Illescas, don Joseph d' [signé]; Habsbourg, Léopold-Guillaume de [signé] [1649], VERITABLE HARANGVE FAITE A MESSIEVRS de la Cour de Parlement, par le Courier. Enuoyé de la part de son Altesse L’Archiduc Leopold, apportant le traité de la paix, entre les Couronnes de France & d’Espagne. , françaisRéférence RIM : M0_3936. Cote locale : A_5_104.
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VERITABLE
HARANGVE FAITE A MESSIEVRS
de la Cour de Parlement,
par le Courier. Enuoyé
de la part de son Altesse
L’Archiduc Leopold, apportant
le traité de la paix,
entre les Couronnes de
France & d’Espagne.

A PARIS,
Chez IEAN BRVNET, ruë Neuve S.
Louys, au Canon Royal, prés le Palais.

M. DC. XLIX.

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RELATION FAITE PAR MOY
souz-signé à Messieurs du Parlement, de la
part de son Altesse L’Archiduc Leopold,
ce 19. Février, 1649.

Apres auoir presenté ma lettre de
credance, i’ay sçeu que ie ne pouuois
douter que ma vennë ne fust
agreable à la Compagnie, puisque
i’apportois les offres de la paix, tant desirée
par toute la Chrestienté, & si necessaire
au bon-heur & à la tranquillité des deux Couronne
qu’il estoit vray que depuis deux ans,
le Cardinal Mazarin n’auoit point voulu la
conclure, quoy qu’il l’eust peu faire auec des
conditions aduantageuses à la France. Mais
que depuis la sortie du Roy hors de Paris.
Ledit Cardinal auoit recherché & proposé vn
accommodement auec des conditions fortes
aduantageuses à l’Espagne. Ayant tesmoigné
que son principal motif estoit de chastier
ainsi qu’il disoit les rebelles du Parlement, &

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mettre Paris à la raison, apres qu’il auroit
ioinct les forces de France & d’Espagne par
le moyen de cette paix. Que neantmoins le
Roy Catholique mon maistre n’a peu estimé
qu’il fust ny seur ny honneste d’accepter ces
offres en cette saison, ayant iugé qu’il ne seroit
pas honorable de prendre cette occasion
de contribuer à l’oppression d’vne si auguste
compagnie & de la ville capitale du Royaume.
Que le Roy mon Maistre n’auoit pas
creu non plus qu’il y eut seureté, de traitter
auec vn homme condamné & declaré ennemy
du Roy & de l’Estat, par arrest d’vn Parlement
qui doit registrer & veriffier les traittez
de paix, pour les rendre seur & authentiques.
Mais comme le Roy mon Maistre ne
veut tirer autre aduantage des occasions presentes
qu’vne paix esquitable & ferme. Il m’a
enuoyé vers Messieurs du Parlement, qui s’estoient
attachez aux vrays interests du Roy
tres-Chrestien, & de son Estat, & ou reside
principallement son authorité legitime pour
leur offrir d’estre les arbitres de la paix, & que
volontiers le Roy mon Maistre se sousmettra
à leur Iugement ; que s’ils n’en veulent estre
les Iuges, ils laissent à leur choix de deputer,

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tels de leurs corps, en tel lieu qu’ils voudront
eslire, mesme Paris si bon leur semble, où le
Roy mon Maistre enuoyera ses Deputez pour
y conclure vne bonne paix & raisonnable, qui
donne le repos & la tranquillite perdurable
aux deux Couronnes ; auquel traitté sera aussi
compris le Duc de Lorraine, qui n’a pas voulu
s’accommoder auec ledit Cardinal pour
contribuer à l’oppression dudit Parlement, &
de la ville de Paris, mais est demeuré ioinct au
party d’Espagne. Cependant ie declare qu’il
y a desia 18. à 20. mil hommes qui s’assemble
sur la Frontiere, donnant parole qu’ils n’entreprendront
rien sur les terres du Roy tres-Chrestien,
ny sur les Places qui sont sur les
Frontieres ; ce qu’on auroit peu faire dans le
mauuais estat, auquel elles se trouuent à present,
ne restans que 2. cens hommes dans Peronne,
autant dans S. Quentin, & beaucoup
moins dans le Castelet, & dans les autres à
proportion. I’offre aussi de la part du Roy
mon Maistre toutes les troupes au Parlement
pour la conseruation s’il en a besoin, auquel
cas le Parlement en vsera en la maniere qu’il
iugera le plus à propos, soit en les faisant conduire
par des Officiers François, qui seront

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de la dépendance, soit en prenant toutes les
autres precautions qui pourroient oster toute
crainte, que lesdits trouppes puissent agir
autrement que pour le seruice, & selon les
bonnes intentions du Parlement, ou au cas
que le Parlement n’ayt pas besoin desdits
trouppes pour se deffendre. Ie donne parolle
au nom du Roy mon Maistre, qu’elles demeureront
sur les Frontieres, sans rien entreprendre,
pendant que ladite paix se fera.

 

I’ay prie la Compagnie de deliberer sur ma proposition
& mes Offices, & me rendre responce pour la
faire à mon Maistre.

Signé, DON IOSEPH D’ILLESCAS.

LETTRE DE CREDANCE DE
son Altesse L’Archiduc Leopold, sur laquelle
les propositions cy-dessus ont esté
faites.

MESSIEVRS,

Ie vous enuoye le porteur de cette lettre qui
vous dira de ma part ce que ie luy ay enchargé ;

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Et ainsi ie vous prie de luy donner entier
foy & credance. Et sur ce ie prie Dieu, de
vous auoir Messieurs en sa sainte garde.

 

Vostre affectionné seruiteur :
LEOPOLD DE GVILLAVME.

De Bruxelles ce 10. Février 1649.

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Illescas, don Joseph d' [signé]; Habsbourg, Léopold-Guillaume de [signé] [1649], VERITABLE HARANGVE FAITE A MESSIEVRS de la Cour de Parlement, par le Courier. Enuoyé de la part de son Altesse L’Archiduc Leopold, apportant le traité de la paix, entre les Couronnes de France & d’Espagne. , françaisRéférence RIM : M0_3936. Cote locale : A_5_104.