H. D. Duc de Longueville [signé] = Orléans, Henri II d' (duc de Longueville) [faux] [1649], LETTRE DE MONSEIGNEVR LE DVC DE LONGVEVILLE A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_2002. Cote locale : C_3_15.
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LETTRE
DE MONSEIGNEVR LE DVC
DE LONGVEVILLE
A Messieurs du Parlement
de Paris.

NOSSEIGNEVRS,

Si ie n’auois vne parfaite
cognoissance de la
prudence qui est comme
naturelle à vostre Corps,
& qui accompagne inseparablement toutes
vos actions, i’aurois maintenant sujet
d’apprehender quelque changement dans

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vos affections & dans la bonne volonté
que vous m’auez tesmoignée lors que ie
pris congé de vostre Compagnie, mais i’ay
cette asseurance que vous aurez toûjours
assez d’inclination en mon endroict
pour ne prendre aucun soupçon de mes
desseins ny aucun ombrage de mes deportemens
dans le long sejour que ie fais en
cette Prouince, où vostre seruice ioint aux
interests de l’Estat & du Roy m’a transporté
Ie sçay que le retardement de la marche
de mes trouppes plus long que ie ne
m’estois promis, apportera sans doute vn
notable delay aux affaires qui me sont
communes auec vous dans cette conioncture
de temps ; neantmoins ie ne crois pas
que vous m’estimiez auoir manqué de paroles
à vostre Compagnie, si vous considerez
les troubles excités dans cette Prouince,
& les diuisions au quelles iusques à present
mes soins & mes trauaux n’ont encore
pû mettre fin. Ce n’est pas que ie n’aye
trouué les peuples pleins de zele pour moy

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& grandement affectionnez à vostre party
comme ie vous ay fait sçauoir par celle que
ie vous enuoyé il y a enuiron huict iours,
mais la diligence de ceux qui adherent au
Cardinal ayant occupé quelque place
d’importance dans mon gouuernement,
d’où ils font des sorties continuelles, &
des degasts incroyables, ie suis obligé d’y
mettre ordre, & nettoyer le pays de ces
coureurs qui pourroient causer quelque
reuolte si ie les laissois impunément rauager
dans la campagne, & se fortifier dans
les postes qu’ils ont surpris. C’est pour
quoy ayant ramassé mon armée, ie me
suis aduancé du costé de Quillebeuf dont
les sieurs de Fontaine-Martel Comte de
Clere & le Baron de la Ferté Imbault auec
quelques trouppes qu’ils ont pour le Cardinal
Mazarin se sont emparez le vingt-deuxiesme
Fevrier, d’où i’appris qu’ils s’estoient
retirez à Ponteau de Mer apres y
auoir bruslé quelques maisons, c’est aux
enuirons de cette derniere place que mes

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trouppes sont maintenant campées, où
ie resserre les ennemis de si prés, que i’en
espere en bref vne parfaite victoire, apres
iaquelle ie hasteray la marche de mon armée
vers la ville de Paris pour aduiser
ensemble à ce que nous aurons affaire. Cependant
ie prie vostre Compagnie de me
conseruer tousiours la mesme amitié
qu’elle m’a fait paroistre cy-deuant, &
moy ie m’employeray de tout mon pouuoir
à son seruice, l’asseurant que ie
tiendray à grand honneur d’estre comme
ie suis,

 

NOSSEIGNEVRS,

De vostre Auguste Compagnie,

Tres-humble & tres-affectionné
H. D. Duc de Longueuille.

Donné à Rouen le 24.
Fevrier 1649.

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H. D. Duc de Longueville [signé] = Orléans, Henri II d' (duc de Longueville) [faux] [1649], LETTRE DE MONSEIGNEVR LE DVC DE LONGVEVILLE A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_2002. Cote locale : C_3_15.