Anonyme [1649], REMERCIMENT DES NORMANS A SON ALTESSE DE LONGVEVILLE POVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_3281. Cote locale : C_8_49.
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REMERCIMEMNT
DES NORMANDS.
A
SON ALTESSE
DE LONGVEVILLE
POVR LA PAIX.

ODE

 


PRINCE excellent, illustre Altesse,
De qui les soins laborieux
Ont d’vne profonde sagesse
Tire des effects glorieux
Sans toy, bel esprit, & belle ame,
L’horreur du fer & de la flame

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Nous eust fait des maux infinis :
Et de long temps la Paix sacrée
Faite aussi-tost que desirée,
N’auroit les peuples resioüis.

 

 


Mon Dieu, que la guerre civille
A des torrents impetueux.
Que par les champs & dans la ville
Elle ébranle de vertueux.
Que sa fureur est redoutable,
Que sa rage est épouuentable.
Mesme entre les plus innocens :
Que son desordre & son rauage,
Souuent du plus ferme courage
Met en desordre tous les sens.

 

 


Que la plus belle des Prouinces,
Aymable & Gouuerneur aymé,
Auec raison que tu luy vinsses
Brûloit d’vn desir enflammé :
Que son zele & que ta prudence
Ont dignement sauvé la France

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De mille barbares efforts,
Dont les moins cruelles éspreuves
N’eussent par tout fait voir que veufves,
Que pleurs, qu’orphelins, & que morts.

 

 


Le Roy mesme de qui l’Enfance
Presage beaucoup de valleur,
Et sur qui les plus grands de France
Prennent l’exemple de la leur :
Aussi tost qu’a ce grand Monarque
Les ans auront donné la marque
D’vn redoutable Potentat,
Il étendra sa gratitude
Sur toy, qui dans vn temps si rude
Luy sçeus conseruer son Estat.

 

 


Aussi la Reyne que ie prise
Comme vn tresor tres precieux,
Sçachant nos maux estre en leur crise,
A voulu désiller les yeux :
Cette imcomparable Princesse,
Qui veille a nostre bien sans cesse,

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Et qu’on ne peut assez cherir,
S’emerueille de ta conduite,
D’auoir combatu, mis en fuite,
Et surmonte sans coup ferir.

 

 


Que Messeigneurs, tes deux Beaux freres
Ont bien secondé tes desseins
A nous retirer des miseres
Où nous plongeoient d’auares mains,
Ces deux grands & rares Genies,
Dont les forces sont infinies
Sur les Peuples & sur les Rois,
Partagent auec toy la gloire
De la veritable Victoire
Que le Roy gaigne par vous trois.

 

 


La Paix est faite, & ce miracle
Qui fait à present tant de bruit,
Fait qu’au Printemps sans nul obstacle
L’Olivier nous donne son fruit.
Mais afin que ta Renommée,
Dont l’odeur est par tout semée,

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Puisse porter plus loing son vol ;
Faits par ta haute politique,
Que cette Paix se communique
De nous encore à l’Espagnol.

 

FIN.

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Anonyme [1649], REMERCIMENT DES NORMANS A SON ALTESSE DE LONGVEVILLE POVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_3281. Cote locale : C_8_49.