Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE D’VN GENTIL-HOMME BOVRGVIGNON A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. AVEC La Response de l’Echo de Charenton aux plaintes de la France. , françaisRéférence RIM : M0_3812. Cote locale : C_9_53.
TRES-HVMBLE REMONSTRANCE D’VN GENTIL-HOMME BOVRGVIGNON A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. MONSEIGNEVR, Dans la vieillesse où ie suis paruenu,
I’ay beau resuer à la recherche des motifs qui peuuent
pour vn Estranger. Ce n’est pas ce que nous promettoient
Sur le mesme sujet.
SONNET.
PRince dont le merite épuiseroit mes Vers ; Si Paris outragé ne m’imposoit silence, Ie croy connoistre assez dans ce fameux reuers La cause de son mal, & de ta violence.
Quelqu’eust esté l’éclat de mille exploits diuers Quand de nos ennemis tu domptois l’insolence, Condé ne seroit pas craint de tout l’Vniuers, Si sa foy mieux gardée en exceptoit la France.
Si c’est pour ce motif que ton bras est armé Contre le seul repos de son peuple allarmé, Souuien-toy que ton ame en veut à ta Patrie ;
Et que si cet orage a pour toy des appas, On pourra voir ta gloire également flestrie Par le malheur de vaincre ou de ne vaincre pas.
LA FRANCE IRRITÉE à Iule Mazarin.
INfame & noir Autheur de tout ce que ie souffre, Démon que de l’Enfer Mont-Gibel a vomy, Retourne à ta Patrie, & replonge en ce goufre De l’Estat que tu pers le plus lâche ennemy ; Si ton esprit pourtant ne voit rien qui l’attire Où la Terre & le Ciel veulent qu’il se retire, Et s’il craint son retour en ce beau lieu natal Rome, où tu peux aller, est vn séjour bien autre : Filou qu’à mon repos i’éprouue si fatal Vas-y voir tes Loüis & laisse nous le nostre.
Seruice rendu par Iule Mazarin à la France.
PEUPLE que le seul nom d’vn Cardinal afflige Lors que pour le louër nous faisons quelque effort, Que t’a fait Mazarin qui te fasche & t’oblige A detester sa vie & souhaitter sa mort ? Jl a quelque raison, lors que ta haine éclate, De l’estimer iniuste & la nommer ingratte Puis que de ses beaux faits chacun voit la splendeur. De tes ressentimens modere la saillie, Et confesse auec moy qu’il aime ta grandeur Si par luy tes Louys regnent en Italie.
Responses de l’Echo de Charenton aux plaintes de la France.
QVelle des Nymphes de la Seine Dont les entretiens sont si doux Me veut promettre de ma peine La fin que i’implore à genoux ? Nous.
Deuineresse bocagere, Que l’esperance est bien legere Qui calme par fois mes ennuis ; Et que c’est en vain que ie tâche De faire en l’estat où ee suis Qu’ils me donnent quelque relâche. Lâche.
C’est l’estre en effet, pauure France, D’auoir aux larmes ton recours, Cours enfin à ta deliurance Sans perdre le temps en discours. Cours.
Courons, puis qu’il nous est facile De perdre vn monstre de Sicile : Donnons sur ce lâche ennemy ; Donnons, le Ciel nous l’abandonne, Nostre courroux a trop dormy Si ton oracle me l’ordonne. Donne
Ouy, ie vois mes François prects sans plus discourir A releuer l’honneur de leur mere abbatuë : Mais dois-je le chasser ou le faire mourir Afin que pleinement ton ordre s’effectuë ? Tuë.
A Monsieur le Duc de Beaufort.
Protecteur du Peuple outragé. EPIGRAMME
ILLUSTRE appuy dont la valeur Peut rendre aux François tout facile, Et d’où va naistre le mal-heur De ce monstre de la Sicile : Vaillant de Beaufort, en ce ieu, Epargnant le fer & le feu : N’arme tes mains que d’eau beniste, Et nous croirons touchant ce poinct, Que s’il ne prend bien-tost la fuitte, Les Diables ne la craignent point.
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Anonyme [1649], TRES-HVMBLE REMONSTRANCE D’VN GENTIL-HOMME BOVRGVIGNON A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. AVEC La Response de l’Echo de Charenton aux plaintes de la France. , françaisRéférence RIM : M0_3812. Cote locale : C_9_53.