Gaston et Louis de Bourbon [signé] / France, Gaston de; Bourbon-Condé, Louis II de [1652], DECLARATION FAITE PAR SON ALTESSE ROYALE ET PAR MONSIEVR LE PRINCE DANS LE PARLEMENT, CHAMBRE DES COMPTES, COVR DES Aydes, & Maison de Ville de Paris, sur le sujet de l'esloignement du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_955. Cote locale : B_5_2.
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DECLARATION
FAITE PAR
SON ALTESSE
ROYALE
ET PAR MONSIEVR
LE PRINCE DANS LE PARLEMENT,
CHAMBRE DES COMPTES, COVR DES
Aydes, & Maison de Ville de Paris, sur le sujet
de l'esloignement du Cardinal Mazarin.

A PARIS,
De l'Imprimerie de la Veufue I. GVILLEMOT, Imprimeuse
ordinaire de Son Altesse Royale, ruë des Marmouzets,
proche l’Eglise de la Magdeleine.

M. DC. LII.

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DECLARATION
faite par son A. R. & par
Monsieur le Prince dans le
Parlement, Chambre des
Comptes, Cour des Aydes,
& Maison de Ville de
Paris, sur le sujet de l’éloignement
du C. Mazarin.

LA resolution qu’a pris le
Roy de faire sortir le
Cardinal Mazarin hors du
Royaume dans la conjoncture
presente, iustifie
d’vne telle sorte ce que
nous auons fait pour
l’empescher d’y rentrer, & depuis qu’il y est

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de retour, que personne ne peut plus blasmer
nostre conduite auec raison ; aussi ceux
qui ont voulu authoriser sa demeure en
France n’ont-ils eu la hardiesse d’alleguer
autre chose, sinon qu’il n’estoit que le pretexte
de la guerre, & qu’elle auoit des causes
que son esloignement ne seroit pas capable
d’oster : Mais comme nous protestons
qu’il a esté le seul & le veritable motif
qui nous a mis les armes à la main, Nous
venons dans la Compagnie pour l’asseurer
que nous sommes prests de les poser, & d’executer
sincerement les Declarations que
nous y auons faites, presupposant que la
sortie hors du Royaume soit effectiue ; &
pourueu qu’il plaise à sa Majesté de faire ce
qu’il conuient pour le repos de son Estat, &
ce qui s’est tousiours pratiqué en de semblables
occasions, qui consistent seulement
à donner vne Amnistie en bonne forme,
à esloigner les Troupes des enuirons
de Paris, & retirer celles qui sont dans la
Cuyenne & dans les Prouinces, pour les
employer ailleurs sur les frontieres, & à restablir
les choses au mesme estat qu’elles
estoient auant les presens mouuemens, &

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particulierement ce qui concerne la révnion
du Parlement, & donner vne route &
seureté pour la retraite des troupes Estrangeres
qui sont sous nostre commandement.
Nous sommes tous disposez à enuoyer
expres à sa Majesté, pour luy faire entendre
les mesmes choses auec tout le
respect que nous luy deuons, ne doutant
point que la Compagnie ne le iuge ainsi à
propos, & de nous conformer aux sentimens
qu’elle prendra dans vne occasion
aussi importante que celle-cy, & d’où dépend
la tranquillité publique. En témoin
dequoy nous auons signé la presente Declaration.
Fait à Paris le 22. Aoust 1652.

 

Signé GASTON, & LOVIS DE
BOVRBON.

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CE qui se passa hier dans les Compagnies
Souueraines & à l’Hostel de
Ville, acheue de desarmer le Cardinal
Mazarin & ceux de sa faction ; qui nous
ont tousiours voulu persuader, que la demande
de son éloignement, n’estoit qu’vn
pretexte pour surprendre la credulité des
peuples, & abuser de leur simplicité. Apres
la Declaration de son A. R. & de Monsieur
le Prince, qui ne contient aucune condition
qui ne soit tres-raisonnable, il est
certain qu’il ne depend plus que de la
Cour de donner le repos & la tranquillité
à l’Estat.

Mais ce qui doit encore charger les
Ministres de la hayne publique, s’ils ne
prennent cette occasion d’accommoder
les affaires ; c’est que le Parlement, qui à
droict de se plaindre, & de se faire iustice à
luy-mesme de beaucoup d’outrages qu’il
en a receus, remet ses ressentimens au
public, afin de faciliter la paix, & qu’il
ne reste rien qui puisse encore troubler le
repos des peuples. Enfin on verra dans

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la Declaration des Princes l’esprit general
de toute la France, qui se sauuera encore
aujourd’huy par vn miracle, comme
elle a fait plusieurs fois, s’il reste seulement
aux Ministres la lumiere naturelle,
& quelque peu du sens commun.

 

FIN.

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Gaston et Louis de Bourbon [signé] / France, Gaston de; Bourbon-Condé, Louis II de [1652], DECLARATION FAITE PAR SON ALTESSE ROYALE ET PAR MONSIEVR LE PRINCE DANS LE PARLEMENT, CHAMBRE DES COMPTES, COVR DES Aydes, & Maison de Ville de Paris, sur le sujet de l'esloignement du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_955. Cote locale : B_5_2.