Monterbault Bouiu,? de [signé] [1650], APOLOGIE DE MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_103. Cote locale : D_1_31.
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O Senat glorieux, qui vous pourroit dignement
loüer, & que vostre science fait bien voir
l’imbecillité de vos temeraires accuzateurs au sujet
du Gouuernement ; On vous blâme dauoir eu
trop de patience ; C’est vn effet d’obeïssance & de
fidelité à vostre Roy, & de la bonté, qui est l’vn
des plus beaux Attributs de la diuine Essence ;
Vous estes accusez par vostre silence respectueux
d’auoir esté du temps du Cardinal de Richelieu
sans balance, pour pancher du costé de la faueur,
& d’estre aueugles à present que vous ouurez les
yeux pour voir la misere des peuples ; à cause (dit
on) que vous ne considerez pas la puissance des
Rois ; Voila qui est étrange, si vous estes bien venus
à la Cour, vous estes condamnez ; & si vous
voulez prendre cognoissance des affaires d’Estat,
comme vous faisiez il y a trois cens soixante quatre
ans ; pour cét effect on vous nomme criminels :
Si vostre Balance est d’vne matiere leiere,
pour estre plus indifferente ou plus prompte à
tomber ou l’equité le veut, on dit qu’elle se meut
au gré des vents, ou du desir des Princes, comme
elle fist au souffle de Cezar en allant au Capitolle
de Rome : Et si vous la rendez fixe pour s’afermir
contre la Verification des Edicts qui regardent
l’interest du Public, on dit que vous en estes

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les perturbateurs, voyez quelle ironie : En fin si
selon les Theologiens, il n’est permis de parler
que des actions publiques, comme ces esprits
satyriques citent : Eux mesmes dequoy, en bonne
foy, vous peuuent-ils accuser ; vos Arrests ne
sont jamais rendus en secret ; Et puis qu’ils sont
d’accord que la plus grande partie d’entre vous
est auguste, tant par la grande naissance, que par
la science & les eminentes qualitez ; Il n’y a donc
point d’apparence de croire que la moindre aye
peu rendre aucune injustice, puis qu’elle est toûjours
contrainte de suiure la pluralité des voix ;
Il n’y a point non plus de raison de dire qu’elle
ozast prononcer autrement que sur le veu, & partant
il ne peut y auoir d’ignorans ny de malicieux
puissans dans ce judicieux Parlement ; Neantmoins
la moitié du monde s’en plaint souuent,
parce qu’il est impossible qu’à la fin des procés
toutes les deux parties puissent estre contentes, s’il
estoit asseuré, comme ils disent, que du temps des
des Grecs l’on eust osté la marque d’equité à la
Deesse Themis, il seroit donc necessaire de conclure
qu’elle auroit esté detrosnée ; & pourtant on
void que depuis ce temps-là elle a toûjours regné
dans toutes ces redoutables Cours Souueraines,
& notamment dans cette Ville capitale, qui possede
comme le Chef eminemment les auantages
de toutes ces autres parties ; & non seulement la

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force & la viuacité des plus sublimes argumens
pour la gloire de l’Estat, mais encore pour le soulagement
des peuples, la supresme sagesse de tous
les bons Conseils.
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Monterbault Bouiu,? de [signé] [1650], APOLOGIE DE MESSIEVRS DV PARLEMENT. , françaisRéférence RIM : M0_103. Cote locale : D_1_31.