Duval, Jean [?] [1649], LES TRIOLETS DV TEMPS, SELON LES VISIONS D’VN PETIT FILS DV GRAND NOSTRADAMVS. FAITS POVR LA CONSOLATION DES BONS FRANÇOIS. ET DEDIÉS AV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_3859. Cote locale : E_1_44.
LES TRIOLETS DV TEMPS, SELON LES VISIONS D’VN PETIT FILS DV GRAND NOSTRADAMVS. FAITS POVR LA CONSOLATION ET DEDIÉS AV PARLEMENT. A PARIS, M. DC. XLIX.
LES TRIOLETS DV TEMPS, Suiuant les visions d’vn petit fils du grand Nostradamus.
Qvoy donc ! Paris est inuesty ? O Cieux ! qui l’eût iamais peu croire. Le Roy mesmes en est sorty. Quoy donc ! Paris est inuesty ? Il me faut donc prendre party Pour sauuer mes biens & ma gloire. Quoy donc ! Paris est inuesty ? O Cieux ? qui l’eust iamais peu croire ?
Parisiens ne resuez pas tant, La defense est tousiours permise, En ce malheureux accident Parisiens ne resuez pas tant. Ca, ça, viste, il faut de l’argent, Donnons tous iusqu’à la chemise, Parisiens ne resuez pas tant, La defense est tousiours permise.
Il faut estre icy liberaux Pour sauuer la Ville alarmée, Choisissons de bons Generaux, Il faut estre icy liberaux Pour nous garentir de tous maux, Faisons vne puissante armée ; Il faut estre icy liberaux Pour sauuer la Ville alarmée,
Qu’on taxe maison par maison, Les petites & grande portes, N’importe qu’il en couste bon, Qu’on taxe maison par maison : Il est besoin pour la saison Que nos trouppes soient les plus fortes : Qu’on taxe maison par maison, Les petites & grandes portes,
En cette iuste occasion, Employons nos corps & nos ames ; Trauaillons auec passion En cette iuste occasion ; Il faut tout mettre en faction, Enfans, vieillards, hommes & femmes, En cette iuste occasion, Employons nos corps & nos ames.
Suiuons nostre Illustre Pasteur, On ne peut aprés luy mal faire, C’est vn maistre Preditcateur, Suiuons nostre Illustre Pasteur, Cét autre Paul, ce grand Docteur, Que toute l’Eglise Reuere ; Suiuons nostre Illustre Pasteur, On ne peut aprés luy mal faire.
François venez tous prendre employ, Montrez icy vostre vaillance, Vous aurez au moins bien dequoy ; François venez tous prendre employ, C’est pour le seruice du Roy, Et pour le salut de la France ; François venez tous prendre employ, Monstrez icy vostre vaillance.
Ie veux moy-mesme aller aux coups, Moy qui ne suis qu’homme d’estude, Pour donner bon exemple à tous, Ie veux moy-mesme aller aux coups ; S’il faut mourir ie m’y resous, Encor que la mort soit bien rude ; Ie veux moy-mesme aller aux coups, Moy qui ne suis qu’homme d’estude.
Dieu sera de nostre costé, Puis que nous auons la Iustice, Qu’on ne soit pas épouuanté, Dieu sera de nostre costé, Le Parlement nous est resté, Pour trauailler à la police ; Dieu sera de nostre costé, Puis que nous auons la Iustice.
Qu’ils prient bien nos Ennemis, S’ils ont la pieté dans l’ame, Ce sainct deuoir leur est permis, Qu’ils prient bien nos Ennemis ; Saint Germain, saint Cloud, saint Denys, Nous auons pour nous Nostre-Dame ; Qu’ils prient bien nos Ennemis, S’ils ont la pieté dans l’ame.
Ces cruels nous serrent en vain Tout à l’entour de nos murailles, Nous ne sçaurions mourir de faim, Ces cruels nous serrent en vain, Tout chacun trouuera du pain Pour rassasier ses entrailles ; Ces cruels nous serrent en vain, Tout à l’entour de nos murailles.
Nos Greniers sont remplis de blé, Qu’on en fasse de la farine, Le peuple a tort d’estre troublé, Nos Greniers sont remplis de blé, On ne sçauroit estre accablé D’vn an entier de la famine : Nos Greniers sont remplis de blé, Qu’on en fasse de la farine.
L’vn s’est pourueu pour six bons mois, En fait-il besoin dauantage ? L’vn pour quatre, l’autre pour trois, L’vn s’est pourueu pour six bons mois, On a des féves & des pois, Du lard, du beurre, & du fromage : L’vn s’est pourueu pour six bons mois, En fait-il besoin dauantage ?
On a de tous les bons morceaux, Liévres, lapins, perdrix, becaces, On a quantité de pourceaux, On a de tous les bons morceaux ; On a moutons, bœufs, vaches, veaux, On en vend dans toutes les places ; On a de tous les bons morceaux, Liévres, lapins, perdrix, becaces.
Les viures ne manqueront pas, On peut tousiours faire ripaille, Qu’on n’épargne point vn Repas, Les viures ne manqueront pas, On a dindons & chapons gras, Et les cheuaux ont foin & paille ; Les viures ne manqueront pas, On peut tousiours faire ripaille.
Les Cabarets sont tous ouuers, Chacun y boit, chacun y mange ; On y trouue des vins diuers, Les Cabarets sont tous ouuers : Et c’est là que i’ay fait ces vers, Qui sentent la faulse à l’orange ; Les Cabarets sont tous ouuers, Chacun y boit, chacun y mange.
Corbeil sera bien-tost repris, Et tout viendra par la riuiere ; Qu’on ne craigne point dans Paris, Corbeil sera bien tost repris ; On aura de tout à bon prix, Et nous de ferons tous chere entiere ; Corbeil sera bien-tost repris, Et tout viendra par la riuiere.
Il faut remettre Charenton Pour y refaire le passage, Car autrement qu’en diroit on ? Il faut remettre Charenton, Qu’on y trauaille tout de bon Sans crainte d’vn second carnage ; Il faut remettre Charenton Pour y refaire le passage.
Fourbisseurs ne vous lassez pas, Armuriers trauaillez sans cesse, C’est pour armer tous nos Soldats, Fourbisseurs ne vous lassez pas ; Il faut couper iambes & bras A ceux qui nous tiennent Gonnesse ; Fourbisseurs ne vous lassez pas, Armuriers trauaillez sans cesse.
Mon Dieu l’admirable bon-heur En ces dissentions nouuelles ! L’eusses tu pû penser, mon Cœur ? Mon Dieu l’admirable bon-heur ! La Bastille a pour Gouuerneur Le fameux Monsieur de Brusselles ; Mon Dieu l’admirable bon-heur En ces dissentions nouuelles !
Parisiens nous serons des fous Si nos Cœurs ne se font connestre, Et si nous n’agissons bien tous, Parisiens nous serons des fous, Puisque l’Arcenac est à nous, Il n’est pas besoin de Grand-Maistre ; Parisiens nous serons des fous Si nos Cœurs ne se font connestre
Puisque c’est à nous les Canons Auec les boulets & la poudre, Bourgeois, si mes conseils sont bons, Puisque c’est à nous les Canons, Pour immortaliser vos noms Allez par tout porter la foudre, Puisque c’est à nous les Canons Auec les boulets & la poudre.
Il faut chasser le Mazarin Qui vole tout l’or de la France : Fût-il plus fort, fût-il plus fin, Il faut chasser le Mazarin ; Qu’il retourne delà Thurin Pour estre plus en asseurance Il faut chasser le Mazarin Qui vole tout l’or de la France.
Vrayment nos yeux sont ébloüis Par vn charme bien ridicule, Il a des tresors inoüis, Vrayment nos yeux sont ébloüis ; Donnerons nous tous nos Loüis A Rome, pour vn pauure Iule, Vrayment nos yeux sont ébloüis Par vn charme bien ridicule.
Cordonniers, Tailleurs, & Marchans N’allez pas fermer vos boutiques, Quoy que le tambour batte aux chams Cordonniers, Tailleurs, & Marchans, Vous aurez assez de Chalans Pour occuper vos domestiques ; Cordonniers, Tailleurs, & Marchans N’allez pas fermer vos boutiques.
Boulangers trauaillez tousiours, Serrez les escus qu’on vous offre, Ne regardez pas s’ils sont courts, Boulangers trauaillez tousiours, Tant plus vous remplirez vos fours, Tant plus vous remplirez le coffre, Boulangers trauaillez tousiours, Serrez les escus qu’on vous offre,
Ie ne plains que les Villageois, Leurs maisons sont abandonnées, On leur pille tout à la fois, Ie ne plains que les Villageois, Ils vont perdre plus en vn mois Qu’ils n’ont gaigné dans dix années ; Ie ne plains que les Villageois, Leurs maisons sont abandonnées.
Bonnes gens prenez garde à vous, Les Ennemis vont au pillage, Ils sont tous gueux & tous filous, Bonnes gens prenez garde à vous ; Affamez comme de gros loups, Ils cherchent à faire carnage ; Bonnes gens prenez garde à vous, Les Ennemis vont au pillage.
Aux armes ils sont aux Faux-bours, Laquais mon pot & ma cuirace, Qu’on fasse battre les tambours, Aux armes, ils sont aux Faux-bours ; Allons auec vn prompt secours Contre cette meschante race ; Aux armes, ils sont aux Faux-bours, Laquais mon pot & ma cuirace.
Ne vous precipitez pas tant Caualier de portes Cocheres, Vostre Cheual est bien pesant, Ne vous precipitez pas tant, Gardez d’vn mauuais accident Qui pourroit gaster nos affaires ; Ne vous precipitez pas tant Caualier de portes Cocheres.
Allons puisque i’ay pris mon pot, Allons qu’on s’auance & qu’on tuë, Allons auec ordre au grand trot, Allons puisque i’ay pris mon pot, Allons frapper sans dire mot, Allons la visiere abbatuë, Allons puisque i’ay pris mon pot, Allons qu’on s’auance & qu’on tuë,
Helas que de mal-heureux corps, Dont la rage a fait vn parterre ! Que de blessez & que de morts, Helas que de mal-heureux corps ! Les foibles ont souffert des forts, Voila les beaux fruits de la guerre ; Helas que de mal-heureux corps Dont la rage a fait vn parterre !
François qui combattez dehors, Pourquoy causer tant de miseres ? Songez en faisant vos efforts, François qui combattez dehors, Que vous auez dans ce grand Corps Vos femmes, filles, sœurs & meres ; François qui combattez dehors, Pourquoy causer tant de miseres ?
Si vous auez vos mesmes cœurs En cette funeste auanture, François cruels persecuteurs, Si vous auez vos mesmes cœurs, Gardez y parmy vos rigueurs Vn sentiment pour la Nature, Si vous auez vos mesmes cœurs En cette funeste auanture.
Des François contre des François, O Cieux, l’abominable rage ! L’Espagnol rit bien cette fois, Des François contre des François, Voila de barbares emplois, Qui menacent d’vn grand orage ; Des François contre des François, O Cieux, l’abominable rage !
Comediens c’est vn mauuais temps, Prenez les armes sans vergogne, Gardez vous d’estre faineans, Comediens c’est vn mauuais temps, La Tragedie est par les champs, Bien plus qu’à l’Hostel de Bourgogne ; Comediens c’est vn mauuais temps, Prenez les armes sans vergogne.
Violons on ne fait plus de bal Pour cultiuer les amourettes, Encor qu’on soit en Carnaual, Violons on ne fait plus de bal, On aime mieux vn bon Cheual, Des Pistolets, & des Trompettes ; Violons on ne fait plus de bal Pour cultiuer les amourettes.
Tous vos Galans sont empeschez, Attendez vn accord Coquetes, Pleurez cependant vos peschez, Tous vos Galans sont empeschez, C’est en vain que vous les cherchez Pour entendre d’eux des fleuretes ; Tous vos Galans sont empeschez, Attendez vn accord Coquetes.
Mes Cheres resuez nuit & iour Sans metttre ny rubans ny mouches, On ne fait plus icy l’amour, Mes Cheres resuez nuit & iour ; Si l’on ne void bien-tost la Cour Vous allez deuenir des souches ; Mes Cheres resuez nuit & iour Sans mettre ny rubans ny mouches.
Adieu la Foire sainct Germain, Consolez-vous filles & femmes, Point de Bijous, il faut du pain, Adieu la Foire sainct Germain ; Vrayment ce temps est inhumain, On ne donne plus rien aux Dames ; Adieu la Foire sainct Germain, Consolez vous filles & femmes.
On ne veut point d’Enfarinez, Tandis qu’il faut mettre le Casque, Mignons vous serez condamnez, On ne veut point d’Enfarinez ; Mais n’en soyez pas estonnez, Laissez passer cette bourrasque, On ne veut point d’Enfarinez, Tandis qu’il faut prendre le Casque.
L’Oruietan retirez vous, Iettez le Teatre par terre, Vous n’attirerez plus de fous, L’Oruietan retirez vous, On ne sçauroit donner vingt sous D’vn pot d’onguent en temps de guerre ; L’Oruietan retirez vous, Iettez le Teatre par terre.
Plaideurs mettez vos sacs au croc. Et songez à prendre les armes, Il est temps de faire ce troc, Plaideurs mettez vos sacs au croc ; Point d’Arrests, cela vous est Hoc, Si non pour calmer ces vacarme ; Plaideurs mettez les sacs au croc, Et songez à prendre les armes.
Huissiers, Procureurs, Aduocats Laissez vn peu moisir vos Causes. Vous ne sçauriez gaigner grand cas, Huissiers, Procureurs, Aduocats, La guerre ne le permet pas, Le desordre est en toutes choses ; Huissiers, Procureurs, Aduocats, Laissez vn peu moisir vos Causes.
Medecins soyez bien contens, Les Maltotiers, ont tous la fiévre, S’ils ont volé depuis vingt ans, Medecins soyez bien contens, On leur fait tout rendre en ce temps, Chacun d’eux tremble comm’vn Liévre ; Medecins soyez bien contens, Les Maltotiers ont tous la fiévre.
Pendant ces funestes malheurs Tenez vous prests Apothicaires, Si l’on veut reformer les mœurs Pendant ces funestes malheurs, Il faut bien purger des humeurs, Et reïterer des clisteres ; Pendant ces funestes malheurs Tenez vous prests Apothicaires.
Fraters faites bien des onguens, Et qu’on sorte de la boutique : Les blessez sont par tous les chams, Fraters faites bien des onguens ; Il faudra bien quitter vos gans Pour mettre les mains en pratique ; Fraters faites bien des onguens, Et qu’on sorte de la boutique.
Voleurs, songez à bien voler, La saison en est fort commode ; Craignez vous de mourir en l’air ? Voleurs songez à bien voler, D’ailleurs à franchement parler, Par tout c’est auiourd’huy la mode ; Voleurs songez à bien voler, La saison en est fort commode.
Pillez tousiours plus hardiment, Il est temps de faite fortune, Vn chacun pille impunément, Pillez tousiours plus hardiment, De nuit on peut adroitement Prendre le Soleil à la Lune ; Pillez tousiours plus hardiment, Il est temps de faire fortune.
AH Dieu qu’est-ce que i’apperçoy Auecque mes grandes lunettes ? C’est vn Hydre en l’air que ie croy ; Ah Dieu ! qu’est-ce que i’apperçoy ? C’est vn Monstre, vn ie ne sçay quoy : Mais voyons vn peu les Planetes ; Ah Dieu qu’est-ce que i’apperçoy Auecque mes grandes lunettes ?
Sur Paris ie voy Iupiter Qui nous fait assez bon visage, Mercure est prest de nous quiter, Sur Paris ie voy Iupiter, Et Mars va se precipiter Dans l’Occident ; c’est bon presage, Sur Paris ie voy Iupiter Qui nous fait assez bon visage,
Courage l’accord s’en va fait, Ie viens de l’apprendre des Astres, François tout nous vient à souhait, Courage l’accord s’en va fait, Vous en verrez bien tost l’effet Par la fin de tous nos desastres ; Courage l’accord s’en va fait, Ie viens de l’apprendre des Astres.
Il n’aura pas ce qu’il pretend L’Espagnol qui cherche ses villes, C’est en vain qu’il est si content, Il n’aura pas ce qu’il pretend, Qu’il ne se chatoüille pas tant Pendant nos discordes ciuiles ; Il n’aura pas ce qu’il pretend L’Espagnol qui cherche ses villes.
Il s’en va ce grand Cardinal Qui n’a ny vertu ny science, Paris tu n’auras plus de mal, Il s’en va ce grand Cardinal, Vn vaisseau luy sert de Cheual ; Ne crain pas qu’il reuienne en France, Il s’en va ce grand Cardinal Qui n’a ny vertu ny science.
Qu’il aille vers le Maraignon, S’il aime tant le fruit des Mines, L’or y croist comme icy l’oignon, Qu’il aille vers le Maraignon, Il aura du fin & du bon Pour en faire des Mazarines ; Qu’il aille vers le Maraignon, S’il aime tant le fruit des Mines.
Les Nieces sont au desespoir Du malheur de son Eminence, La Cour ne les ira plus voir, Les Nieces sont au desespoir, Elles vont perdre leur pouuoir Auec leur trop haute esperance ; Les Nieces sont au desespoir Du malheur de son Eminence.
Monsieur le Prince de Condé A bien moderé sa colere, Il se void si mal secondé, Monsieur le Prince de Condé, Qu’il est prest de quitter le dé A son Illustrissime Frere ; Monsieur le Prince de Condé A bien moderé sa colere.
Le Parlement a le dessus, Il faut qu’on luy donne des Palmes, Ses Ennemis n’en peuuent plus, Le Parlement a le dessus ; Et malgré le temps si confus, Toutes choses vont estre calmes ; Le Parlement a le dessus, Il faut qu’on luy donne des palmes.
Le Roy sera bien-tost icy, Que chacun en saute de joye, Ne nous mettons plus en soucy, Le Roy sera bien-tost icy ; Il va reuenir Dieu mercy, C’est le Ciel qui nous le renuoye ; Le Roy sera bien-tost icy, Que chacun en saute de joye.
Monsieur le Prince de Conty, Auec son zele & sa prudence, A bien soustenu son party, Monsieur le Prince de Conty, L’Vniuers doit estre aduerty, Qu’il a sauué la pauure France ; Monsieur le Prince de Conty, Auec son zele & sa prudence.
Il le faut loüer hautement, Ce vaillant Duc de Longueuille, Bourgeois, Messieurs du Parlement, Il le faut loüer hautement, Il a trauaillé puissamment Au bien de la cause ciuile ; Il le faut loüer hautement, Ce vaillant Duc de Longueuille.
Ce genereux Duc de Beaufort Sera bien auant dans l’Histoire ; Dieu l’a tiré d’vn cruel Fort, Ce genereux Duc de Beaufort, Pour seruir icy de renfort, Et pour releuer nostre gloire ; Ce genereux Duc de Beaufort Sera bien auant dans l’Histoire.
Monsieur d’Elbeuf & ses Enfans, Ont fait tout quatre des merueilles, Qu’ils sont pompeux & triomphans, Monsieur d’Elbeuf & ses Enfans ; On dira iusqu’à deux mille ans, Comme des choses nompareilles ; Monsieur d’Elbeuf & ses Enfans, Ont fait tous quatre des merueilles.
Admirons Monsieur de Boüillon, C’est vn Mars, quoy qu’il ait la goutte, Son Conseil s’est trouué fort bon, Admirons Monsieur de Boüillon, Il est plus sage qu’vn Caton, On fait bien alors qu’on l’écoute ; Admirons Monsieur de Boüillon, C’est vn Mars quoy qu’il ait la goute.
Cét Inuincible Maréchal, Qu’on a tenu dans Pierre Ancise ; Aprés qu’il fut franc de ce mal, Cét Inuincible Maréchal, Il presta son bras martial Pour mettre Paris en franchise ; Cét Inuincible Maréchal, Qu’on a tenu dans Pierre Ancise.
Ie ne puis taire ce grand Cœur, Que tout Paris vante & caresse, C’est ce Marquis tousiours Vainqueur, Ie ne puis taire ce grand Cœur, C’est le Capitaine sans peur, Qui trauaille & combat sans cesse ; Ie ne puis taire ce grand Cœur, Que tout Paris vante & caresse.
Qu’on prepare de beaux Lauriers, Pour leur en faire des Couronnes, A tous nos Illustres Guerriers, Qu’on prepare de beaux Lauriers, Puis qu’en ces mouuemens derniers, Ils ont signalé leurs personnes ; Qu’on prepare de beaux Lauriers, Pour leur en faire des Couronnes.
Tost aprés la Paix de Paris Sera la Paix Vniuerselle, Chacun reprendra ses Esprits, Tost aprés la Paix de Paris, On n’entendra plaintes ny cris, On ne verra plus de querelle ; Tost aprés la Paix de Paris, Sera la Paix Vniuerselle.
Chacun viura dans le repos, Sans craindre siege ny bataille, On ne parlera plus d’impôts, Chacun viura dans le repos, Gare les verres & les pots Quand on aura baissé la Taille ; Chacun viura dans le repos, Sans craindre siege ny bataille.
Ces Partisans si gros & gras, Qui mettoient tout le monde en peine, Seront eux-mesmes mis à bas, Ces Partisans si gros & gras, Ils sont asseurez du trépas, Ou de leur ruine prochaine ; Ces Partisans si gros & gras, Qui mettoient tout le monde en peine,
Ce gros ventru qui s’est sauué, N’en est pas mieux pour estre en fuite, Car si iamais il est trouué, Ce gros ventru qui s’est sauué, Il peut bien dire son Salué, Et son In manus tout en suite ; Ce gros Ventru qui s’est sauué, N’en est pas mieux pour estre en fuite.
Viue Viue le Parlement, Qui va mettre la Paix en France ; Qu’on chante solemnellement Viue Viue le Parlement ; Il oste tout déreglement, Pour nous oster toute souffrance ; Viue Viue le Parlement, Qui va mettre la Paix en France.
FIN.
AV PARLEMENT.
François comme ie suis, serois-ie pas coupable Si ie n’offrois ces Vers, A qui regle la France, & que ie tiens capable De regler l’Vniuers ? Ouy, de bon cœur ie vous les donne, Auec mes vœux & ma personne.
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