LES PARTICVLARITEZ
de ce qui c’est fait & passé à la
derniere Assemblée du Parlement
& de l’Hostel de Ville, à la Reception
des nouueaux Escheuins
qui ont esté nommez par Son
Altesse Royale.

Auec vn Extraict de l’Arrest donné
le seiziéme de ce mois.

IL y a eu Arrest au Conseil du
Roy, portant deffences aux Escheuins
de cette Ville de proceder
à l’Eslection nouuelle, auec
injonction de se rendre à la suitte
de la Cour, à peine de la vie :
Surquoy les Escheuins s’estans transportez Mardy
matin au Palais, pour en donner connoissance à
Messieurs du Parlement ; l’on ordonna par Arrest

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ausdits Escheuins, de faire en ce rencontre ce
qu’ils ont accoûtumé châque année.

 

II. Messieurs de la Chambre des Comptes, Cour
des Aides, Thresor & Chastelet de Paris, receurent
aussi vne autre Lettre de Cachet du Roy,
pour leur translation hors de Paris : les premiers
estans mandez à Franconuille ; Il fut ordonné par
ces Messieurs de la Chambre des Comptes, que ce
Pacquet demeureroit és mains du Greffier, sans
estre ouuert.

III. L’on vient d’apprendre, que sur vne Lettre
de son Altesse Royalle addressée à Messieurs de la
Ville, qui fut enregistrée Mereredy dernier l’après-disné,
& qui portoit en substance que son A. R.
les prioit de continuer Monsieur de Broussel en
la charge de Preuost des Marchands : Ce matin
la Ville s’estant assemblée, faisant droit sur cette
Lettre, non seulement a continué Monsieur de
Broussel en cette qualité, mais a éleu deux Escheuins
nouueaux en la place des anciens, Sçauoir les
nommez Geruais Marchand de Fer, & Hoiry
Marchand de Draps.

IV. Monsieur le Mareschal de la Meilleraye,
ayant forcé le Chasteau de Sablé dans l’Anjou,
& fait arrester tous ceux qui estoient dedans, Son
Altesse Royalle vsant de droit de Represailles, a
fait arrester tous les Officiers qui estoient dans

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l’Arsenac, & mettre dans la Bastille le Lieutenant
de la Guette.

 

V. Messieurs les Marquis de Villars, Baron de
Langue, Chauagnac & vn autre, tous quatre Mareschaux
de Camp ont quitté le seruice de Monsieur
le Prince, pour s’en aller chez eux : Le sujet
de plainte qu’ils ont donné à Monsieur le Prince,
ne prouient que de leur sejour en cette Ville, & de
leur peu d’assiduité au Camp.

VI. Ces jours passés, le Sieur de Ris, l’vn des
seconds de Monsieur de Beaufort, deceda de ses
blesseures : Et le Sieur d’Ericourt qui en estoit
aussi vn, se trouue si mal à ses heures, qu’il court
fortune de le suiure de bien prés.

VII. Les nouuelles de la Cour, portent que
Monsieur le Comte de Brienne estoit à l’extremité,
& qu’il auoit receu l’extreme-Onction :
Les vns donnent l’exercice de sa Charge, & la
Commission à Monsieur de Seruient, qui la désja
faite à la lecture de la Response du Roy aux
Deputez du Parlement de Pontoise ; les autres à
Monsieur de Nouueau, dont l’argent & les offres
ne le rendront pas moins considerable en cette
saison, que le merite de l’autre.

VIII. Les Princes ne voyans gueres de iour à
vne Paix, & que la Cour soit en vne volonté
de la faire, se resoluent à faire venir leurs troupes

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qui sont iointes auec celles du Comte de Fuensendagne
& du Duc de Lorraine, pour resister aux
forces du Roy qui doiuent estre considerables dans
ce voisinage.

 

IX. Par Lettres d’Aix du sixiesme du courant,
on asseure que le Cheualier de la Ferriere est
entré dans Barcelonne auec tous ses vaisseaux, barques,
& brulots, sans auoir perdu vn homme, &
que mesmes le siege de Barcelonne est leué par les
Espagnols, les vaisseaux desdits Espagnols s’estans
retirez auant leur arriuée.

X. La ville de Toulon continuë tousiours sa
resistance contre Monsieur de Mercœur, & fait
souuent des captures auec ses Galleres sur ceux de
Marseille, par les courses en Mer qu’ils font incessamment.

FIN.