Anonyme [1652], RELATION VERITABLE DE CE QVI S’EST FAIT ET PASSÉ EN PARLEMENT le Lundy 7. Octobre 1652. Toutes les Chambres Assemblées. EN PRESENCE DE SON ALTESSE Royale, & plusieurs Ducs & Pairs de France. AVEC LA NOVVELLE DECLARATION de son Altesse Royale, pour la Paix Generale. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_5_11.
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RELATION
VERITABLE
DE CE QVI S’EST
FAIT ET PASSÉ EN
PARLEMENT
le Lundy 7. Octobre 1652.

Toutes les Chambres Assemblées.

EN PRESENCE DE SON ALTESSE
Royale, & plusieurs Ducs & Pairs de France.

AVEC LA NOVVELLE DECLARATION
de son Altesse Royale, pour la Paix Generale.

A PARIS,
Chez LAVRENT LAVREAV.

M. DC. LII.

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RELATION
DE CE QVI S’EST FAICT
& passé en Parlement toutes les Chambres
Assemblées le Lundy septi Octobre
1652.

En presence de son Alt. Royale, & plusieurs
Ducs & Paris de France.

Auec la Nouuelle Declaration de son Alt.
Royale, pour la Paix Generale.

SVR les neuf heures du Matin,
Monseigneur le Duc
d’Orleans, accompagné de
Messieurs les Ducs de Guyse,
de Rohan, Mareschal Destampes
& autres Seigneurs
se seroit rendu en la Saincte Chappelle du
Palais, où Messieurs les Presidents de Longueil
& le Bailleul, auec quarte de Messieurs
les Conseillers de la Grand’Chambre l’auroient

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esté trouuer à l’effect de le prier de
la pait de Messieurs du Parlement Assemblez
en la Grand Chambre, suiuant l’ordre
qui en auoit este baille le Dimanche sixiesme
d Octobre, pont y venir prendre sa seance,
afin d’admettre & resoudre sur plusieurs affaires
qui deuoient estre de duites en l’assemblée.
Il seroit party auec cette belle & honorable
Compagnie de Ducs & Pairs, & Senateurs
de France : & ayant pris sa place ordinaire,
la Compagnie auroit esté entretenuë ;

 

Premierement sur le decampement de l’armée
commandée par les Mareschaux de Turrenne
& de la Ferté-Seneterre, qui auoit pris
sa Marche du costé de Corbeil, la nuict du
Vendredy venant au Samedy, cinquiesme de
ce mois, qu’il failloit que il y eust eu quelque
intelligence entre les Generaux, ou commandant
de l’armée de Messieurs les Prince,
pour auoir facilité ce decampement, qui pouuoit
estre empesché sans difficulté, puisque
ils estoient inuestis de tous costez, en t’elle
sorte qu’ils ont soufferts dans leurs séjour,
vne dizette sans example, qu’y en a fait perir
autant, qu’il en feroit pery en des combats,
apres quoy son Altesse Royale a dit, à
Messieurs qu’y pouuoient auoir des Maisons

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aux chãps, qu’ils eussent à en retirer les meubles
& autres choses qu’y y pouuoient estre,
pour esuiter qu’ils ne fussent perduës, d’autant
que par vn decampement des armées,
& par le logement qu’ils pourroient faire, où
l’on auroit bien de la peine a pouuoir empescher
que les soldats n’entrassent dans lesdites
maisons, & dans lesquels ils pouuoient
faire du desordre, qui pouuoit estre esuité par
cet aduis, duquel son Altesse Royale a esté
humblement remerciée, & suppliée de vouloir
de tout son pouuoir, s’employer pour
faire & obtenir la Paix tant desirée par les
vrais & bons François, que si elle n’estoit
promptement faicte, le Royaume estoit dans
vn estat si deplorable, & si rendroit que les
enfans à la mamelle ne le verroient pas restablir.

 

Son Altesse Royale a dit qu’il auoit fait &
agi, feroit & agiroit tout ce qu’vn Prince
bien intentionne & zelé pour sa patrie, deuoit
& pouuoit faire, que la Compagnie estoit
bien informée, qu’il n’a iamais que recherché
& procuré autant qu’il a pû, les moyens
de la faire, qu’il estoit prest de reïterer ses
entreueuës & protestations : Et que des aussitost
que le Roy auroit enuoyé vne Amnistie

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generale en bonne forme, & verifiée en la
Compagnie, il mettroit les armes bas. La
Cour a fait rediger ceste Declaration par
escrit, & fait signer a son A. R. qui a encores
represanté, que Monsieur le Marquis de Ioyeuse
enuoyé par luy vers le Roy, pour obtenir
des passe-ports, estoit retourné malade, &
luy auoit r’apporté que sa Maieste luy auoit
permis de ce retirer à Paris, & que dans ce
iour il auroit Response sur sa Deputation.

 

Apres le tout ainsi passé, vn des Greffiers
du Parlement a faict lecture à l’Assemblée
des charges & informations faites, tant pour
raison de ce qui s’estoit passé au Palais Royal
que à l’emprisonnement des trois personnes
prises dans le Palais à la derniere Assemblée,
mesmes des interrogatoires desdites trois
personnes qui ont accusé & nommé plus de
huict cens personnes de leur faction, entreautre
vne nommée Guerin, la quelle auoit abandonné
son logis, & estoir sortie hors de
Paris.

Cette lecture faicte, plusieurs de Messieurs
ont esté d’aduis, qu’il falloit proceder au
iugement contre ses prisonniers, & decerner
adiournement personnel ou prise de corps
contre ceux qu’ils ont dit estre de leur factio,

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d’autant qu’il en falloit chastier pour donner
exemple, & empescher les diuisions qui n’estoient
que trop vsitées, & qui donnoient désordre
à toutes choses. Autres de Messieurs
ont esté d’aduis de superseder à ce iugement
pour quelques iours, & representé qu au prejudice
des Arrests de la Cour portant defenses
de s’assembler, on contreuenoit à iceux
iournellement, mesmes Samedy dernier qu’il
y auroit eu vne Assemblée, en laquelle auoiẽt
assisté plusieurs Colonels de la Ville, que le
subiect de cette assemblée n’auoit encores
esté appris, & s’estant esleué vn grand bruit
entre plusieurs qui auroient dit, qu’il y auoit
des assemblées, les vnes illicites, & d’autres
non, à raison dequoy il estoit à propos auant
que d’entrer plus auant de sçauoir le subiect
de ses Assemblées,

 

C’est pourquoy pour deliberer sur toutes
les choses represantée en l’Assemblee, l’on
a remis icelle à Ieudy prochain, mesmes sur
la Response faicte par le Roy, aux Escheuins
& Procureurs de l’Hostel de Ville, qui seroient
venus en Parlement ce iour. Pour represanter
ladite Response du Roy.

FIN.

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