Scarron, Paul [faux] [1652 [?]], LE COEVR DES PRINCES, ENTRE LES MAINS DE DIEV Ou Responce au Libelle seditieux intitulé Auis aux mal-heureux, dedié à l’Altesse de Mademoiselle. Vivim omnibus fasest viris propellere Armaque in armatos sumere iura sinunt. , françaisRéférence RIM : M0_707. Cote locale : B_8_4.
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LE COEVR DES
Princes entre les mains
de Dieu, ou Responce
au Libelle seditieux, intitulé,
Auis aux malheureux,
dedié à l’Altesse de
Mademoiselle.

Auec l’Oroscope de Mazarin.

Vivim omnibus fas est viris propellere, Armaque in armatos sumere iura sinunt.

ODE.

 


PRINCES, vos actions Royales
Aux gens de bien tres admirables
Et formidables aux mechants :
Ne peuuent estre mieux loüéez
Qu’en recitant tous les trophees
Que vous acquerez dans nos ans.

 

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La Mazarine destinée
De vostre bonheur estonnée,
N’auoue pas ingenument :
Qu’apres les Turennes défaire
Falloit que vostre tutelaire
Soit le premier du Firmament.

 

 


Dans le passe on remarque
Henry le Grand puissant Monarque,
Tousiours vainqueur en tous ses ans
Mais de vous Princes on doit dire,
Que Dieu conduisant vostre Empire
Serez vainqueurs hors & de dans.

 

 


Turenne deceu de la force ?
Et Saint Maigrin sentant l’entorce,
Mis en route : ses gens espars ;
Par Condé qui est inuincible
Il te sera bien impossible
De luy rauir ses Estandars

 

 


Leopold sçait chose certaine
Que de la porte sainte Anthoine
Mars Mazarin a battu :
Et si le parti veult paroistre
Aussitost vous le verrés estre
Par de Condé bien abbatu.

 

 


Et pour le secours de la France ;
Gaston, Condé vengeurs d’offence
Ennemis de tous Mazarins
Vsant de Conseil conuenable,

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Du Grand genie incomparable,
Rompront bien tost tous les desseins.

 

 


Leon garantit l’Italie,
De la barbare tirannie
Gaston empeche qu’vne femme
Ne ioue à Paris stratagesme
Lors que le destin s’aduançoit.

 

 


Progres de Louis quatorze
sont estrange metamorphofe
Pour vn Mazarin sourcilleux :
Les effects de la Prouidence
Monstreront à son Eminence
Qu’Octobre sera dangereux

 

 


Ce sont les effects des miracles,
Promis des anciens Oracles
Aux amateurs des fleurs de lys
Que les Ennemys de saint Pierre
Seront traisnez sur vne Claye
Et les chappeaux mieux establis.

 

 


A ce haut tiltre d’eminence
Louys ne pardonnez l’offence
A vostre Parain mal apris
Ne pardonnant la felonnie
De Mazarin qui tost s’oublie
Estant trop pres des Fleurs de lys.

 

 


Rendez la France redoutable
Tirez la d’estat miserable,
Estimant le culte de Dieu,

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Rehaussés des Princes la gloire
Des Mazarins n’ayez memoire
On vous benira en tout lieu.

 

 


Esprits Mazarins ? que la France,
Donne auiourdhuy la temperance
Aux malheurs de la Chrestienté
Que politique peruertie
Soit pour iamais de la patrie
Maudite, à la posterité.

 

 


Et quoy censurer nos bons Princes
Ruiner toutes nos Prouinces
Les calomnier en tout lieu
S’opposer à ce qu’on ordonne
C’est enfin resister à Dieu.

 

 


Car tous nos auis imprimez
Pour rendre les villes troubléez
Pour emouuoir sedition ;
Sont vne diabolique artifice,
Vne intolerable iniustice
Pour fomenter la faction.

 

 


Mais par vn bien contraire vsage,
Le peuple se montre plus sage
Demeure obeissant & coy :
Les Princes nous faisant connoistre
Que l’on doit en chasser vn traistre
Tous bien s’vnir auec le Roy.

 

 


Admirons le traict de sagesse
Qui maintient ainsi son Altesse

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Et la France dans l’Vnion :
Pour marque on porte la paille
Affin que le Diable s’en aille
Destruisant toutes faction.

 

 


La bouche de la renommée,
Publie la France estonnée
Consolée des principautez
Declarant les Mazarinistes
Et les Euesques politiques
Membres de l’Estat retranchez.

 

 


Et l’exemplaire obeissance,
Est suiuie de beneficence,
D’immunitez & de bienfaits :
Gaston nous ayant fait connoistre
Comme bon Gouuerneur & Maistre,
Doit tenir ses loyaux sujets

 

 


Les factieux n’en vouloient croire
De nos Princes la victoire,
Obtenuë pres d’vn paris
Flattez de trompeuse esperance
Que par vne feinte assistance
L’on choqueroit leurs fleurs de lys.

 

 


Toutes fois ce sanglant spectacle,
Faisant voir vn autre miracle
Met Mazarin en desarroy
Sa teste au fil de l’espée
Son Armée bien tost dissipée.
En demandant pardon au Roy.

 

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Le Ciel fauorisant nos armes,
En tout lieux que soient vos gendarmes
En presence du Roy, ou non :
La voix publicque des Prouinces
Rend au courage de nos Princes
Victoire par le droit canon.

 

 


Dieu voulant que la tirannie
De Mazarin soit tost finie
Sous l’heureux Regne de Louis
Luy donne pour conseil fidele
Hommes dont la sage ceruelle
Rend les cerueaux esblouis.

 

 


Les effects sont si notoires,
Que mesme les ames plus noires
Infectez de la faction :
Auouent du moins que la fortune
Aux Princes se montre oportune
Aimant Paris d’affection.

 

 


Princes vos succez font conclure
Qu’a iamais la race future,
Ira vos hauts faits celebrans :
A bon droit vous donnant les titres,
De bons, de grands, iustes, arbitres,
De vainqueurs & de conquerans.

 

 


Condé tu obliges la France,
Esgalement par ta prudence,
Et par ta valeur pour iamais :
Car de l’emplois de leur faits,
Nous pouuons esperer en suite,
S’il plaist à Dieu bien tost la paix.

 

FIN.

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Scarron, Paul [faux] [1652 [?]], LE COEVR DES PRINCES, ENTRE LES MAINS DE DIEV Ou Responce au Libelle seditieux intitulé Auis aux mal-heureux, dedié à l’Altesse de Mademoiselle. Vivim omnibus fasest viris propellere Armaque in armatos sumere iura sinunt. , françaisRéférence RIM : M0_707. Cote locale : B_8_4.