admirable prouidence de Dieu qui à iusques

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icy protegé ceste Monarchie par des miracles
inoüis, & qui la tousiours releuée lors qu’elle
sembloit estre aux derniers abois ; à permis a present
que cet Auguste Parlement de Paris, voyant
l’extremité & la ruine en laquelle le Royaume
alloit tomber par les estranges maluersations de
ces cruels Ministres, qui abusans de la ieunesse
du Roy, & de la bonté de la Reyne ; ont reduit le
Peuple à vne misere si grande & si déplorable,
que n’ayant plus moyen de fournir à leurs insatiables
rapines, la pluspart ont pitoyablement
abandonné leurs maisons & leurs biens en friche,
& sont allé chercher dans le bout du monde quelque
repos & refuge asseuré contre les barbaries
de ces bourreaux. Le bon Dieu, dis-ie, a permis
que les plus sages testes qui composent, le Parlement
& les autres Cours Souueraines ont fait voir
à la Reyne Regente que son esprit estoit preoccupé
par des Ministres interessez, & qui sous pretexte
de soustenisr la gloire de l’Estat, estoient sur
le point de le bouleuerser & de le reduire à vne
honteuse destruction. En sorte que ceste bonne
Princesse commence d’ouurir les yeux, & de deueloper
son esprit qu’on luy auoit obsedé par milles
fausses apparences, & pretextes specieux dont
les ministres l’ensorseloient, en sorte que nous esperõs
qu’elle chassera les meschans ; puis quelle cognoît
leurs malices & leurs deguisemens ; Et qu’en
fin cognoissant que la paix interieure du Royaume

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de son fils, & la Generale pour toute la Chrestienté,
sont les deux plus glorieux échelons qui
luy restent à monter pour atteindre aux plus haut
comble de grandeur & de renommée immortelle ;
elle fera desormais tous ses efforts pour la procurer
à la Chrestienté desolée ; & ainsi sa Maiesté
gaignera tous les cœurs des peuples de l’Europe,
ayant acquis par sa naissance & par son mariage,
les glorieux titres de Reyne tres-Catholique &
tres-Chrestienne, elle y adjoustera encore celuy
de Princesse de la Paix & de mere & restauratrice
de toutes les nations qui croyent en Iesus-Christ,
& attirera sur sa teste & sur celle du Roy son fils
toutes les benedictions du Ciel, auec les cœurs &
les loüanges de tous les peuples de la Terre.

 

FIN.

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