Anonyme [1649], LA GAZETTE DE LA PLACE MAVBERT OV SVITTE DE LA Gazette des Halles. , français, patoisRéférence RIM : M0_1469. Cote locale : C_4_22.
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LA
GAZETTTE
DE LA PLACE
MAVBERT
OV SVITTE DE LA
Gazette des Halles.

TOVCHANT LES
Affaires du temps.

SECONDE NOVVELLE.

A PARIS,
Chez MICHEL METTAYER, Imprimeur ordinaire du
Roy, demeurant en l’isle Nostre Dame sur le
Pont Marie, au Cigne,

M. DC. XLIX.

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LA GAZETTE DE LA
Place Maubert, ou suitte de la
Gazette des Halles.

SECONDE NOVVELLE

D. BARBE.

 


HOLA parle don la voiraine
Dis moy des nouuelles cartaine
Parle ton que i’ey on la paix
Ou si l’on veut qu’à tou iamais,
Ie soy on dedan la misaire
Ma foy ie ne m’en puis plus taire
Tu voi nous ne fezon plus rien
Nous mangeon nostre petit bien
En fesan tres-mauuaise chere
A present gniacque les bouchere
Qui gaignon & font du debit
Et ne donnon rien à credit
Ce n’est pas comme nos darée
Que le guieble soit la marée
En lieu que de faire nostre ou
Nous n’amasser on que des poux
Tu sçay n’en ne fait point caresme
Iy renonce au mestier moy mesme
Quoy s’il faut mange vn aran
Faut que ie le poygions six blan
Le pain bis les poas les nantilles
Nourrienty nostre famille
I’ayme bien mieux mangé du beu
Et mer enfan chacun vn œu
Que daieter de la moluë
Car a present sont des gouluë

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Qui mangeons de ces bon morciaux
Cela n’est pas pour nos museaux.

 

D. DENISE,

 


Ma foy tu as rairon commere
Helas vos esquests ma pauure mere
Sy encor au monde à l’estoit
La pauure daronne mouroit
Cestoit vn tarisible courage
A faisoit le Guieble à son age
Quoy qu’alle eust veu vn Mazarin
Vn lantrecry vn assasin
Enleué le Roy nostre maistre
Alle lut bien enuoyé pastre
Carre gardez la trahison
Le soir des Rois à sa mairon
Y fit faire la Commedie
Pour mieux iouer sa parfidie
Ce nocturne chien de hiboux
Le diable luy trode le coux
A luy & à son mal abille
Qui veut a famé nostre ville
Auec ses chien de Poulonois
Qui pillons tour les villageois
Ses boute feu dans les vilage
Ses larsaineurs de puselage
Ses gens qui ne cognoissons pas
Pasque d’auecq le Mardy gras
Son des guieble qui se deguise
Pour veni pillé nos Eglise
Enfin du mal il n’oublie rien
Sinon celuy d’Etalian
Qu’il reseruon pour leur bon maistre
Ce parfide enragée de traistre
Vt il le cul frotté de lard
Ce ladre vilain gadoüart
Il n’est pas encor où il panse
Nous auons pour nostre defance
Vn trop excellan Cheuallier

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Et si iauon le petrina
Aussi pront qu’à son arcena
Que la peste soit la bougraille
Ce ne sont ma foy rien qui vaille
Mais dison comme l’autre dit
Hors du peuple est de Dieu maudit
Ie me ne rien bien les affaires
Si le bon Roy nous laissoit faire
Car iauons veu téz qu’on nous voit
Le troisiesme reigne de Roy
Helas tesmoin Monsieu son pere
C’estoit vn homme sans colere
Vn homme qui auroit eu de nou
Iusques à nos mouchois de cou
Quand ie dirois nostre chemise
En bonne foy ie leussien mise
Dieu luy fasse paix & pardon
Enfin pour vous faire cour don
Il nous voulien mettre en brassiere
Mais ie ne nous en soucion guere
Arriue tout s’en qui pourra
S’il faut se battre il le faura
Bon courage ma camarade
Faison nou vne barricade
Alentour de nostre bacquet
De bons gros bros de vi la re
Pour toxin nous prendron le varre
Et puis nous boiron, tant que tarre
Laisson voir peté le Rena
Et Guieu surtout, dit larmoina

 

FIN.

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AVTRE NOVVELLE

Dialogue.

D. GRATIANE.

 


OR su la pay de Guieu soit donnée entre nouus
Nous auons vu la veille ou trestou cõme louo
Ie nous allien mangé & haché tout en piece
Mais le tan est passé nou rentron en liesse
Au Guieble soit donné ceux qui ont commencé.

 

DAME QVANTIANE.

 


Qu’ainsin soit, quainsin fut lon nauroit pas cassé
La teste à nostre fils ces guiebles de creuices
Ces gros bougres d’hardos, la peste soit les Suisses
Si la Reine vouloit a men feroit raison
Mais quoy il semble auar qui gnia que son garçon
Et quil faut tout souffri pour estre pauure fame

 

D GRATIANE.

Parguieu nen dit qua dit sortant de Nostre Dame
Quil falloit tout tué que iestion des mutins
Que ie voulien semblé à les Lapolitains
Ce qui fit quen bien moins du tan que ie te parle
Souleué tou Pari san oublié la halle
Guieu sçait si a parvn, parvne cederet.

D. QVANTIANE.

Cela vint du Conlay de ce Ian tout a dre
Parguié ben luy en print quil estoit en caroesse
Aupres de nostre Roy, car par la malebosse
Ie n’auray p’audonné de sa vie vn nauet,

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Parguieu ie vous le dis tout haut & plat & net
I’aurays frapé d’abort & toute la premiere.

 

D. GRATIANE.

Ma foy n’en lieus auret bien taillé des croupiere
A luy & à tou ceu qui son de son consay
Qu’il lieus puisse arriué vn accident paray
Comme à ce porteux diau, las qu’il la manqui belle,
Il doit fondre ses si aux pour faire vne chandelle
Et l’aller presenté au sainct qu’il se voüy

D. QVAN.

Parguié n’en dit de peur qu’il s’en euanoüy
Il doit remercié son Monsieu le grand Maistre
Qui le voulant sauué receut par la frenestre
Vn grand coup de paué dessus son pauure dos
Qui le contraignit bien luy & tous ses hardos
De driller au pu viste & faire deligence
Et sallé retiré aupres son Emenence.

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