Louis (XIV), de Guénégaud [signé] [1652], LA VERITABLE RESPONSE DV ROY FAITE A MESSIEVRS LES DEPVTEZ DES SIX CORPS DES MARCHANDS DE LA VILLE DE PARIS. PRESENTÉE A SON ALTESSE Royale par lesdits Deputez à leur retour de Ponthoise le 2. iour d’Octobre 1652. , françaisRéférence RIM : M0_3956. Cote locale : B_15_44.
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LA VERITABLE
RESPONSE
DV ROY
FAITE
A MESSIEVRS
LES DEPVTEZ
DES SIX CORPS
DES MARCHANDS
DE LA VILLE DE PARIS.

PRESENTÉE A SON ALTESSE
Royale par lesdits Deputez à leur retour
de Ponthoise le 2. iour d’Octobre
1652.

A PARIS,
De l’Imprimerie de la Veufue I. GVILLEMOT, Imprimeuse
ordinaire de Son Altesse Royale, ruë des Marmouzets
proche l’Eglise de la Magdeleine.

M. DC. LII.

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LA VERITABLE RESPONSE
du Roy faite à Messieurs les
Deputez des six Corps des
Marchands de la Ville de Paris.

Presentée à son Altesse Royale par lesdits
Deputez à leur retour de Ponthoise le 2.
iour d’Octobre 1652.

LE Roy a esté sensiblement
touché des nouueaux tesmoignages
d’affections,
& de fidelité que tous les
habitans de sa bonne Ville
de Paris luy ont enuoyez
donner par les Deputez
des six Corps des Marchands : Sa Maiesté

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en a receu d’autant plus de satisfaction,
qu’Elle a veu paroistre sur leurs visages les
mouuemens de leurs cœurs, par les larmes
dont ils ont accompagné leurs discours : Elle
ne sçauroit rien respondre sur les instances
qu’ils luy ont faites de retourner à Paris, &
donner la Paix à son Royaume, que ce
qu’Elle a desia respondu aux Deputez de
l’Hostel de Ville sur le mesme sujet, dont
Elle a commandé qu’on leur donnast vne
coppie. Sa Majesté veut seulement y adjouster
que ce n’est plus à elle qu’il se faut
addresser pour obtenir la Paix, puis qu’elle
l’a desia accordée par sa Declaration d’Amnistie
qu’elle a fait publier dans son Parlement,
transferé en sa presente Ville, dont
il n’appartient pas à des Subjets de censurer
les formes, ny les termes, puis que les
plus coupables y treuuent auec vne entiere
seureté le pardon & l’oubly de leurs crimes.
Il faut s’adresser à ceux qui font durer
la guerre, parce qu’ils y trouuent leur aduantage,
c’est d’eux qu’on se doit plaindre ;
parce que sa Majesté ayant fait de son costé
par vne bonté sans exemple & sans aucune
condition, tout ce qu’on auoit desiré d’Elle,

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ils se dédisent auiourd’huy de toutes les paroles
qu’ils auoient données publiquement,
parce qu’ils disposent de l’authorité Royale
au preiudice de sa Majesté & de son Estat,
parce qu’ils demeurent armez contre leurs
promesses, & joints aux ennemis declarez,
parce qu’ils tiennent la Ville Capitale du
Royaume dans l’oppression par de continuelles
seditions & violences, qu’ils font
piller & ruiner tous les François par les
estrangers, & que pour seruir l’Espagne ils
rauagent & desolent toute la France ; si tous
ses desordres estoient cessez, il y a déja long-temps
que sa Majesté seroit retournée dans
sa bonne Ville de Paris, pour y establir le calme
& l’abondance par son sejour ; & si les
Chefs de la rebellion n’y exerçoient encore
vn pouuoir tyrannique, par le moyen duquel
ils tâchent de tenir dans la Ville tous
les esprits dans l’espouuente, ils occupent
aux dehors des portes & y establissent des
gens de guerre pour oster toute sorte de
communication entre sa Majesté & ses bons
Subjets, & les priuer du bien de sa presence,
qu’ils souhaitent auec tant d’ardeur. L’interest
que tous les habitans de ladite Ville ont

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de faire cesser tous ses desordres, fait esperer
à sa Majesté qu’ils y trauailleront de tout leur
pouuoir, & qu’ils n’espargneront rien pour
se mettre en estat malgré tous ceux qui s’y
veulent opposer de rendre à sa Majesté tous
les respects & l’obeïssance qu’ils luy doiuent
& qu’ils ont enuie de luy rendre. La premiere
preuue que sa Majesté desire de leurs bonnes
intentions, & qui est absolument necessaire
auant toutes choses, est que le Gouuerneur &
les Magistrats qui ont esté cy-deuant chassez
de ladite Ville y soient restablis pour y faire
en toute seureté la fonction de leurs Charges,
& qu’en mesme temps le Preuost des Marchands
& les deux Escheuins qui auoient
esté depossedez contre les deffenses de sa
Majesté, soient continüez en leurs Charges,
suiuant les ordres qu’Elle a resolu d’enuoyer au
Corps de Ville, aussi-tost qu’Elle aura
esté informée de l’obeïssance qu’il aura rendu
à ceux qu’elle luy a déja donné, pour obliger
les deux pretendus Escheuins nouuellement
establis à se demettre de leurs Charges ;
& pour ne permettre plus que ceux qui n’ont
pas droict d’assister à ses deliberations y
ostent à l’aduenir comme ils ont fait par le

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passé la liberté des suffrages par leurs preences :
Cependant sa Majesté veut bien que
tous ses bons Subjets de sadite Ville, & particulierement
les Corps des Marchands,
soient asseurez de sa bienveillance & de sa
protection, sa Majesté estant tres satisfaicte
des demonstrations d’amour & de respect
qu’ils luy sont venu rendre. Fait à Ponthoise
le premier iour d’Octobre mil six cens cinquante-deux.

 

Ainsi signé, LOVIS.

Et plus bas, DE GVENEGAVD.

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