Cusson,? [signé] [1649], LETTRE DE MESSIEVRS DV PARLEMENT DE NORMANDIE, AV ROY. Touchant le refus de receuoir Monsieur le Comte d’Harcourt. , françaisRéférence RIM : M0_1968. Cote locale : A_1_48.
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LETTRE DE MESSIEVRS
du Parlement de Normandie,
au Roy.

TOVCHANT LE REFVS
de receuoir Monsieur le Comte
d’Harcourt.

SIRE,

VOSTRE MAIESTÉ aggreéra, s’il
luy plaist, d’estre asseurée par son Aduocat
general, que nous luy enuoyons exprés ; que
nous auons receu auec respect les Lettres de
Cachet du 17. de ce mois, qui nous ont esté
enuoyées par Monsieur le Comte d’Harcourt,

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de la part de VOSTRE MAIESTÉ, dont
luy rendons tres-humbles graces dans la reconnoissance
que nous auons de ses grandes
qualitez & merites. Mais au mesme temps
nous la supplions de receuoir en bonne part,
& comme de ses fideles & obeïssans Subjets,
nos excuses de la surseance (sous son bon plaisir)
à l’execution de ses ordres en cette Ville,
par des motifs & considerations sinceres &
importantes au bien de son seruice, dont nous
auons informé plus particulierement ledit
sieur Comte d’Harcourt, pour faire sçauoir
à VOSTRE MAIESTÉ les justes & fideles
intentions de cette Compagnie : La suppliant
tres-humblement de considerer, que comme
il luy a pleu confier en cette Compagnie la
principale authorité de cette Prouince, nous
auons creu estre à nostre debuoir d’apporter
quelques remises aux ordres portez par ledit
sieur Comte, plustost que d’émouuoir par
cette execution presente, de mauuaises humeurs
prestes à paroistre dans vos Peuples,
alarmez par les bruits qui auoient esté semez

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de garnisons, qui leur venoient en suite dudit
sieur Comte d’Harcourt : & des apprehensions,
qu’ils auoient par ces exemples, des
mauuais traittem?s & violences qu’ils auoient
souffertes il y auoit peu de temps, par des gens
de guerre qui auoient esté logez en ses faux-bourgs.
Cette consideration, SIRE, a esté
de telle importance, qu’en executant sur
l’heure les ordres portez par vosdictes Lettres,
nous hazardions de faire vn effect tout contraire
aux intentions de l’authorité & bien du
seruice de VOSTRE MAIESTÉ. En sorte
que fondez sur l’exemple de Henry le Grand
d’heureuse memoire, qui en pareil rencontre
& semblable motif, auoit bien voulu confier
en cette Compagnie l’authorité du commandement :
NOVS auons estimé, que VOSTRE
MAIESTÉ prendra en bonne part le seruice,
que nous auons creu luy rendre & à la Reyne
Regente en cette occasion, & qu’elle n’imputera
point à manquement d’obeïssance le delay,
pour quelque temps, de receuoir ledit
Comte, jusques à ce que nous ayons veu

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comme nous ferons, de tout nostre cœur &
pouuoir, calmer les mouuemens & inquietudes
des Peuples, & faire connoistre à vos
Subjects les choses contraires aux bruits qui
auoient esté semez, pour les contenir en
l’obeïssance de VOSTRE MAIESTÉ. Pour
le seruice de laquelle & de la Reyne Regente,
nous employerons nos biens & nos vies,
comme estans

 

SIRE,

Vos tres-humbles, tres-obeïssans, & tres-fideles
Subjects & Seruiteurs, les Gens
tenans le Parlement de Normandie.

Du 21. Ianvier 1649.

Signé CVSSON.

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Cusson,? [signé] [1649], LETTRE DE MESSIEVRS DV PARLEMENT DE NORMANDIE, AV ROY. Touchant le refus de receuoir Monsieur le Comte d’Harcourt. , françaisRéférence RIM : M0_1968. Cote locale : A_1_48.