Anonyme [1651 [?]], REFLECTIONS SERIEVSES ET IMPORTANTES Sur les Affaires presentes. , françaisRéférence RIM : M0_3064. Cote locale : B_6_26.
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Les Arrests du Parlement donnez contre ceux qui
comercent auec luy, ne sont que des couleurs pour
amuser le peuple ; la negociation continuë auec ses
Emissaires ; il attente de Cologne sur ce qu’il y a de
plus entier & de plus sain dans le Conseil du Roy ;
sa Maiesté ne sert que pour authoriser de son nom
toutes ses entreprises ; puis que son propre sang
n’est pas exempt de ses persecutions dans la personne
mesme de ses plus proches s’ils osent parler pour
le bien de son Estat, & le repos de son peuple. Sa
iustice est differée par les artifices du Cardinal, & ses
parolles Royales sujettes au manquement de foy,
& aux fourbes, aussi bien que celles de cet Italien ;
Enfin toutes choses sont conduittes dans son Conseil
selon les inclinations de ce Ministre banny. Ce
que l’on fait auiourd’huy dire au Roy, on le nie
deux iours apres, si l’on fait declarer à sa Maiesté
qu’elle n’a point consenti au mariage de Monsieur
de Mercœur, on enuoye vn autre Messager au Parlement
asseurer la Compagnie que la consõmation
s’en est faite en sa presence, & par son cõsentemẽt.
Enfin l’on fait paroistre le Roy par tous les carefours
de Paris en Declamateur, en Autheur de libelles diffamatoires,
& en Calominiateur de la plus belle
vie, qui ait respiré sous le regne de tous ses predecesseurs.
On luy fait blasmer la conduitte de M. le Prince,
de qui sa Majesté a receu plus de seruices de plus
essentiels au salut de son Estat, de plus importans à la

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conseruation de la Monarchie, & plus en nõbre que
iamais Subjet n’en a rendu à son Souuerain. Et pour
mõstrer au moins esclairez iusques où va la tyrãnie,
ou l’ambition de cet estranger, on luy fait blasmer
la conduitte de Monsieur le Duc d’Orleans son Oncle,
parce qu’il ne veut pas laisser l’administration
de son Royaume à la direction des Emissaires du
Cardinal Mazarin, qui l’a desia mis sur le penchant
de sa ruine, & qui continuë encore de l’y precipiter ;
De maniere qu’on ne peut cõceuoir que ce Sicilien
puisse auoir si estroitement attaché la Reyne à ses
intests, que par quelque sortilege, ou par quelque
autre neud d’amitié indissoluble & volontaire qu’on
n’ose dire, quoy que peu de personnes en doutent ;
puis qu’il n’est pas seulement deffendu aux peuples
de declarer leurs souffrances, mais encore l’on bannit
les princes du Conseil parce qu’ils sont attachez
au bien de l’Estat, & ennemis de ceux qui l’ont d’estruit.

 

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