Anonyme [1649], LE REPENTIR DE MAZARIN PAR LVI TESMOIGNÉ A LA REYNE, ET LA DEMANDE DE SON CONGÉ. , françaisRéférence RIM : M0_3352. Cote locale : C_9_63.
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LE REPENTIR
DE
MAZARIN
PAR LVI
TESMOIGNÉ
A LA
REYNE,
ET LA DEMANDE
DE SON CONGÉ.

A PARIS,
Chez CLAVDE MORLOT, ruë de la Bucherie,
aux vieilles Estuues.

M. DC. XLIX.

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LE REPENTIR DE MAZARIN,
par luy tesmoigné à la Reyne, & la demande
de son congé.

MADAME,

Si ie n’eusse iamais cessé de croire à nul autre, qu’à vostre
cœur ; AVGVSTE REINE, sur la grandeur de l’amour
que vous auez pour le repos du peuple, & le bien de
la France, auant que pour la gloire du plus Auguste Monarque
de l’Vniuers vostre Fils ; ie n’eusse esprouué dans le
plus haut estat de ma fortune, les ressentimens extraordinaires
de la crainte & de la douleur ; mon ame ne se verroit
sur le bord du precipice, si ie n’eusse esté par trop credule
aux solicitations feintes, & supposées, par la passion
de ceux qui pensent rendre leur mal heur moins sensible,
m’y entrainant auec eux.

I’apprends par mon interest propre, que le Ciel ne nous
dite ses loix, que par la bouche des Souuerains, & ne prononce
ses oracles, que par l’organe des Rois ; & que l’esclat
de ma gloire n’a commencé à perdre son lustre, que lors
que i’ay voulu esteindre les diuines flammes de vostre
amour enuers vos sujets : Il est vray, que l’intemperance de
mes desirs, & de mon auarice, a estouffé tous les rayons de
ma dignité & de mes grandeurs, & suis contraint par les tesmoignages
de mes yeux mesme, & par les effects d’vne experience
des desordres que i’ay causé dans l’Estat, de m’en
aller, ie suis deuenu l’object de l’ignominie, & de l’opprobre
de ceux, de qui ie pouuois attendre l’honneur, & le lustre

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à la reputation de mon nom & de ma conduite, dans le
gouuernement de l’Estat.

 

I’aduoüe, que le destin n’auoit point d’autres forces
pour m’abaisser ; La France m’estoit redeuable de ses premieres
conquestes ; Les alliez m’appelloient l’autheur de
leur felicité ; ie me suis veu l’arbitre de la paix, & de la guerre
en tout l’Vniuers, i’auois releué à en assez haut point de
dignité, la bassesse de ma naissance i’auois surmonté la malice
de l’enuie ; i’auois dompté les fureurs de l’enuie ; i’auois
dompté les fureurs de l’arrogance : Ainsi rien n’estoit capable
de me rendre mal-heureux, hors que de contrecarter
les sentimens que vous auiez pour vostre peuple. Les souhaits
vous faisiez pour la paix, & changer les conseils,
que vous preniez du Ciel, dans vostre conduite, en des
maximes d’vne prudence humaine, qui est tousiours accompagnée
de cruauté, ou d’oppression enuers le peuple.

Ie me repans, & quoy que ce soit trop tard, plus pour le
bien de la France, que pour asseurer mon salut ; ce sera tousiours
le meilleur, & le plus conforme à mon deuoir, & plus
digne de la grandeur de vostre Maiesté, de vous tesmoigner
mon iuste repentir.

Partant, Madame, consultez auec DIEV, selon iadis
vostre coustume, plustost qu’auec moy, ce que vous
auez à faire, ne me retenez plus, donnez, au plustost, vostre
consentement à l’Arrest si iuste, qui a esté faict contre
moy ; permettez, que le fer, qui s’est soüillé dans les entrailles
de vos Sujects, se laue auec les larmes de mes regrets. A
quel dessein voulez vous sauuer la vie à celuy, qui n’a pas
sceu conseruer celles de vos peuples ? Permettez, permettez,
que mon esloignement ramene le calme dans vostre
Estat, & que ma fuitte dissipe la tempeste, que i’ay excitée
par mon sejour.

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Ie sçay que le desordre des peuples est plutost enchantement
du Ciel, que l’effect d’aucune malice, lors qu’ils
se leuent pour porter leurs plaintes à leurs Souuerains, &
s’opposer à l’oppression, & tyrannie de leurs fauoris ; C’est
pourquoy ie coniure vostre Majesté de ne me pas priuer de
l’aduantage, que i’espere de ma retraitte, & du succez fauorable,
que i’attends de mon heureux repentir.

Ne refusez cette grace à mes desirs ; mes demerites excuseront
vos bontez, & la iustice qui se doit mesme exercer
enuers les Souuerains, ne doit pas exempter leurs fauoris.
La foudre donne aussi bien sur les Lauriers, & les
Cedres, que sur les ronces, & les buissons, les peines duës
aux forfaits ne doiuent point estre changées par la distinction
des grades, n’y des personnes. Le Ciel absoudra vostre
conscience de la protection, que Vostre Majesté m’a
iurée, & au lieu qu’elle se ressente obligée à mon salut, ie
souhaitte qu’elle ne le soit ; qu’à ma perte, puis qu’elle sert à
la tranquillité de la France.

Ie ne suis plus Ministre, parce que les Ministres sont
éleus comme les sujets les plus dignes, en prudence, & en
fidelité, pour regir & commander les autres. Ie ne suis
plus Cardinal : car la pieté d’vn Cardinal, qui ne doit s’employer,
que pour la gloire de l’Eglise, & de la paix de la
Chrestienté, n’eust peu s’emporter à des intrigues si detestables,
que de rompre la Paix entre les Couronnes Chrestiennes,
porter les armes du Turc contre les Chrestiens,
pousser les peuples à faire mourir leurs Roys legitimes
auec infamie sur les eschaffauts, mettre le feu de la diuision
dans l’Italie, fausser la foy à des personnes, qui se sont
precipitez dans les reuoltes à mes persuasions, & entreprendre
vne guerre contre le Sainct Pere, sous pretexte
d’estendre les bornes de la France.

Quelles doutes, Madame, sçauriez-vous auoir de ma

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Confession, & de ma confusion, qui s’est renduë visible
enuers les estrangers ? quelles regles auez vous trouué dans
ma prudence qui s’est laissée precipiter aux appetits de mon
auarice, & de mon ambition ? qu’elles bornes ay-ie donné
à ma temperance, confondant mes conseils, parmy les
dissolutions, & diuersitez de nouueaux mets dans mes banquets ?
quel exemple ay-ie donné de ma iustice, qui ay tué
sans raison, & sans procedure, par le venin, les meilleures
membres de vostre plus auguste Parlement, & auec
vne humeur tyrannique, emprisonné les Princes, despoüillé
de leurs Charges & de leurs Gouuernements les plus
fidels, & anciens seruiteurs du Roy.

 

Sus donc, Madame, consignez-moy entre les mains de
la douleur, & du repentir, donnez à d’autre ce ministere,
mettez ce gouuernail en d’autres mains ; ma Poupre me
remet en memoire, & me reproche auec de trop iustes raisons
le sang de tant d’innocens, qui s’est respandu pour
mon occasion : cette intendence du gouuernement de vos
enfans, ne conuient plus à vn mal-heureux, & estimé ennemy
du Roy, & de l’Estat.

Que la clemence, qui vous est naturelle se change en
rigueur contre mes crimes, & que la pieté, en laquelle vous
auez esté si heureusement esleuée, se tourne en indignation
contre mes forfaits que les afflictions de mon esprit, ny le
changement de ma fortune, ny la grandeur de mes malheurs
n’esmeuuent en aucune façon la bonté de vos sentimens ;
puis que celuy, qui n’a point eu de bonté, non plus
pour les Citoyens, que pour l’Estranger, pour vos Sujects,
que pour leurs ennemis, n’est pas digne de receuoir les effects
d’aucun pardon.

Ne portez pas le cœur de vostre ieune Roy à la vengeance
des plaintes du peuple, sous le pretexte de quelque
sousleuement, de peur que la candeur de son innocence, &

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la pureté de son aage ne viennent à estre ternie, parle support,
qu’il donneroit à mes demerites, qui n’attendent,
que le chastiment. Permettez encor ma persecution à vostre
peuple, qui n’a que trop de patience, pour tolerer la
violence, & l’iniustice de mon gouuernement ; & si tous
les hommes doiuent abhorer, combien plus deurois-je
auoir en horreur la tyrannie, & la rigueur ? mes armes,
mon nom, ma naissance, ma vie, mon grade, & le rang,
que ie possede dedans l’Eglise que protestent, sinon la protection
des innocens ? que professent-ils, que la deffense des
Innocens ? que professent-ils, que la deffence des Peuples,
& que recherchent ils, que la iustice, & l’obseruation des
Loix ? vn homme iniuste, & violent se destruit soy-mesme,
sans l’effort de ses ennemis : Le Ciel & la Terre coniurent
sa ruine ; & Dieu le plus souuent escrases auec ses foudres
ceux, qui pretendent de gouuerner les peuples sur les regles,
la tyrannie de leurs appetits.

 

Craignez, Madame, l’ire de Dieu, comme ie l’apprehende :
& de vray, ie ne vois point d’autre motif, que la
colere, qui aye peu forcer vos peuples à prendre les armes,
pour la seureté de leur ville, & soustenir vn Arrest tres-iuste
donné contre moy. Croyez, Madame, que l’indignation
de Dieu, a seruy seul d’instigatrice, aux resolutions des
Assemblées de vostre Parlement. C’est la mesme colere
de Dieu, qui a osté la raison à mon entendement ; afin que
ie tombasse de moy-mesme, dans vn precipice sans ressource
dans la honte d’vne infamie immortelle, & Dieu
vueille par sa grace, que ce ne soit point entre les bras de
la mort. Il est visible qu’aucune puissance, hors de la diuine,
ne pouuoit, & n’eust osé choquer, n’y esbranler la
grandeur, ny la fermeté de mon esleuement.

Quel desastre pour moy ! i’ay commis tant d’impietez,
parmy les voleries & les violences, pour auoir persecuté

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les Predicateurs des veritez les plus Catholiques,
emprisonné les vns, exilé les autres, & supprimé la plus
grande partie par des moyens effroyables, que le Ciel
n’auoit encor veu, & que l’Enfer a commencé de cognoistre.
I’ay abandonné tous mes esprits à la malice, des lors,
que i’ay empesché ses oracles à crier contre le vice, & à
establir les meilleurs mœurs pour le culte de Dieu ; aussi
dés-lors, l’aduersité a trauersé le cours de mes desseins, &
l’infortune va descharger tous les coups de la colere sur ma
testé, pour sa ruine.

 

Les tesmoignages de la bonté, de l’affection, & de la
franchise des François, reprochent mes malices, mes
cruautez, & mes fourbes à ma conscience.

Il me souuient que la France a releué ma maison à ses
despens, qu’elle m’a reuestu de la pourpre en se couurant
d’haillons, & les fourdres de Ratican eussent gressé sur ma
reste, si elle n’eust esté à couuert, & à l’ombre de ses lys.

Mais à quel propos, Madame, racontay-je toutes ces choses
à la confusion de mon honneur ? Pourquoy me souuiens-je
de tous ces bien-faicts que i’ay si indignement reconnus ?
la France n’est mal-heureuse que pour auoir nourry vn
louueteau qui la deuore, & esleué vn vipere qui la deschire.

Que seruent aux François tant d’eloges données à ma
prudence, & qui donnent de l’enuie & de l’admiration à
toute l’Europe ? que leur a seruy la tolerance auec laquelle
ils ont supporté les excez de mon ambition & de ma cruauté
l’espace de tant d’années ? dequoy leur sert tant de complaisance
pour contenter la superbe de ma vanité ? quel aduantage
ont acquis mes amis de tous les perils qu’ils ont
encourus pour me conseruer dans mon ministere ? & quel
prix receuront de leurs playes toutes ces troupes qui ont
si souuent combattu pour la deffense de ma vie ? vne desolation

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execrable sans remede, vne ruine espouuantable
sans secours, vn esclauage suiuy de mille douleurs, & vne
mort languissante dans vne infinité de miseres.

 

O impieté inoüye ! ô barbarie nompareille ! inhumanité
prodigieuse ! que ie me sois rendu indigne, non seulement
des biens faicts de la France ; mais que ie me sois
encor monstré ingrat à leurs faueurs ; quel iugement fera
l’Europe de Mazarin, qui traite ainsi ses amis, qui reconnoist
ainsi ses biens-faicteurs ? apres auoir receu tant de
preuues de leur amour, tant de signes de leur respect, tant
de tesmoignages de leur liberalité, apres auoir veu, que la
bassesse de ma condition, que la pauureté de ma naissance,
& que la foiblesse de mes esperances a esté esleuée,
par leur soubmission, enrichies de leurs despoüilles, & fortifiées
de leurs grandeurs ; ie l’ay blessée, ie l’ay meurtrie,
& tasché à la diuiser par des guerres ciuiles, poussé d’vne
ingratitude la plus indigne enuers des merites dignes d’vne
plus grande reconnoissance.

I’aduoüe, Madame, que ie deuois me contenter, d’auoir
emporté de la France tant de millions d’or, & de riches
pierreries, sans entreprendre d’exprimer, par vne
guerre sanglante, le sang des veines de ses enfans, pour
tascher de satisfaire ma cruauté au temps que i’auois pillé,
pour assouuir mon auarice.

Ie ne puis maintenant croire, & ne le dois aucunement,
que le Ciel soit pour moy, les oracles diuins seroient
menteurs, & ie tiens desormais pour fausses les vaines flatteries
de ceux, qui me promettent des trophées auant la
bataille. Dieu n’a point de paroles nouuelles dissemblables
à sa voix eternelle ; partant c’est vn blaspheme de croire,
que le Ciel vueille authoriser vne entreprise si dangereuse
qui met à l’hasard l’asseurance de la Couronne, & au
carnage le salut d’vne nation entiere.

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Ie reconnois, que par ma chicheté, i’ay esloignè de moy,
l’affection de tous mes amis, & par ma mesconnoissance,
autant que, par mon peu de sçauoir la deffense des hommes
sçauants. A present si ie m’arrestois plus long-temps
dans le cœur de la France, qui pourroit aimer ma conuersation ?
qui pourroit souffrir ma veuë ? qui m’ozeroit rendre
du respect, qu’il ne passast au mesme instant, pour criminel ?
& qui est le François, qui ne trauaille à tendre des embusches
à ma vie, pour se rendre libre de ses mal heurs ?

Ie ne puis recontrer à l’aduenir, que des conseils déguisez,
des protestations trompeuses, & des amis supposez ;
leurs discours seront plustost, pour compatir à mes desastres,
que pour me retirer de l’abysme, ou ie me vois precipité.

Excusez moy, Madame, si la crainte me fait entreprendre
vne chose, qui ne peut estre receüe, que pour vn crime
d’ingratitude, à l’esgard des biens-faits que i’ay receus de
vostre cœur, & que ie n’auois merité ; mais, qui seruira de
bien-faict à la France, & de bon heur à vos suiets ? celuy
qui est coupable, apprehende toutes choses, mesmes les
impossibles ; & ma conscience autant que la rumeur des
peuples, m’oste à tous momens le repos, au moindre bruit,
que i’entends.

Les ombres de mon frere, & de tant de braues guerriers
se representent continuellement à mon imagination, ils
m’espouuentent auec de si horribles fantosmes, & me
troublent l’esprit, par les iustes reproches, qu’ils me font de
leur mort. Ie crains que la terre ne s’ouure dessous mes
pieds pour m’engloutir, que les murailles les mieux fondées
ne tombent sur ma teste, & que chaque personne, qui
s’approche de moy, ne vienne pour me donner le coup
d’vne mort cruelle & violente.

Mes parents mesmes seront contraints d’aborrer ma conuersation,

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mes Niepces seront obligées de fuïr ma personne,
& mon Pere se verra forcé d’auoit ma presence en haine,
& quant à moy, il me faudra demeurer noyé dans vne
melancholie continuelle, & gehenné par vne rigoureuse
connoissance de mes crimes.

 

Malheureux Mazarin deuenu odieux à la France, insupportable
aux alliez, horrible à la France, suspect à ses amis,
& fascheux à soy-mesme ! que me seruent mes richesses, &
la magnificence de mes Palais ? que me sert d’auoir mis les
victoires entre les mains des deux Couronnes selon mon
gré, & d’auoir entretenu la guerre du grand Seigneur contre
les Venitiens ? Vanité du monde trompeuse ! ambition
friuole ! honneurs dangereux ! richesses fascheuses ! veu que
n’ayant sçeu vaincre mes passions desordonnées, ie suis deuenu
priué de raison, & estant abandonné à la malice, ie me
suis rendu le vassal & l’esclauage de l’Enfer. Les crimes de
ceux qui sont esleuez dans la grandeur sont tous capitaux,
& les miens d’autant plus indignes de pardon & d’excuse,
qu’ils seruent à beaucoup d’autres de pretexte & d’appuy
pour couurir & excuser leurs meschancetez.

Ie suis indigne, Madame, de l’authorité que ie porte de
vostre part ; & si ma presomption se formoit la moindre
pensée contraire à ce sujet, ie serois enuieux de vostre grandeur.
Le dessein que i’ay de faire retraite ou de prendre la
suite, est tout remply de desirs pour vostre salut & pour vôtre
reputation. Souscriuez donc vous mesme à la necessité
de mon congé.

Les dangers & la mort m’ont esté mille fois en mespris
pour la gloire de vostre Couronne, & n’ont iamais eu assez
de terreur pour m’espouuenter, ny surmonté tous les hazards,
mais rien ne blesse plus viuement mon ame, que sa
seul consideration, qu’au point, qu’il failloit terminer le
periode de ma gloire ie laisse à la memoire de la posterité

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vn souuenir si digne d’vn Ministre d’Estat.

 

Que de Prouinces recherchent auiourd’huy l’opprobre
de mon nom ; combien de villes se sont liguées pour la ruine
de mon ambition ! & combien de nations, qui trauaillent
tous les iours pour abattre le plus haut faites de ma
gloire. La verité de l’histoire de ceux, que la mesme passion,
que la mienne a iette dans le precipice me tourmentent
tous les iours lisant, que l’vn a esté tué dans le temps de son
sommeil, l’autre a esté trahi dans les banquests ; l’vn deschire
dans son Palais, & l’autre esgorgé cruellement à la
veue des Autels, & d’autant plus dois ie craindre leur infortune,
que plus griefuement i’ay peché cõtre le Ciel, pillé les
richesses de vostre Royaume, ruïne l’Estat de vostre fils,
fait perir les conquestes. Desolé ses armées, & maintenant
allumé le feu de la diuision, dans sa bonne ville de Paris,
Accordez moy, Madame, mon congé, ou permettez moy
la fuite ; afin que ie trauaille a bon escient à mon repantis
& le plustost ne me sera que le plus fauorable : de peur que
si i’en perds maintenant l’occasion, ie n’en perde de suite
(à mon tres-grand mal-heur) entierement le loisir.

FIN.

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