Anonyme [1649], RECIT VERITABLE DE CE QVI C'EST Passé de plus considerable au Parlement de Paris, & ce qui a esté fait par son ordre, pour le seruice du Roy, depuis l'enleuement de sa Majesté, fait le 6. Ianuier 1649. , françaisRéférence RIM : M0_3010. Cote locale : B_1_16.
SubSect précédent(e)

DE PAR LE
ROY.

TRES chers & bien-amez. Nous auons
esté bien aise d’aprendre par la Lettre qui
qui nous à esté presentée de vostre part, que les ordres
que nous auions donnez pour le libre transport
de toutes sortes de viures, en nostre bonne
ville de Paris, & particulierement pour y faire
arriuer en seureté le pain de Gonesse, ont esté soigneusement
executez, ce que nous esperons de
faire continuer cy-apres comme en cette occasion,
nous auons de bon cœur preferé la commodité
de nostredite Ville à celle de nostre Court,
n’ayant pas voulu permettre que ledit pain fust
debité en ce lieu-cy, vous deuez estre asseurez
qu’en toutes les autres qui se presenteront, vous
receurez de pareils effects de nostre bonne volonté,
& qu’il ne tiendra point à nous, que vous ne
soyez bien-tost deliurez des incommoditez que
vous ressentez dans vostre voisinage, par l’aproche
de tant de gens de Guerre, nous vous auons
dé-ja fait sçauoir, par nos precedentes Lettres,
le desplaisir que nous auons eu de nous voir contraints
par le retour des trouppes ennemies qui

-- 6 --

auprejudice des paroles qui vous auoient esté
données & que vous nous auiez fait porter de
leur part, se sont venus loger à S. Clou, Suraine
& quelques autres lieux proche de vous, d’en
faire aussi r’aprocher nostre armée, pour les chasser
des postes qu’elles ont occupées, nous esperons
de vous faire bien-tost voir que nous n’auons
point en cela d’autre but que de trauailler, comme
nostre affection, nous conuie, pour vostre deliurance
& pour vostre soulagement puisque aussi-tost
que lesdites Trouppes auront esté forcées
de se retirer, ou de se separer ; nostre intention est
de faire esloigner nostre armée, à fin que la recolle
puisse estre faite, sans aucun obstacle & que nôtredite
ville puisse demeurer exempte de toute sorte
d’incommoditez & de craintes, plust à Dieu qu’il
fust en nostre pouuoir, de remedier auec la méme
facilité à tous les autres maux que vous souffrez
presentement & à tous les perils qui vous menassent,
nous ny espargnerions, ny nos peines, ny nostre
propre sang : car nous ne pouuons aprendre,
sans des aprehensions extresmes, la continuation
des factions qui ont esté formées pour vous oster
la liberté qui vous restes & pour mettre, tous les
gens de bien sous la tyrannie des meschans, nous
aprenons que les Autheurs de ces horribles desseins
ayant perdu toutes sortes de honte, ne font

-- 7 --

plus scupule d’agir dans les places publiques, ou
ils distribuent de l’argent & excitent ouuertement
la Populace à la sedition, par l’esperance du
pillage qu’ils luy promettent & que leur insolence
passe iusques à vouloir oster la liberté des suffrages
à nostre Parlement, & mesme iusques à attanter
aux personnes des Officiers qui le composent,
comme cette audace dont il ne se trouue
point d’exemple, à descouuert les voyes dont les
seditieux pretendent se seruir pour executer leur
conjuration, elle vous à donné aussi le temps &
les moyens d’enpreuenir l’effect, en pouruoyant
comme il faut à la seureté publique, enquoy
nous ne douttons point que vous ne soyez fidellement
assistez par tous les bons bourgeois de nostre
dite Ville, les ordres que vous y auez aportez
iusqu’apresent nous ont donné beaucoup de satisfaction,
mais ne voyant pas encores le mal & le
peril entierement cessez, nous ne pouuons viure
sans vne grande inquietude, pour tant de gens de
bien, de bons cytoyens & de fidelles seruiteurs,
que nous voyons dans vne Condition bien differente
de celle ou ils ont esté, tandis que les factieux
n’ont point eu de pouuoir dans nostre bonne
Ville, & que nostre authorité y a esté respectée
comme elle doit estre, nous nous promettons
beaucoup de vostre courage & de vostre affection

-- 8 --

qui doiuent s’augmenter dans les temps
difficiles, vous deuez aussi vous asseurer de nostre
assistance & de nostre protection en toutes les
rencontres ou vous nous tesmoignerez en auoir
besoin. Donné à S. Denys le premier iour de
Iuillet 1652. Signé LOYIS

 

Et plus bas.

SubSect précédent(e)


Anonyme [1649], RECIT VERITABLE DE CE QVI C'EST Passé de plus considerable au Parlement de Paris, & ce qui a esté fait par son ordre, pour le seruice du Roy, depuis l'enleuement de sa Majesté, fait le 6. Ianuier 1649. , françaisRéférence RIM : M0_3010. Cote locale : B_1_16.