Anonyme [[s. d.]], TROISIÉSME AFFICHE POSÉE A PARIS, LE 19. Iuillet 1651. , françaisRéférence RIM : M0_3889. Cote locale : B_19_14.
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TROISIÉSME
AFFICHE
POSÉE A PARIS,
LE 19. Iuillet 1651.

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TROISIESME,
POSÉE A PARIS, LE 19. IVILLET
1651.

DE par les vrais & bons François, Fides & obeissans
seruiteurs & subiets de la [2 lettres ill.] Personne du ROY,
[1 mot ill.] des Peuples, fidelles seruiteurs aussi des Princes du sang,
[1 mot ill.] fins, & conseruateurs de sa Couronne, & autres [1 mot ill.]
[Illisible.] Officiers & Iusticiers, Aydes & confort d’icelle ;
[1 mot ill.] mis mortels de l’Impie, Celerat, Traitre, Volcar, [1 mot ill.]
[1 mot ill.] Pertubateur, du Public, Sorcier, Magicien,
[1 mot ill.] Monopoleur, Bardache, & Monstre espouuantable
[1 mot ill.] de Iullio Mazarini, Italien Renegat, Porte-enseigne
de l’Anti-Christ, & des cy-apres nommez, Complices,
Adherans & Fouteurs d’iceluy.

IL est [1 mot ill.] à Seruient, Lyonne & le Tellier, Factionnaires
& Complices dudit Mazarin, de vuider la Ville de
Paris dans vingt quatre heures, & huict iour apres du Royaume ;
Afin que doresnauant, Dieu soit seruy, adore & honoré,
en y restablissant par tout la Religion Chrestienne : L’vnion
eternelle de leur Maiestez auce lesdits Prince du sang,
la Paix generale, tant desiree des Princes & du [1 mot ill.] Peuple,
(empeschée par lesdits Seruient, le [Illisible])
leur soulagement & repos : & [1 mot ill.] que le soleil

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de la Iustice puisse reluire, que depuis si long-temps a esté
presque tout à fait eclypsé ; Le tout par la tyrannie & vollerie
desdits Mazarin, Servient, de Lyonne, & le Tellier, qui ne
desirent que le Trouble, la perte des Princes, & du Royaume ;
Et à faute de ce faire, Leur est declaré par lesdits bons
& fidelles François, qu’ils y employeront le peu de bien qu’il
leur reste, ioinct à leurs forces naturelles, esperant & s’asseurant
de la Bonté Diuine, des forces surnaturelles pour vanger
sa querelle ; auec l’ayde, confort & bon conseil desdits
Princes du sang, pour purger l’Estat, & couper la racine à
à tous ces Monstres infernaux cy-dessus, & autres Factionnaires
dudit impie, celerat, traistre, voleur, tyran, sacrilege,
perturbateur, ennemy du Roy & de l’Estat, Magicien,
sorcier, pipeur, monopoleur, seducteur, bardache, bougeron,
renegat & monstre infernal Mazarin.

 

Ayant appris par le rapport, que m’en ont fait plusieurs
de mes Amis, le peuple murmuroit sur l’incertitude de mes
desseins, & sur l’apprehension qu’il a, que l’abandonne ses
interests ; peur ne songer seulement qu’a la seureté de ma
personne ; i’ay creu estre necessaire pour le seruice du Roy,
pour le salut de son Estat, & pour le soulagement de toute la
France, de vous donner vn entier éclaircissement de mes intentions
sur ce suiet.

Ayant esté assez mal heureux d’experimenter, qu’il y a
aussi peu de confiance aux [1 mot ill.] des Partisans du Cardinal
Mazarin qu’il y en auoit [1 mot ill.] propres, i’ay veillé
plus soigneusement à obseruer toutes leur pratiques, que
i’ay enfin decouuert n’estre autres, que la resolution qu’ils

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auoient faite d’attenter sur la personne pour restablir
leur Maistre dans la mesme authorité, qui nous
a tant fait souffrir de maux, parce que ie n’ay iamais
voulu escouter nulle de toutes les propositions
qu’ils m’ont sait sur ce suiet, & parce qu’ils se
sont veus hors d’esperance de m’y faire iamais consentir.

 

Ie me suis opposé au retour de ce mesme Mazarin,
pour qui vous auez eu tant d’auersion, parce
que i’ay veu qu’il ne pouuoit, ny ne vouloit se restablir,
que sur vostre propre sang, & sur le mien, ne
considerant point de plus grand obstacle à sa fortune
que moy. I’ay creu deuoir persister dans cette
resolution auec d’autant plus de fermeté, qu’il
est esuident que la ruine entiere qe tout le Royaume
s’en sut necessairement ensuiuie, par l’antipatie
que ce mauuais Ministre a auec l’aduantage
du Roy, le salut de l’Estat, & le repos des Peuples.

Ce sont ces consideration qui m’ont fait retirer
à Saint Maur, iusques à ce qu’il ont pleu à la
bonté de la Reyne, celle de son Altesse Royalle,
& à la Iustice du Parlement, de chasser des Conseils
du Roy les mesmes Sang suёs, qui ont succé
nostre sang, auec tant de cruauté, & depuis tant
d’années : Et afin que leur retour soit sans esperance,
leur commerce auec le Cardinal Mazarin rompu,
& leurs brigues finie i’attend de la Iustice du
Roy qu’ils soient compris auec leur Maistre dans

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la mesme Declaration : protestant que ie n’abandonneray
iamais Paris, pourueu que ie puisse trouuer
ma seurete dans l’amitié des Bourgeois de cette
Ville, & dans l’Vnion de la Maison Royale, que
mes ennemis ceux du peuple, & les amis de Mazarin,
ont tousiours empesché autant qu’il a esté
possible ; Vous asseurant encores, comme i’ay fait
à S. A. R. & au Parlement, que n’ay n’y n’auray iamais
dans la pensée, que le vray seruice du Roy,
l’accroissement de son Estat, & le soulagement de
son peuple.

 

Affiché 19. Iuillet 1651.

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