LA
COVRTE PERIODE,
A MESSIEVRS
DV
PARLEMENT.

C’est trop : faire plus qu’on ne doit, c’est
vn mal pour le bien : qu’vn chacun tienne
son rang & fasse son mestier : le manque
de respect est cause de nos maux,
n’innouons rien du tout, suiuons nos Ordonnances ;
ne faisons plus de Loix, nous en auons
assez, & plus nous en aurons & moins nous en
vaudrons ; Messieurs du Parlement vous sçauez
le sommaire, parlons sommairement, ou bien
ie me veux taire : pouuez vous en conscience
iuger vn Cardinal ? Oüy, nous le pouuons &

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l’auons dé-ja fait, la Iustice est dessus les Mîtres
& les Couronnes : n’en doutez point, les
exemples y sont, les Loix l’ont desiré & ordonné
ainsi ; Vous auez condamné ce Iule Mazarin,
vous auez ordonné qu’il seroit pris au corps,
& qu’à faute de ce, l’on vous porta sa teste, qui
est le pousse cul qui prendra cette beste ? vous
promettez merueilles à qui fera le coup, auez
vous consigné ? qui vous cautionnera ? pensez
vous que l’on croye au papier & parchemin ? &
que Guyet Greffier aye cette puissance de donner
aux poltrons le cœur & l’asseurance d’entrer
au Cabinet du Roy & de la Reyne, se ietter
au collet de Iule Mazarin & le traisner par
force comme vn fat & vn coquin pour le vous
amener, Messieurs du Parlement ? Hé ne sçauez
vous pas que les Palais des Roys ne reconnoissent
pas vos Arrests ny vos Loix ? il n’y
a donc que la force qui vous fasse obeïr ? estes
vous les plus forts ? estes vous plus en nombre ?
vous n’estes pas trois cens, & ce n’est rien
qu’vne ombre : mais ; pardonnez à mon zele &
souffrez ma demande. Comment entendez vous
faire des Remonstrances à celuy que vous mesmes
auez iugé à mort ? vous ne pouuez pas
dire que ce n’est point à luy ? vous sçauez le
contraire ; demandez aux faux freres s’il n’ordonne
pas tout, & si ce que vous dites ne vient
à ses oreilles ? si vous ne receuez response par
sa bouche, vous la tenez du moins par sa

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plume & son ordre : vous ne le voyez pas ; il est
trop grand pour vous, il ne rend ses oracles quen
plain Conseil d’en-haut, quel est-il ce Conseil, il
est le plus parfait & au nombre de trois, ce nombre
est le plus riche & plus accomply, & cette
Trinité mondaine & passagere, est vne en sentiment
& pourtant Estrangere ? ce n’est pas comme
vous Messieurs du Parlement tout autant de
bonnets autant de mouuements ? ce n’est pas le
moyen d’emporter la victoire, renfermez donc
vo forces & les mettez en vne : car il y va de tout
pour vous & pour nous autres : Braues Br. Cou.
Pa. & qui frondez le mieux, faites fronder les autres
autrement pour frondeurs vous serez effrondez ;
Voulez vous en vn mot restablir vostre gloire.

 

Ordonnez par Arrest qui serue de memoire à
la posterité, qu’aucun à l’aduenir charge ne
pourra prendre au Palais & à la Cour, que ceux
qui en ont desia, opteront dans huict iours, & à
faure de ce qu’il y sera pourueu : qu’vn Preuost
des Marchands sera à l’aduenir sujet à l’eslection
& nombre des suffrages, que tous ces gros
fuyards viendront prendre leur places, autrement
les notez : chassez les Partisans, ostez leur
l’esperance d’entrer au Parlement, faites ponctuellement
garder les Ordonnances (& les gardez
pour vous) vous verrez en vn instant toutes
choses remises, & venant à leur point de leur
pure naissance, celuy qui doit regir regira

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sans violance & sans estonnement.

 

Pour restablir les choses en l’estat qu’elles sont
il faut vn peu de force & de soulagement, il vous
faut doncques vnir auec son Altesse, les Condé,
les Conty, les Beaufort & Nemours, & vous verrez
beau jeu sur le HOC MAZARIN, ce n’est
plus vne guerre si vous vous vnissez : car ce
n’est qu’vn parterre de Iule Mazarin, en vain
tant de discours qui nous rompent la teste,
ostons le Mazarin on nous oste la peste.

FIN.