Anonyme [1649], HARANGVE A LA REYNE, PAR MESSIEVRS LES CVREZ des Bourgs de Seaux, Paloyseau, Fontenay aux Rozes, Sévre, Meudon, Clamar, Carmes deschaus de Charenton, & autres des enuirons de la ville de Paris. Sur les actes d’hostilité, sacrileges, viols commis dans les lieux Saincts & maisons, par les troupes Mazarines. , français, latinRéférence RIM : M0_1539. Cote locale : A_4_14.
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HARANGVE
A LA
REYNE,

PAR MESSIEVRS LES CVREZ
des Bourgs de Seaux, Paloyseau, Fontenay aux
Rozes, Sévre, Meudon, Clamar, Carmes deschaus
de Charenton, & autres des enuirons de
la ville de Paris.

Sur les actes d’hostilité, sacrileges, viols commis
dans les lieux Saincts & maisons, par
les troupes Mazarines.

Audite hæc omnes gentes, auribus percipite qui
habitatis orbem. Psal. 48.

A PARIS,
Chez PIERRE SEVESTRE, en la Cour
d’Albret, prés S. Hilaire.

M. DC. XLIX.

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HARANGVE
A LA
REYNE, PAR MESSIEVRS LES CVREZ
des Bourgs de Seaux, Paloyseau, Fontenay
aux Roses, Sévre, Meudon, Clamar, Carmes
deschaus de Charenton, & autres des
enuirons de la ville de Paris.

Sur les actes d’hostilité, sacrileges, viols commis
dans les lieux Saincts & Maisons, par les
troupes Mazarines.

Audite hæc omnes gentes, auribus percipite qui habitatis
orbem.

MADAME

Voicy des Curés & des Religieux
lesquels abordent vostre Maiesté auec vn
respect inuiolable, pour vous representer auec des
larmes vn échantillon des peines qu’ils ont soufertes,
des sacrileges qu’ils ont veu commettre,

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des violences qu’ils ont veu exercer, par les troupes
Mazarines, qui induites sous l’auctorité Royale
qu’ils vsurpent par cet inhumain aueuglé de fureur
qu’il exerce sur le pauure peuple, dit & fait ce que
fist vn ancien tyran. Pereant amici modo pereant inimici,
& agit de la sorte que fit autres fois THEODOZE
par sa mutinerie, faisant mettre a feu & à sang
toute la ville de Tessalonique, ce fut de la que les
inuectiues n’aquirent, les foudres les mutineries des
peuples, & les menaces de S. Ambroise iusques à
ce qu’il eust imité par sa penitence celuy duquel il
auoit suiuy les traces en son peché, c’est en cela que
celuy-cy triomphe de n’auoir point de raison, c’est
le foudre qui fracasse, c’est le deluge qui entraisne,
impetueux qu’il est & bouffy d’vne subite fonte de
neiges, tout ce qui est l’ostacle de son cours rauissant.
Flumen est vbi cum potestate habitat iracundia,
nous en auons veu des effects sans connoistre la
cause, effects qui sont d’autant plus effroyables
qu’ils sont extrauagants, puisque ses satellites poussées
& authorisées de ce bouttefeu ont tant d’impetuosité
qu’ils deuorent tous ce qu’ils rencontrent,
il arrachent, ils cassent, ils brisent, ils bruslent les
bourgeons & les fleurs, il mettent tout en rauage,
& à vray dire leur fureur est vne passion si desesperée
que la pitoyable compassion que toute la France
en a nous oblige à vous en faire la plainte puis
que vous y estes offencée & qu’il abuse méchãment
de vostre authorité. MADAME l’imagination
seule est capable de vous faire fremir d’horreur,
& leurs pechés, d’abismer la France, quid facerent
hostes capta crudelius vrbe. Madame quand empecherés
vous ces malheurs, & ces malheureux de
s’attaquer à Dieu & à ceux qui traictent ses diuins
Mysteres redoutables aux Anges ? Voyez nostre
souffrance & nostre innocence qui fait le comble

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de la pitié, voir dépoüiller le Prestre à l’Autel, renuerser
les sacrés vaisseaux, emporter les ornements, les
piller, est-ce pas encor vne fois s’attaquer à Iesus au
Caluaire, voir violer les filles de dix ans auec les meres
dans les saincts lieux, cela est il pas épouuantable,
n’est ce pas pour auoir le cœur fendu à la veuë d’vn si
horrible spectacle, Quis cladem illius lucis, quis funera
fando explicet, aut possit lachrymis æquare dolores ?
Cela est inoüy chez les plus barbares, cela est il pas
capable, Madame, de vous émouuoir à la commiseration,
faites-vous traitter ses vicieux de main morte,
& des Curés, des Prestres, des Religieux doiuent-ils
les flatter & pallier leur abomination ? ce seroit farder
vn laid visage, la vie ny la mort ne nous en peut distraire,
c’est vn oportet, & nostre profession & ministere est
de non excusare excusationes in peccatis, tels cas ont esté
menacés de Dieu par la bouche du Prophete Roy ;
c’est pourquoy nous ne loürons ces execrables aux desirs
de leurs ames, & estants iniques nous ne leur donnerons
point de benedictions, vous cacher des verités
si pressantes, seroit-ce pas vn crime aux trompettes
veritables d’vn Dieu, puis qu’ils y sont engages, puisqu’il
est leur tout & leur heritage, puis qu’il y va de
son interest, il ne nous est pas possible ? nous implorons
pour cela son assistance comme fist Hyeremie,
confundantur qui nos persequuntur, paueant illi, induc super
eos diem afflictionis, & duplici contritioni contere eos.
Criez dit Isaye, ne cessés, exaltés vostre voix comme
vn Cleron, & annoncez à mon peuple leurs méchancetez,
& leurs pechez à-la maison de Iacob. Madame,
nous vous reconnoissons en la personne de Iacob,
& Iacob en vostre personne deuant le Throsne de vostre
Iustice pour vous demander vengeance des crimes
les plus épouuentables & les plus noirs que la
France aye iamais entendu : quoy professans vn mesme
Dieu, mesme Foy, vn mesme Roy, pouuez vous souffrir

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de l’oreille vne representation si hydeuse. Si quelqu’vn
de la maison Royale a commis quelque action
mauuaise les Loix commandent de luy mettre la main
sur le collet, le charger de chaisnes, luy faire tremper
son pain dans l’amertume de ses larmes auant qu’il les
porte en sa bouche, & à ses impies sacrileges, qui non
contents d’auoir ou mis a feu & a sang, au pillage
& brigandage dix lieux autour de Paris le séiour du
Roy & des Princes, reduire en cendres ce qui nous est
dõné par la prouidence diuine pour les necessités de la
vie, cela est il pas estonnant, auoir mis la main sur le,
Sancta Sanctorum, sur le Sainct des Saincts, duquel les
Prestres seuls n’osent approcher que dans la pureré,
puisqu’il est mesme formidable aux Cherubins & Seraphins,
& à toutes les celestes Hyerarchies, est ce
pas dégenerer de Foy & de Religion aduoüans de tels
crimes, quelles penitences les sacrés Canons ne doiuent
ils pas à ceux qui le traictent indignent, & si la
pureté est requise pour les porter par ces paroles suiuantes,
Mundamini qui fertis vasa Domini ; endurerés
vous qu’ils soient polluës, quels condemnation,
quel arrest, quels sentences leurs donnerez vous ; S.
Paul & tous les saincts & les sacrés Conciles, bref toute
l’Eglise ordonne de subir la mort exemplaire, cela
est bien d’auantage que de se ietter sur les pierreries
plus precieuses de vostre cabinet, puisque c’est sur le
chef des Christs & des Oincts, cela est deffendu de l’authorité
diuine à quelque nation que ce soit Nolite tangere
Christos meos, non seulement pour les sacrés
vaisseaux & ornements, mais de toucher ceux qui les
touchent & traictent les sacrés mysteres, Sancta Sanctis,
qui sont les Prestres & les Roys Tres Chrestiens
qui sont appelés de Dieu, Regale sacerdotium, gens sancta,
populus acquisitionis, entendez nos clameurs, faictes
exercer la iustice & l’équité puisque vous la representés,
deffiez-vous du tyran qui voudroit enseuelir

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l’authorité Royale dans son mesme mal-heur, qui
cause tant de desordre : helas ! c’est la commune opinion
aussi bien des doctes que des ignorans qu’estant
remplie de tant de bonté, & ne vous defiant de cét
imposteur qu’il vous fait croire que l’innocence mesme
emprunte la candeur de son visage, que la vergogne
n’a point décarlatte que celle qui brille sur sa
iouë, que sa bouche sert de ruches aux abeilles pour
y loger les douceurs du miel, & n’est que fiel puisqu’il
authorise le brigandage & le sacrilege, en violant vostre
auctorité aussi bien que le respect qu’il doit à son
Souuerain. C’est ce que la lumiere du soleil n’a iamais
esclairé dans la France, que vous diront à cecy des
pauures Curés sinon que ce serpent veut estouffer nostre
Hercule auãt son berceau, sçachant que ante faciens
eius non sustinebit, parce que exurgente Rege dissipantur
inimici eius, il ne se soucie point que nos tourments
croissent (alteré qu’il est de la ruine dela France) c’est
vn dragon qui ne se soucie d’estre escrasé sous l’Elephant,
pourueu qu’il le pique & le tuë, c’est vne medée
qui affolée de ialousie designe de tuer sa riuale Iola, &
par apres se victimer soy mesme pour preuenir la main
vengeresse de nostre Hercules, disant pour sa derniere
resolution que fœlix iacet quicumque quo odit premit,
que dirons nous sinon que c’est vn demon qui a employé
& employe toutes les puissances infidelles pour
contraster celle du Ciel (foible & inégal neantmoins)
car Dominus custodit aduenas pupillum & viduam suscipiet,
& vias peccatorum disperdet. Car les portes d’enfer
ne peuuent preualoir contre les portes de Syon,
que Dieu ayme & garde y ayant posé des sentinelles,
cõmandanta ses Anges d’y faire la ronde, vt custodiant
nos in semitis nostris : Madame, aussi bien qu’aux François
sa déroutte vous est necessaire puisque d’icy à longtemps
nous ressentirons ses fléches & ses dards, c’est
la priere que toute la France doit faire à Dieu de nous

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deliurer. A sagitta volante in die à negotio perambulante
in tenebris, ab incursu & demonio meridiano. Le voyés
vous pas grand Dieu, il croit estre encor a couuert de la
tempeste & à labry de vostre iustice qui tient tousiours
l’espée panchante sur la teste des criminels, Dominus
concidet seruices peccatorum, ses paroles seront-elles capables
de vous persuader & de vous en dissuader ? que diriez
vous à ses sattelites si vous les veniez à surprendre
en cét estat ? vẽgeriez vous pas la querelle de Dieu, & le
sang des peuples outragées, vostre Estat & vostre authorité
enuahye ? leur feriez vous pas ses cuisantes reproches.
Malheureuse nation, detestables brigands,
auez vous eu l’impudence & la hardiesse de porter vos
mains sacrileges sur les choses Sainctes, sur le tresor
que les Roys & Reynes n’osent aborder qu’auec tremeur,
encor que la reuerence & la crainte accompagne
tousiours leurs mains, ce pourra il faire que la
Maiesté de vostre front ne fasse baisser les yeux à ces
barbares violans dans la France le droit inestimable
de la Saincteté mesme, & ses impies ne croiront-ils pas
que leurs forfaits sont dans les plus secrettes pensées
de la diuine prouidence apres auoir commis vne si noire
meschanseté c’est pour cela que opprobrium & confusio
operit eos, & que opprobrium sempiternum dabit illis
si ce triste recit que nous vous faisons y estant interessée
n’est venu iusques à vous, commencés d’auiourd’huy
à en recognoistre l’autheur, lequel abordant vostre
Maiesté vous a tousiours masqué sa detestable trahison
sous l’habit & le visage d’homme de bien, couurant
tous ses desseins sous vne apparence à deux visages :
qui des hommes eust iamais pensé qu’vn habit
qui ne doit sentir que les Saincts eust couuert vne
ame si noire, & que les executeurs de ses pernicieux
desseins eussent reduit la France aux aboys ; il n’est pas
possible que vous ayez entré en connoissance de leur
impieté qui feroit rougir nos Calices qu’ils ont pillés

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(si la nature le permettoit) vous remarquerez de grace
comme il tombe peu à peu dans l’extremité ; ça esté
peu à peu qu’il est tombé au fond du mal, vous ne le
deuez souffrir d’auantage vous ne sçauez pas que ses
ancestres ont esté cachés des buissons & des arbres
de Sicile pour espier les passant, tout bon chien chasse
de race, & la fille ressemble d’ordinaire à sa mere, is
sequitur leniter filia matris iterui, c’est de la que ce renard
a apris ses ruses puisque les tanieres & les fossés de son
pays recellent encor leurs larcins, arriere arriere ses
brigãdages, viuons en paix & nous fairons bien mieux,
si quelqu’vn de la France depuis tant d’années à vostre
seruice estoit conuaincu d’vne action qu’il a faicte
executer dans les lieux Saincts & en nos personnes,
pourriez-vous auoir esgard au nombre d’années qu’il
vous auroit seruie, ou au rang d’honneur qu’il auroit
tenu, qu’vn homme d’vne tel humeur pestri de telle
paste, tiré du neant, sorty de la lie du peuple, qui tient
sa vie de vostre misericorde, soit si malicieux à la veuë
de Dieu & des Anges, de vostre personne Royale, de
toute la France ou Dieu preside en face de iustice qui
tient la balance, apres auoir receu tant de biens &
d’honneurs, qui ont peu mesme donner de l’enuie aux
plus fidelles de vostre Cour, apres les delices de vostre
table, au grand estonnement de la France, apres tant
d’excez de vostre bonté que ce miserable qui non cõtent
de tant de biens, a pillé vos palais & toute la France,
vous ose d’oresnauant ioüer ses tours si impudemment
& impunément, sans apprehender la main de
Dieu & la vostre, non ? pourquoy ? Quia auertit se, &
non seruauit pactum, quemadmodum pater eius conuersus
est in arcum prauum. Exercez la iustice en son endroit
& de tous ses complices puisque Dieu vous l’a déposé
entre les mains, & les pauures paysans ne trouueront
pas assez de verges dans les forests pour les chastier : Et
vous aurez vous des cachots assez noirs pour couurir la

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honte de son ingratitude, & nous trouuerons nous assez
de quarcans & de piloris dans les villes pour attacher
ce traistre, & le faire seruir d’exemple à la posterité,
ce sera encor trop peu pour la grandeur & enormité
de ses crimes que ce malheureux à fait commettre,
& on peut dire ce qu’on disoit de la personne de
Iudas, melius illi & nobis si non fuisset natus, il est necessaire
qu’il perisse pour sa prodigieuse meschanceté,
nous ne vous parlons point de tous les assasinats, des
meurtres, tãt de Chefs & de braues gens de remarque,
tant de soldats tuez & blessez, tant dans Paris qu’aux
lieux circonuoisins. Nous vous serions trop importuns
de faire vn si long narré, mais encor pour le moins
chassez-lé, menacez ses troupes du cordeau, du gibet,
d’vne rouë, de boire les affronts d’vne populace, pour
payer nos ornemens ny les restituer ils n’en feront rien :
Helas ! des Temples de Dieu ils en ont fait speluncam
latronum, vne fourmiliere de larrons, vn azile de traitres
& de coquins, qui ne craindroient pas moins de se
jetter sur vos cabinets apres auoir dissipé vos finances,
vidé vos Palais, de porter mesme leurs insolences aux
perles & diamants qui brillent sur vostre Couronne,
despoüillé vos Chambres, pillé vos Magazins, mettre
tout en desordre comme ils ont mis dans la Frãce, que
vostre Majesté a rendu jusques à present la plus paisible
& plus florissante qui soit sur la terre. Il est grand
temps d’arrester le cours de tant de violences par l’exil
& punition que vous d’en faires faire, les Anges tutelaires
de la France vous en sçauront bon gré, & Dieu qui
vous a destinée à la Regence de la France & de nostre
Monarque, qui vous a mise sur la teste de tant de peuples
admireront de plus en plus la Majesté & la sagesse
qui vous conduit : & sera pour lors que l’on aduoüra
que la misericorde & la paix se serõt baisées, & tous vos
Cytoyens tiendrõt de vous leur vie ; ce qui leur reste de
biens, leurs enfans, leur familles, & nous pauures Ecclesiaques

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aurons l’honneur d’estre plus long temps au
seruice de la plus juste & Majestueuse Reyne qui ayt jamais
manié les Resnes & le Thymon de la France, & le
Septre de nos Roys.

 

Math. 23.

Psal. [2 lettres ill.].

Cap. 17.

Isaye 18.

Psal. 145.

Psal. 2.

Psal. 90.

Psal. 77.

Psal. 77

Madame, voicy quelques-vns de ses brigands que
nous reconnoissons, & principalement l’autheur des
malheurs de la France, nous croyons qu’ils n’oseront
en vostre presence denier leurs forfaits, vous pouuez
leur parler.

La Reyne au Cardinal & à ses Troupes.

Qve dites vous à cela, Monsieur, & vous autres miserables,
qu’auez vous à respondre à ses reproches honteuses
que ces Messieurs les Curez vous jettent sur le visage,
ie vous ay reçeus icy, & dans mon Palais auec toute sorte de
bonté, vous auez receu toutes sortes de faueurs de la France,
sont-ce là les remercimens que vous me faites, ingrats & meschants
que vous estes ? est ce la reconnoissance que ie devois attendre
de vous, apres la vie que vous tenez de moy ? parlez,
respondez infames sacrileges, qui vous a mis à la teste la pensée
d’vne si lasche trahison ?

Responce.

MADAME,

Helas ! quelle response vous ferions nous, vers qui tournerions
nous les yeux pour demander secours à vne cause qui
n’a point de resource qu’en vostre misericorde, sera-ce vers les
Cieux dont la Iustice diuine à découuert la honte de nostre ingratitude
où plustost vers vostre Majesté que nous auons apres
tant d’honneurs & de bien-faits si meschamment trahie ; nous
vous presentons nos mains & nos testes criminelles, chargez-nous

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de chaisnes, faites-nous gemir sous le faix d’vne seruitude
qui n’aura point d’autres bornes que celle de la vie, nous
sommes à vos pieds, faites nous escraser, nous n’auons que trop
ressenty les douceurs de vostre bonté, faites nous (il est temps)
esprouuer la rigueur de vostre justice, car nous ne pourrons jamais,
voire dans l’eternité, satisfaire à vn crime si espouuantable,
rendez au plustost le semblable à nos complices, & à l’autheur
que voila present, pour les sacrileges, actes d’hostilité
dans les Temples les plus Saincts, & chez les pauures païsans,
& particulierement en la personne de Mr le Curé de Fontenay,
& à tous ceux qui se plaignent justement de nostre brigandage,
nous sommes disposez à la mort pour seruir d’exemple de
trembler à l’abord des choses Sainctes, la sentence de Dieu le
porte, que celui qui violera le Temple de Dieu perira, cela est
trop raisonnable, nous auons trop abusé de l’authorité Royale
de laquelle nous nous sommes seruis, pour auec plus d’audace
nous faire craindre, ne permettez plus long temps que nous
troublions la France, faites venir le bourreau nous auons justement
merité les peines. Ce faisant, Madame, vous viurez
auec la France en paix, & obligerez les plaintifs, donnerez
de la joye à toutes les nations, vous donnans mille & mille
benedictions.

 

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Anonyme [1649], HARANGVE A LA REYNE, PAR MESSIEVRS LES CVREZ des Bourgs de Seaux, Paloyseau, Fontenay aux Rozes, Sévre, Meudon, Clamar, Carmes deschaus de Charenton, & autres des enuirons de la ville de Paris. Sur les actes d’hostilité, sacrileges, viols commis dans les lieux Saincts & maisons, par les troupes Mazarines. , français, latinRéférence RIM : M0_1539. Cote locale : A_4_14.