Sarasin, Jean-François [?] [1649], LA POMPE FVNEBRE DE VOITVRE. AVEC LA CLEF. , français, latin, espagnol, italienRéférence RIM : Mx. Cote locale : C_6_60.
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LA POMPE
FVNEBRE A MR.
MENAGE.

I’AY vne tres-mauuaise nouuelle à vous
mander, mais pour cela ie ne vous exhorteray
point à vous seruir de vostre constance,
à lire cét Epictete, ny à vous preparer
contre le malheur. Ie ferois tort à vostre
vertu de croire qu’on la pust surprendre, & il me
doit souuenir, à cette heure que i’ay vne pareille
ambassade à vous faire, de la maniere dont Homere
se sert pour apprendre à Achille la mort de Patrocle :
Si celuy qui annonçoit à son amy le trespas de
ce Heros eut agy auec vne personne vulgaire, il
eut fait faire des pauses à sa douleur, il l’eut conduit
par des degrez iusques où il le deuoit mener : premierement,
il luy auroit dit, que Patrocle venoit
de se battre contre Hector, qu’il auoit esté blessé
en ce combat, & luy auroit auoüẽ en fin qu’il y estoit
succombé. Cela ne se passe point de la sorte chez le
Poëte, le messager va son droict chemin, & comme
si ce n’estoit pas assez de dire à Achille Patrocle est
mort, il de butte par ces mors. Patrocle gist, & commence
ce recit par son Epitaphe, ainsi ie ne vous en

-- 4 --

feray point à deux fois, & pour vous traicter comme
vn grand homme, ie vous diray tout d’vn coup,

 

 


Voiture ce pauure mortel,
Ne doit plus estre appellé tel
Voiture est mort, amy Ménage,
Voiture qui fort galamment
Auoit fait ie ne sçay comment
Les Muses à son badinage,
Voiture est mort c’est grand dommage.

 

Si vous me demandez dequoy, ie vous diray,
qu’ayant escrit qu’il n’estoit pas glorieux de mourir
de la fiévre, cette maladie qui prend les choses
chaudement, & qui se ressouuient tousiours que les
Romains l’ont adorée, n’auoit peu souffrir ce mespris,
& qu’apres auoir bruslé deux ans Voiture à
petit feu, lors qu’elle sembloit estre satisfaite d’vne
si cruelle vengeance, tout d’vn coup elle auoit redoublé
sa haine contre luy auec tant d’ardeur & de
violence, qu’elle l’auoit emporté en quatre iours.
C’est à quoy l’on attribuë la cause de sa mort, & ce
qui me paroist assez vray-semblable. Ie ne vous entretiendray
point des ouurages que nos amis ont
composez sur ce suiet, de la tristesse vniuerselle de
la Cour du grand dueil qu’ont pris Messieurs de
l’Academie : & enfin de ce qui s’est passé entre les
hommes aux derniers deuoirs qu’on a rendus à
Voiture. I’ay bien de plus grands mysteres à vous
reueler, I’ay à vous apprendre ce qui s’est fait au
parnasse, & combien illustres ont esté les funerailles
dont Apollon & les Muses ont honoré le deffunct
ne demandez point qui m’en a instruit, c’est vn secret

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trop grand pour le confier à vne lettre, peut estre si
nous sommes iamais teste à teste, vous le diray ie à
l’oreille, pour cette fois contentez-vous de ce que
ie vous vais reciter,

 

 


Lors que des demy-Dieux les ames eternelles,
Delaissans pour iamais leurs dépoüisles mortelles,
Volent vers les beaux champs ou la Paix & l’Amour,
Et les plaisirs tous purs ont choisi leur sejour,
Si pendant les trauaux de leur illustre vie,
Ces Heros ont suiuy la fortune de Mars,
Et si la gloire acquise au milieu des hazards,
A fait leur plus grande enuie
Sur vn Char triomphant pompeusement armé,
Mars celebre la mort de ceux qui l’ont aymé
Par de sanglantes funerailles,
Par cent combats fameux, par cent fieres batailles :
Par la cheute de cent murailles.
Mais si d’autres Heros d’vn sentiment plus doux,
(Car il est des Heros d’vne douce maniere)
(Il en est de Iustice, il en est de Breuiaire)
Ont estimé de grands fous,
Ceux qui se fourrent aux coups,
Et n’ont cherché que la gloire
Qui vient aux adorateurs,
Des neuf filles de Memoire,
Nommez Autheurs.
Soudain que la mort a pris
Quelqu’vn de ces beaux esprits,
(Vn Poëte par exemple)
Apollon sort de son Temple,
Et sur Parnasse montant,
Tous les Autheurs l’assistant,
Couuert d’vne robbe noire,
Et d’vn grand crespe de deuil,
D’vne pompe funebre honore son cercueil.
Ie vous coniure de m’en croire,

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Sans demander quoy ny comment,
Car en fin si seulement
Vous en doutiez vn moment
Ie quitterais là l’Histoire
Qui n’a que ce fondement.

 

Supposé donc que vous me croyez, ie continueray
à vous dire qu’aussi tost que le foible Voiture eut
rendu l’esprit, le Genie qui l’auoit accompagné pendant
le cours de sa vie, partit, selon la coustume, pour
en porter la nouuelle au Parnasse : Mais parce qu’il
estoit delicat, qu’il faisoit la pluspart de ses traites en
littiere, & qu’il s’amusoit à badiner par les Hostelleries,
Voiture estoit pleuré parmy les hommes qu’Apollon
ne sçauoit pas encor qu’il fust mort. On fit
diuers iugemens de ce Genie dans les lieux où il
passa : les vns le prenoient pour vn Genie enioué, les
autres pour vn Genie particulier, quelques-vns
pour vn grand Genie. Il ne sembla commun à pas
vn, & pas vn ne le trouua mauuais. Aussi-tost que la
nouuelle de la mort de Voiture fut sçeuë d’Apollon,
il fit escrire & porter les billets de son seruice, qui ne
different des nostres qu’en ce que c’est au nom du
Dieu qu’on prie & qu’ils sont escrits en vers : voicy
celuy de Voiture.

 


De par le fils de Iupiter
Vous estes priez d’assister
Aux funerailles de Voiture,
Qui demain Mardy se feront
Au Parnasse en sa sepulture.
Où les Muses se trouueront.

 

Tout le monde spirituel estant ainsi conuié le Mardy
qui fut le septiéme de Iuillet de l’année 1648. Car

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pour vous dire, desja vne partie du secret, cecy se
passoit au Parnasse à mesure que ie l’escriuois. On
commença la ceremonie des funerailles,

 

 


Au point de la clarté naissante,
L’Aurore pasle & languissante
Quand la porte du iour s’ouurit,
De nuages noirs se couurit,
Taschant par ses couleurs funebres
A continuer les tenebres
Sous ces tristes manteaux de deuil,
Elle parut la larme à l’œil
Et rendit en cette auanture
Cephale ialoux de Voiture
Du grand deluge de ses pleurs,
Elle noya toutes les fleurs,
Et grossit les flots d’Hypocrene
Presque autant que ceux de la Seine,
Quelqu’vn qui cét endroit lira
Quelque bel esprit me dira,
Qu’encor que Voiture eust des charmes,
Il ne meritoit pas ces larmes.
Que l’Aurore se faisoit tort,
De pleurer chaudement sa mort :
Veu qu’il monstroit par tout pour elle
Vne auersion naturelle,
Ne la voyant que rarement,
Et tousiours fort chagrinement,
Se couchant quand elle alloit naistre,
Luy fermant au nez la fenestre,
Et mesmes estant si bardy
De receler iusqu’à Midy
Sous vne pesante paupiere,
Le sommeil qui hait la lumiere.
Entre nous cette obiection
Fait d’abord quelque impression,

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Et merite qu’on y responde,
Or voicy sur quoy ie me fonde,
Ie dis donc que ce grand ennuy
N’estoit point pour l’amour de luy,
Mais seulement pour l’amour d’elles,
I’entends des neuf doctes pucelles,
Qui depuis long-temps se dit-on,
Gouuernent Madame Tithon,
Et qui toutes l’auoient priée
Comme leur meilleure alliee.
De pleurer de bonne façon
Le trespas de leur nourrisson.
Ce qu’elle auoit bien voulu faire,
Dans la crainte de leur deplaire,
Et de perdre ses beaux habits,
D’or, de perles & de rubis
Dont ces neuf soeurs l’ont equippee
Comme l’on fait vne poupée,
Mesme on dit que sans s’affliger
Elle les pouuoit obliger :
Car cette Deesse amoureuse,
De sa nature est fort pleureuse :
Or dans peu l’orage cessa,
Et soudain le Conuoy passa.

 

Premierement parurent les Graces, les cheueux
en desordre & sans leurs guirlandes accoustumée :
elles auoient deschiré leurs vestemens, pour tesmoigner
leur déplaisir, & venoient quasi nuës, Elles
conduisoient cinquante Amours communs, qui
sortoient au lieu de leurs flambeaux ordinaires, des
torches à demy esteintes de leurs larmes, & marchoient
deux à deux ayans leurs bandeaux rompus
leurs carquois renuersez & vuides : Leurs arcs traïhans
& leurs aisles ployées & basses. Trente petits

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Cupidons suiuoient ceux-cy, & faisoient beaucoup
plus les affligez que leurs compagnons, mais on
soupçonnoit cette grande douleur d’hipocrisie, d’autant
que ces trente estoient tous Amours coquets,
qui sont de grands Comediens, & qui ne ressentent
iamais les passions qu’ils tesmoignent. Le deffunct
n’auoit point eu en son viuant de plus chers amis, ny
qu’il eust plus volontiers employez en ses affaires,
aussi estoient-ils choisis pour porter vne partie des
honneurs de la pompe, & tenoient, l’vn la bigotere,
l’autre le miroir, l’autre les pincettes, & enfin les
autres les peignes d’escaille de tortuë, les boettes
de poudre, les pommades, les essences, les huilles,
les sauonnettes, les pastilles & le reste des armes qui
auoient seruy aux conquestes du grand Voiture.
Mais voyez comment on se trompe au choix qu’on
fait des amis : Ces petits fripons qui pensoient duper
le mõde auec leur, larmes feintes, dés qu’ils croyoiẽt
n’estre point apperceus, badinoient auec les choses
qu’ils portoient, l’vn faisoit des grimaces deuant le
miroir, l’autre se bridoit de la bigotere, l’autre tiroit
les poils des sourcils de ses compagnons auec les
pincettes. Il y en auoit mesme vn qui s’enfarinoit de
la poudre, & vn autre qui se faisoit des lunettes de la
peinture, dont dans les derniers temps Voiture raieunissoit
sa barbe. Apres eux paroissoient vingt
grands Cupidons, couronnez de palmes & de cyprés,
armez en Amour : Mais ayant leurs armes couuertes
de crespe, ils portoient les marques de plusieurs victoires
galantes, des bracelets de cheueux, des bagues,

-- 10 --

des rubans, des rubans, des bourses pleines d’argent, des
bauolets & des aprestadors de pierreries, car Voiture
auoit aymé depuis le sceptre iusques à la houlette,
depuis la couronne iusqu’à la calle.

 

 


Vn certain Amour de respect,
Amour d’ordinaire suspect,
Et qui demande dauantage
Qu’il ne monstre dans son visage,
Auec vn autre Amour discret,
Qui se picque d’estre secret,
Suiuoient cette braue vingtaine,
Portant deux cassettes d’ebeine.

 

Ces cassettes estoient remplies, l’vne de Poullets,
& l’autre de boettes de portrait, les poulets
estoient cachetez, & les boettes de portraict fermées.
On voyoit apres eux vn Amour seul, qui
auoit la mine d’vn enfant fort opiniastre, on l’appelloit
l’Amour Constant, celuy-là de sa nature est
bien plus dangereux que ses Freres : Le mauuais
garçon auoit si cruellement tourmenté Voiture, que
pour exprimer le desordre de son ame. Il l’auoit
contraint de faire imprimer au deuant du Poeme de
l’Arioste, qu’il n’estoit pas moins furieux que Roland,
aussi depuis ces mauuais traittemens, Voiture
ne l’auoit iamais peu souffrir, non pas mesme en la
personne de l’Angelique, pour laquelle il auoit
tant enduré, tellement que cette pauure Dame en
auoit esté persecutée à son tour.

En l’enuoyãt à
Madame Saintot,
il y fit imprimer
au lieu
où l’on met
l’Epistre dedicatoire
vne
lettre amoureuse.

 


Elle auoit souffert sa blessure,
Sur la terre & les flots par le monde courant
Pour Voiture,

-- 11 --


Mais pour Voiture indifferent.
Tantost suiuant sa debile personne,
Des riuages de Seine au riuage de Somme,
Et cela veut dire en somme,
Depuis Paris à Peronne, 1
Pourtant sur les chemins, chantant gaillardement
Pour flatter son tourment.
PVIS QVE VOITVRE S’ESLOIGNE 2
IE M’EN VAIS DANS LA POLOGNE.
D’vn si bon conte c’est assez
Ménage vous la cognoissez,
Et vous scauez toute l’histoire
Du grand conducteur CVISSE-NOIRE. 3
Reuenons donc à nos moutons,
Qui sont les Amours, & contons.

 

1. Quand il alla
conduire la
Reyne de Pologne.

2. Il y auoit vne
chanson du
Pont neuf de la
Reine de Pologne,
dont la
reprise estoit
puis qu’il faut
que ie meslogne,
&c.

3. Il n’y a autre
finesse sinon
que le meneur
de Me. Saintot
ayant voulu espouser
sa suiuante,
elle dit
qu’il auoit les
cuisses trop
noires.

On ne s’estonna pas de voir cét Amour Constant
à l’enterrement d’vn homme qui le haissoit si
fort : car c’est sa coustume (au moins à ce qu’il iure)
de durer iusques au tombeau, de vaincre mesme la
mort, & de se perpetuer comme vn Phœnix dans
les cendres de la personne aymée, apres auoir esté
comme vn Phœnix bruslé de ses deux Soleils,

 


Mais de tels discours fort souuent
Autant en emporte le vent,
Et peu de gens vont à l’eschole
De la veufue du Roy Mausole :
Or cela soit dit en passant
Pour la belle que i’ayme tant :
Enfin suiuoit vne volée
Grande & confusément meslée.
D’Amours de toutes les façons,
C’estoient tous ces oyseaux garçons
Dont Voilure à donné la liste,
Apres on voyoit sur leur liste
Les Amours d’obligation,

-- 12 --


Les Amours d’inclination,
Quantité d’Amours idolatres,
Vne trouppe d’Amours folastres
Force Cupidons insensez,
Des Cupidons interessez :
De petits Amours à fleurettes,
D’autres petites amourettes.
Mesmement de vieilles amours
Qui ne laissent pas d’auoir cours,
En dépit des amours nouuelles,
Et qui mesme sont assez belles ;
Car vous sçauez qu’on dit tousiours
Qu’il n’est point de laides amours :
Et bref tant d’amours qu’à vray dire,
On ne pourroit pas les descrire,
Comme l’on voit les estourneaux
Tournoyans aux riues des eaux,
Lors que la premiere froidure
Commence à ternir la verdure,
Leur nombre qui surprend les yeux,
Noircit l’air & couure les cieux,
Tels ou plus espais ce me semble
Se pressans cheminoient ensemble,
Tous les Amours de l’Vniuers,
Mais vn peu de treve à nos vers,
Et pour discourir d’autre chose
Retournons tout court à la prose.

 

Dans l’Epistre
à Monsieur de
Colligny.

Les Amours acheuoient de passer lors que l’on
vit venir les Auteurs que Voiture auoit aymez, &
ausquels il auoit fort affecté de ressembler : Ils honoroient
cette Pompe de leur presence, & marchoient
selon leurs degrez d’ancienneté : Les Latins
all oient les premiers, car pour les Grecs, d’autant
que Voiture pretendoit que tout François de par
Francus descendoit d’Hector, il les auoit tousiours

-- 13 --

hays comme les ennemis de ses peres : Il auoit composé
quelques Epistres & quelques vers que l’ancienne
Rome auroit approuuez, & pour l’en recompenser
plusieurs prioient Tibulle & Pline de pleurer
sa mort par vne Eloge, & de reciter son panegyrique.
Mais ils s’en excusoient tous deux, l’vn par ce qu’il
y auoit long-temps qu’il n’auoit fait de vers l’autre
sur ce qu’il ne haranguoit plus depuis qu’il estoit
mort, & vous les renuoyoient, protestans que vous
composiez des vers dignes du siecle d’Auguste, &
que vostre eloquence égalloit celle des dix Orateurs,
vne partie de leur trouppe chantoit les loüanges de
ce bel esprit : voicy cinq ou six des vers dont ils pretendoient
honorer sa tombe.

 

 


Pullus Apollinis,
Heu lacrimabili
Morte peremptus,
Inclitustistâ
Conditur vrnâ.
Spargite flores,
Et tumulo leui,
Hoc mansurum
Addite Carmen.
Vitturius nulli nugarum lande secundus.

 

Les Italiens marchoient apres les Latins, & auoient
comme eux,

 


Sonetti madrigaletti
Versi sciolti vezzozetti
Di Vincenzo Vetturetti.

 

Le Cieco d’Adria qui les entendoit loüer Voiture,
demandoit au Tassoné qui le conduisoit,
qui estoit ce François dont on disoit tant de bien,
car pour luy il ne l’auoit iamais veu ny iamais leu aucun

-- 14 --

de ses ouurages, le Tassoné à sa mode accoustumée
luy respondit,

 

 


Era quel Veturetto vn Christiano,
Manninconico in vista e picciolino
Ma d’ingegno tan’grande é sopra humano.
Che l’egazo caual da paladino
Sotto quel graue peso andaua piano
E parea caual da Vetturino :
Benche tal volta porti sû la schiena
Di Poeti moderni vna dozena.

 

Les Espagnols passoient les troisiesmes, & disoient
en chemin faisant, vnas decimas que Voiture
auoit composee en Castillan.

 


Ces gens rauis de la beauté
De ces vers pleins de maiesté,
Admiroient vn si noble ouurage
Et chacun au stile trompé
Crioit tout baut en son langage
Es dé Lopé, es dé Lopé.

 

 


Lopé qui se voyoit flatter,
Pour oster tout lieu de douter
Qu’il n’eust fait ce diuin Poeme,
D’vne fausse gloire pippé,
Crioit comme vn diable luy mesme,
Es dé Lopé, es dé Lopé.

 

 


Y los echos de Parnasso
Por fauorescer Vettura,
Otro Narcisso moderno,
Aunque es dé Lopé oieron
Es de Vettura dixeron.

 

Apres ces Auteurs Estrangers paroissoient nos
vieux Romanciers. On y voyoit presque tous ceux

-- 15 --

qui ont escrit depuis Philippes Auguste iusques au
grand Roy François, & parce que Voiture auoit
pris vn singulier plaisir à lire leurs ouurages & à
trauailler en leur stile, ils vouloient pour le recompenser
croniquer ses faits, & donnoient en passant
vn inuentaire des chapitres du Roman qu’ils pretendoient
en escrire, celuy qu’on m’a apporté dit ainsi,

 

S’ENSVIT LA TABLE DES CHAPITRES
de la grand’Chronique du noble Vetturius.

1 Du grand & horrible combat de Vetturius contre
Brun de la Coste, & comme Vetturius fit sa priere
au Dieu Mars, qui ne luy seruit de rien.

1 Contre Mr
de la Coste
pour le ieu.

CHAPITRE I.

Comme le Comte 2 Guicheus, le Cheualier de la
Mouche 3 & le Gentil Arnaldus Gabans entr’eux trois
enuoyerent par vn Menestrel ioyeusetez rimées à
Vetturius, & sa response.

2 Monsieur le
Mareschal de
Grammont.

3 Monsieur le
Contre de S.
Aignan l’vn
des Capitaines
des Cardes de
Mõsieur d’Orleans,
qui a
tousiours vne
mouche.
Monsieur Armault :
vn Menestrel,
vn Menestrier.

CHAP. II.

Comme Vetturius arriua à la Cour de la Reyne
Lionnelle de 4 Galle, comme il en deuint amoureux,
& comme il en fut chassé par les menées de Hunault
d’Armorique & de Rousselin de Grenade.

4 Madame
Saintot, ainsi
nõmée, à cause
de Gaillonnet,
maison de son pere : Hunault, Mr. de la Hunaudaye deBretagne, Roussielin deGrenade
Bensserade qui est roux, & qui à cause de la ressemblance de son nom, se dit des
Abencerrages.

CHAP. III.

-- 16 --

Du prodigieux spectacle qui apparut dans les
iardins du Palais de la sage 5 Artenice. Comme Vetturius
y fut blessé par bon 6 Luitton qui les gardoit
& qu’il combattit aux flambeaux.

5 L’Hostel de
Rambouillet.
Attenice, c’est
Catherine.
Elle s’appelle
Catherine de
Viuonne.

6 Luitton pour
lutteur, c’est à
dire cõbattant.

CHAP. IV.

Comme apres la mort de Hunault d’Armorique,
Lionelle vint visiter Vetturius chez vn 7 vauasseur, où
il estoit au lict gisant de ses playes, comme il la mesprisa,
& comme estant guery il fut à la conqueste de
la Lyonne 8 du Temple marescageux.

7 C’est icy vn
Hobereau, anciennement
c’estoit vn arriere-Bassal,
c’est-à-dire vn
Gentil-hommeau
Vassal
du Vassal d’vn
grãd Seigneur.

8 Mademoiselle
Paulet qui
loge au Maris
du Temple,
lyonne à cause
de son courage
& de ses cheueux
dorez.

CHAP. V.

Comme Vetturius entreprit la conduitte de la
Reyne de 9 Sarmatie iusques au Chasteau des Peronelles,
& comme Lyonelle l’y suiuit dans le Char de
l’Enchanteur 10 Fiacron.

9 La Reyne de
Pologne.
Il la suiuit iusqu’à
Peronne
cõme Maistre
d’Hostel du
Roy.

10 Vn carrosse
de loüage, on
les appelle des
Fiacres, à cause
de l’Image S.
Fiacre, où il y
en a beaucoup.

CHAP. VI.

De la Cour pleniere que tint le Duc 11 Grauelinot,
où Vetturius introduisoit les Nains & autres Messagers,
comme il seruoit au manger deuant l’Empereur
de Lutece : & comme son premier Tresorier
luy bailla en garde son Aumosniere.

11 Mr d’Orleans qui a pris Graueline. Lutece, Paris. Mr d’Auaux Sur-intendant
des Finances, le fit son premier Cõmis. aumosniere, bourse.

CHAP. VII.

Comme 12 Cazalie fut deliurée mains du Geant
Gerion, par Herculin d’Austrasie, & de noble
Chronique que Vetturius en compila.

12 Cazal secouru par Hercule de Lorraine, c’est Monsieur le Comte de Harcourt.

CHAP. VIII.

-- 17 --

Comme Vetturius sacrifia au Temple de la Diuine
13 Aplanie : & comme il y graua les vertus du
Prince Porphirogene 14 & de la belle Megalopolie
sa sœur.

13 Madame la
Princesse la
Doüairiere à
cause de la deuise
de Mont-morancy
APLANOS, sincerement.

14 Mr le Prince
& Madame
de Longueuiile.

CHAP. IX.

D’vne lettre que l’incomparable 15 Germanicus
& deux siens Cheualiers escriuirent à l’Illustre Iulie :
& comme le genereux Osiermont d’Alsace se
reposa de la response sur la Clergie de Vettutius, qui
moult noblement s’en acquitta.

15 Mr le Prince
Monsieur de la
Moussaye &
Mr. Arnaut
escriuirent en
Vers à Mr de
Montozier,
Oziermont,
Montozier,
Gouuerneur
d’Alsace.

CHAP. X.

Comme Vetturius arriua au Palais des Pees, où il
deuint carpe, d’vn merueilleux brochet 16 qu’il y
trouua, qui auoit vaincu tous les poissons de la mer,
& comme en presence de la Nymphe Galatée le brochet
en fit son compere.

16 Cela est
sondé sur la
lettre de la
Carpe, ils auoient
ioüé au
jeu des poissons,
où Mr le
Prince estoit
le brochet.

CHAP. XI.

Comme Vetturius composa mains Lays, & au
dernier le 17 Lay de la fiévre qu’il harpa en presence
de Germanicus au Tournoy des neuf preux : Et comme
apres auoir ramentû les hauts faits de Germanicus,
les neuf Preux l’assirent au dixiesme siege,
surnommé par Merlin le siege d’accomplissement
de Cheualerie.

17 La piece sur
la maladie de
Mr le Prince
qu’il recita à
Chantilly, où
Mr le Prince
& sa Cour
couroient la
bague.

CHAP. XII.

C’est là en somme ce que contenoit la matiere de
ce Romant a laquelle M. François Rabelais auoit adjousté

-- 18 --

six Chapitres par la permission de ses deuanciers,
dautant, disoit il, qu’il estoit bien aise de s’acquiter
aussi bien qu’eux des honneurs qu’il auoit reçeus
du mort, & que les choses qu’il auoit à adiouster
ne se pouuoient bonnement escrire qu’en stile
Pantagruelique, ces Chapitres apprenoient,

 

Comme Vetturius cribloit de nuit dans l’Vniuersité
d’Orleans, & comme vn matois Normand 18 luy
couppa les doigts.

18 Le President
des Hameaux
contre
qui il s’estoit
battu en duel.

CHAP. XIII.

Comme vn Esprit folet emporta Vetturius au
Royaume des Alphabets, 19 où il accorda les lettres :
Comme il en fut remercié par le Roy Tarin 20 de
Grammaire, & comme il entretint la Prophete
Bdel-neufgermicopsant 21 en son patois.

19 C’est la
piece où quelque
lettres se
plaignent de
de n’entrer pas
dans le nom
de Neuf-germain.

20 Tarin Professeur
en Eloquence.

21 Neuf-Germain.

CHAP. XIV.

Comme Vetturius arriua en l’Isle des Mensonges,
où il s’amouracha de la belle Extraordinaire,
22 fille de Nasin de Gazette, Dinaste 23 du pays. Cõme
les Archiues luy en furent monstrées, où il ne vit
qu’histoires Hebdomadaires, 24 qui ne contenoient
que billeuesees.

22 La fille de
Renaudot le
Gazetier

23 Dinaste
Prince, Nasin,
pour sõ nez en
pied de marmite.

24 D’vne sepmaine,
tous
les Samedis.

CHAP. XV.

Comme vetturius apprenoit aux 25 Nouueaux
Mariez ce qui s’estoit passé entr’eux le iour de leurs
nopces.

25 Dans la lettre
à Monsieur
de Colligny.

CHAP. XVI.

-- 19 --

Comme Vetturius se battoit nuict & iour, 26 &
de l’Edict des duels qui n’estoit pas fait pour luy.

26 La Reyne
dit quand elle
sceut que Voiture
s’estoit
battu que l’Edict,
&c.

CHAP. XVII.

Comme Vetturius emprunta 27 le cornet & les
dez de Bridoye, dont il ne pût trouuer chanse : &
comme il sembloit niaiser, & pourtant n’estoit grain
niais.

27 Il ioüoit &
perdoit, il auoit
la mine
niaise.

CHAP. XVIII.

Ces Romanciers estoient suiuis d’vne trouppe de
bonnes gens, se lamentans pitoyablement, C’estoit
nos vieux Poëtes que Voiture auoit remis en
vogue par ses Balades, ses Triolets & ses Rondeaux,
& qui par sa mort retournoient dans leur ancien
descry : Marot qui sur tout luy estoit le plus obligé,
se plaignant plus fortement que les autres, & à demy
desesperé leur chantoit cette Balade.

BALADE.

 


Maistre Vincent nous auoit retirez,
Par ses beaux vers faits à nostre maniere,
Des dents des vers nos ennemis iurez
Du long oubly d’vne sale poussiere.
Comme iadis nous tenions cour pleniere,
Tout gentil cœur composoit vn Rondeau,
Vieille Balade estoit vn fruict nouueau,
Les Triolets auoient grosse pratique,
Tout nous rioit, mais tout est à vau-leau,
VOITVRE EST MORT A DIEV LA MVSE
ANTIQVE.

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Bien est raison que soyons esplorez
Quand Atropos la parque safraniere
En retranchant les beaux filets dorez
Où tant se plut sa sœur la Filandiere
A fait tomber Voiture dans la biere :
Bien nous faut-il prendre le chalumeau
Et tristement ainsi qu’au Renouueau,
Le Rossignol au boccage rustique
Chacun chanter en pleurant comme vn veau
VOITVRE EST MORT ADIEV LA MVSE
ANTIQVE.

 

 


Or nous serons par tout deshonorez,
L’vn sera mis en cornets d’espiciere,
L’autre exposé dans les lieux esgarez
Où les mortels d’vne posture fiere
Luy tourneront par mespris le derriere,
Plusieurs seront balayez au ruisseau,
Maint au foyer trainant en maint lambeau
Sera bruslé comme vn traistre heretique,
Chacun de nous aura part au gasteau,
VOITVRE EST MORT ADIEV LA MVSE
ANTIQVE.

 

ENVOY.

 


Prince Apollon vn funeste corbeau,
En croassant au sommet d’vn ormeau,
A dit trois fois d’vne voix prophetique
Bouquins, bouquins r’entrez dans le tombeau
VOITVRE EST MORT ADIEV LA MVSE
ANTIQVE.

 

La Deesse Badinerie suiuoit les Auteurs, sa tristesse
paroissoit badine, & elle estoit aceompagnée
du vieux badin que vous connoissez.

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Il me semble que ie le Voy
De noir comme vn Page vestu
En sa nouuelle tablature
Cherchant trois rimes à Voyture.

 

 


Il cheminoit en ce convoy
Le front ridé, l’æil abbatu
La barbe iusqu’à la ceinture
Triste du trespas de Voiture

 

Neuf-Germain
qui fait
des Vers, les
syllabes du
nom de celuy
pour qui il les
fait seruant de
rimes.

Cet homme menoit Pegaze en main, & ce cheual
venoit là, par ce que comme Voiture estoit petit
il auoit accoustumé de s’agenoüiller badinement
toutes les fois qu’il vouloit monter dessus. Le pauure
cheual marchoit auec grand peine, tant il auoit
les jambes de derriere gorgées de ces eaux qui luy
descendent incessamment, & qui se sont tellement
corrompues sur sa vieillesse, qu’enfin elles ont fait
vn vilain marais au pied du Parnasse, & produit
toutes les grenoüilles poetiques dont nous sommes
persecutez.

 


Comme vn vieux cheual de renvoy
Maigre, harassé, courbatu
Venoit la debile monture
Aux funerailles de Voiture.

 

Son corbeau & son chien y venoient aussi, le
corbeau iettoit des cris pitoyables, & le chien ne
disoit mot, au contraire, il marchoit fort pensif, &
tenoit la queue entre les iambes : On s’estonna fort
de n’y voir point le 2 Grillon, le Hibou, la Tortuë,

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& la Taupe, à qui Voiture auoit donné l’immortalité
dans ses ouurages, & qui à moins d’vne estrange
ingratitude ne pouuoient luy refuser les derniers
deuoirs : Mais le miserable estat où le desespoir de
cette mort les auoit reduits, & dans lequel ils sont
encore, les deuoit bien excuser : vous aurez peine à
croire ce que ie vous en vais dire, & vous ne vous
imagineriez iamais les choses que leur douleur les
force de faire, si vn autre que moy vous les racontoit,
Mais ie vous les garantis vrayes, & ie les sçay d’original.

 

1 Il auoit vn
corbeau & vn
chien.

2 On enuoya à
Mr Esprit pour
estresnes vn
grillon, vn hibou,
vne
& vne taupe,
& Voiture
fit des Vers sur
cette galãterie.

 


Le Grillon saisi de douleur,
Voulant mourir en ce malheur,
S’estoit cheminant sur les pistes
Des anciens Gymnosophistes,
Au trauers des flammes ietté,
Et dans vn four precipité :
Mais tous ces amis qui coururent,
A point nommé le secoururent,
Lors que les ardeurs du fourneau
Commençoient à griller sa peau :
Maintenant contre son enuie
Forcé de conseruer sa vie.
Gardé des siens, plein de courroux,
Il se renferme dans les trous,
Et pres des fours fait sa demeure,
N’attendant là sinon quelque beure
Que les gens ne s’en doutent pas,
Afin de courir au trespas,
Monstrant par vne voix dolente
Qu’empescher sa fin violente,
Luy cause vn immortel ennuy,
Et portant tousiours auec luy
Sur sa peau plus noire que meûre,

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D’illustres marques de bruslure,
Comme autrefois on remarque
La femme du grand Seneca,
Portant sur son visage pasle
Des marques d’amour coniugale.
Le Hibou l’vnique soulas,
Et les delices de Pallas,
Qui deuant que le bon Voiture
Eust suby la loy de nature,
Ne recherchoit que l’entretien
Du gentil peuple Athenien,
Maintenant, dent chacun s’estonne,
Ne voulant frequenter personne,
Melancholique, songe-creux,
D’vn esprit fantasque & bideux,
Soubs des toicts remplis d’araignées
Ou dans des forests esloignees,
Il fuit la lumiere du iour,
Et lors que la nuit à son tour,
Couure l’Vniuers de tenebres :
Il pousse mille cris funebres,
Songeant seulement à gémir
Sans se coucher & sans dormir
D’ailleurs la discrette Tortue
Pleine de l’ennuy qui la tue,
De voir dans la tombe enfermé
Le mortel qu’elle a tant aymé
Pour cacher sa douleur secrette,
De crainte que l’on n’en caquette,
Choisit sa petite maison,
Comme vne eternelle prison,
Et la seule veufue & depite,
Ne recoit aucune visite,
De la vient qu’assez à propos
Le monde dit que sur son dos
Elle portera sa demeure,
Iusques au moment qu’elle meure

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Sans s’en esloigner tant soit peu
Quand mesme on y mettroit le feu,
Et sans desormais plus paraistre,
Qu’vn peu la teste à la fenestre :
Mais on tient pour tout asseuré,
Que la Taupe a si fort pleuré
Qu’enfin elle a perdu la veue.
Qu’elle dit qu’elle est resolue
De porter tousiours le grand deuil
Et pour rencontrer le cercueil
Qui la fameux Voiture enserre
De fouiller par toute la terre
Cherchant sur tout dans les jardins
Comme croyant que les iasmins
Et les fleurs de cette nature,
Naissent sur cette sepulture,
Ou le plus insolent hyuer
N’oseroit les aller trouuer,
Au reste bien determinée
Ne cessant ny nuict ny iournée,
De trauailler aueuglement
Que si dans ce beau monument
Le destin permet qu’elle arriue
De s’enterrer là toute viue,
Et d’accompagner à la mort
Voiture qu’elle ayma si fort.
Or maintenant ie vous demande
Si cette miserable bande
Ne pouuoit pas honnestement
S’excuser de l’enterrement.

 

La representation de Voiture paroissoit enfin
couronnée de laurier, & portée sur les espaules de
huict beaux garçons : C’estoient les ieux & les ris
qui l’auoient accompagné pendant sa vie : mais les
ris estoient melancholiques, & les ieux ne prenoient

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rien en ieu, les quatre coings du grand drap, sur lequel
cette figure estoit posee, estoient souslenus par
Ronsard, des Portes, Bertault & Malherbe, Iupiter
menant Apollon, neuf des plus grandes Deesses,
chacune vne Muse. Le reste de nos Poëtes des
derniers temps suiuoient la figure & fermoient le
Conuoy, y ayant vne telle foule le long du chemin
qui va du Temple d’Apollon au Temple de
Themis, où on a esleué la sepulture des grands hommes,
que sans les Satyres qui faisoient faire place à
coups de tirses, la pompe auroit eu peine à passer :
Les lauriers rompant sous le faix de la canaille poëtique
qui auoit monté dessus, & tout le monde
auoüant que depuis les funerailles de Catulle, que
son siecle regardoit comme le nostre a fait Voiture,
on n’auoit point veu au Parnasse vne si belle assemblée.
Apres qu’on eut rendu les derniers deuoirs à
l’Image du deffunct, Apollon couronné de cyprez,
tenant vn luth & s’auançant deuant les hommes &
deuant les Dieux, chanta des vers. En cet endroit si
i’eusse creu l’enthousiasme, i’aurois poussé quantité
de vers, mais la raison s’estant presentée à poinct
nommé, & m’ayant monstré qu’il ne m’appartenoit
pas de faire parler Apollon ny de loüer Voiture, i’ay
esté obligé d’en demeurer là, mon dessein estoit
apres luy auoir donné toutes les louanges qu’on
peut donner à vn homme d’esprit, & qu’il meritoit
sans doute, de le faire choisir par Apollon pour son
Collegue à l’Empire de la Poësie, & de faire ordonner
à ce Dieu, que d’oresnauant les Auteurs l’inuoqueroient

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au commencement de leurs ouurages.

 

 


De plus ie luy voulois bastir en ces bas lieux
Vn Temple & des Autels d’eternelle structure
Ie voulois le placer aux Cieux
Et nommer de son nom quelque estoille Voicture
Comme nous appellons l’astre du Nort Arcture
Mais pour bien faire voir ces choses par escrit
Et dignes de Voicture & dignes de paraistre
Il faudroit estre bel esprit
Et ie n’ay pas l’honneur de l’estre.

 

FIN.

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Sarasin, Jean-François [?] [1649], LA POMPE FVNEBRE DE VOITVRE. AVEC LA CLEF. , français, latin, espagnol, italienRéférence RIM : Mx. Cote locale : C_6_60.