Anonyme [1649], LE TOCSEIN DE LA FRANCE, POVR LE MAINTIEN DV ROY, ET DE SA COVRONNE. , françaisRéférence RIM : M0_3777. Cote locale : E_1_43.
Section précédent(e)

LE
TOCSEIN
DE LA
FRANCE,
POVR LE MAINTIEN
DV ROY,
ET DE SA COVRONNE.

A PARIS,

M. DC. XLIX.

-- 2 --

-- 3 --

LE
TOCSEIN
DE LA
FRANCE,
POVR LE MAINTIEN DV ROY,
& de sa Couronne.
STANCES.

 


AVX armes, entrons dans la lice,
Allons soustenir la Iustice,
L’espée a pris ses interests :
Courage, François Royalistes,
N’estes-vous pas encore prests
Pour vaincre les Cardinalistes ?

 

-- 4 --

 


Princes, Pairs, & vous, Ducs de France
Il faut montrer vostre vaillance,
Au seruice de nostre Roy ;
Le Parlement prend sa tutelle,
N’a-t’il pas désja par sa Loy
Banny ce Ministre infidelle ?

 

 


Le parti qui le fauorise,
Le voudroit bien mettre en franchise,
Mais c’est ce qui ne se peut pas :
Il a tant fait de volleries,
Qu’il faut qu’vn rigoureux trespas
Punisse ses pirateries.

 

 


Tandis, que deuiendra cet homme,
Qui du Pape, & mesme de Romme,
Est plus hay que n’est la mort ?
Las ! que son tourment est extréme,
Il faut que pour plaire à son sort,
Il soit le bourreau de luy méme.

 

 


Sçauroit-il fuir son naufrage ?
Tout le monde aime son dommage,
Les Partisans manquent de cœur ;
Le grand Heros qui le protege
Void par vn insigne malheur,
Fondre ses desseins comme neige.

 

-- 5 --

 


Que ie te plains, Ligue abusée !
Bien-tost tu seras la risée
Des Potentats de l’Vniuers ;
Les mouuemens de ta vengeance,
Font désja tomber à l’enuers
Les fondemens de sa Regence.

 

 


Par vne apparence visible
Tu deuois estre plus sensible
Aux douleurs des pauures François,
Pour vouloir sauuer vn infame,
Faloit-il reduire aux abois
Vn corps dont tu dois estre l’ame ?

 

 


Ces insatiables Harpies
Que la terreur tient assoupies
N’exercent plus leurs cruautez ;
Les Vautours rongent leurs entrailles,
Et les Demons sont apprestez
Pour celebrer leurs funerailles.

 

 


Heros, qui ioints à la Iustice,
Auez arresté que le vice
Seroit à vos pieds abbatu ;
Allez querir nostre Monarque,
N’est-ce pas de vostre Vertu,
Nous donner la meilleure marque ?

 

-- 6 --

 


Son rapt, nous est vn crimé horrible,
Ie ne sçay comme il est possible
Que nous ayons souffert ce tort ;
La vengeance en sera plus grande,
Si par vostre puissant effort
Paris a son Roy qu’il de mande.

 

 


C’est ce que la France respire,
Que de reuoir dans son Empire
Son Auguste, & ieune LOVIS,
Allons, courons à sa conqueste,
Le Ciel nous prepare pour prix
Vne couronne sur la teste.

 

 


Soldats, à ce bris des allarmes,
Accourez, & prenez les armes,
Pour foudroyer nos ennemis ;
Il faut que l’orgueil s’humilie,
Qu’en son thrône le Roy soit mis,
Malgré l’Espagne, & l’Italie.

 

FIN.

-- 7 --

-- 8 --

Section précédent(e)


Anonyme [1649], LE TOCSEIN DE LA FRANCE, POVR LE MAINTIEN DV ROY, ET DE SA COVRONNE. , françaisRéférence RIM : M0_3777. Cote locale : E_1_43.