Anonyme [1652], L’ARRIVÉE DV DVC DE LORAINE, DANS CETTE VILLE, AVEC LA RECEPTION DE SON ALTESSE ROYALLE, ET DE MESSIEVRS LES PRINCES. , françaisRéférence RIM : M0_395. Cote locale : B_8_47.
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L’ARRIVÉE DV DVC DE
L’ORAINE,
DANS CETTE VILLE, AVEC LA
RECEPTION DE
SON ALTESSE
ROYALLE,
ET DE MESSIEVRS LES
PRINCES.

A PARIS,
Chez FRANCOIS POVSSET, ruë des
Amandiers deuant le College des Grassins.

M. DC. LII.

Auec Permission de son Altesse Royalle.

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L’ARRIVEE
DV DVC DE
L’ORAINE,
Dans cette Ville,
Auec la Reception de son Altesse
Royalle, & de Messieurs les
Princes.

Personne ne doute que Dieu n’abandonne
iamais le party des Iustes,
& de ceux qui font la Guerre,
mais auec bonnes raisons, & ne manque
iamais de leur donner du secours :
C’est pourquoy il ne faut pas douter que

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les Armes de son Altesse Royalle estant
si iustes que Dieu ne luy porte tousiours
secours dans son besoin, ce que nous
voyons fort bien.

 

Car son Altesse Royalle ayant appris
hier sur les six à sept heures du matin que
Monsieur le Duc de Loraine, auoit couché
a Dam-martin, s’appresta hier de l’aller
receuoir à Saint Denis : C’est pourquoy
ayant fait aduertir Monseigneur
le Prince de Conde, Monseigneur le
Duc de Beaufort, de le venir trouuer,
& de s’apprester pour aller au deuant du
Duc de Loraine, ayant resolu qu’ils partiroient
apres midy ; Son Altesse Royalle
fit faire aussitost commandement à ses
Gens-d’armes, & à ses Gardes du Corps,
de se tenir prests sur [1 mot ill. ] vne heure apres
midy ; & Monseigneur le Prince ayant
fait eslection enuiron de cinq cens de ses
Caualiers, des plus lestes lesquels s’estant
trouuez deuant Luxambourg, où son
Altesse Royalle fist mettre les Cheuaux
au Carosse & partit sur les vne heure
apres disné accompagné de Monsieur
le Duc de Beaufort & plusieurs autres

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Seigneurs, auec tous ses Cheuaux Legers,
& ses Gardes du Corps, enfin il sortit
de Paris accompagné enuiron de mil
Cheuaux en tout, fort bien esquipez, &
montez à l’aduantage, ie vous puis asseurer
qu’il ny a personne qui puisse assez
admirer la bonne façon de cette Caualerie
laquelle sortit auec son Altesse Royalle
par la porte de derriere, par apres
l’on fist encore commender à enuiron
huict cens Cheuaux des Caualiers à
Monsieur le Prince de Conde de partir,
lesquels ayant enfin rencontré les
autres à la Villette, se joignirent tous
ensemble, pour aller receuoir Monseigneur
le Duc de Loraine, qu’il y a si
long-temps qu’on attendans cette Ville :
peu de temps apres sont sortis bien
enuiron deux mil Caualiers, tant Nobles
que Lorains, qui furent rendre leurs deuoirs
à ce bon Prince, & tant autres de
cette Ville qui furent pour voir son équipage,
& pour faire encore vne plus belle
reception, enfin s’estant trouuez tous
à Saint Denis, le Duc de Loraine ayant
sçeu que son Altesse Royalle y estoit partit

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aussitost, & s’estant rencontrez à deux
portées de Mousquet de Saint Denis se
saluërent tous deux & s’entre-baiserent
comme ont de coustume de faire deux
Princes, apres Son Altesse Royalle & luy
auec Messieurs les Princes de Condé,
Beaufort, ayant parlé vn peu ensemble,
enuiron vn quart d’heure ensemble sans
qu’il y eust personne : apres Monsieur le
Duc d’Orleans luy offrit Luxambourg
pour disner coucher loger, ce qu’ayant
esté accepté du Duc de Loraine, ils vindrẽt
à Saint Denis, où ils firent vne magnifique
collation la ou tous les Seigneurs qui
auoient accompagné son Altesse Royalle
luy vinrent faire la reuerence, & tous
les Lorains qui estoient sortis en si bon
équipage luy vinrent rendre leur deuoir,
en apres tous les soldats tant ceux
qui accompagnoient le Duc de Loraine
que les autres firent leurs descharges
tous en passant deuant le Duc de Loraine,
& son Altesse Royalle : en apres le
Duc de L’oraine estant entré dans le Carosse
de Monseigneur le Duc d’Orleans,
ils vinrent tous deux à Paris, accompagne

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encore d’vne infinité d’autres Caualeries
qui sortit de Paris pour venir au deuant
de ce Genereux Prince, lequel apres
plusieurs dangers qu’il a encouru, enfin
est arriué sur les 10. heures du soir, & entré
par la porte Saint Denis. Ie ne vous
sçaurois exprimer l’alegresse des Parisiens
qui ont esté iusques à la Villette au deuant
de luy les ruës toutes plaines pour voir
arriuer celuy qui est tant desiré de tous
les Parisiens qui vient leur apporter secours,
& pour les desliurer de la tyranie &
des miseres dont ils se voient accablez de
toutes parts, enfin voicy celuy qui est tant
attendu, & qui metra fin à tous nos maux
pour paracheuer : Enfin estant arriué l’on
crie tout par tout viue le Roy & les Princes,
point de Mazarin, ce qui resiouyt fort
son Altesse Royalle, de la bonne reception
que les habitans de cette Ville, firent
à Monseigneur le Duc de Loraine,
ils arriuerent à Luxambourg ou apres vn
beau souper ils se separerent.

 

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