Anonyme [1652], LA FRANCE A COVVERT SOVS LES LAVRIERS DES PRINCES. , françaisRéférence RIM : M0_1413. Cote locale : B_9_5.
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LA
FRANCE
A COVVERT
SOVS LES LAVRIERS
DES PRINCES.

A PARIS,
Chez SALOMON DE LA FOSSE.

M. DC. LII.

Auec Permission de son Altesse Royale.

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LA
FRANCE A COVVERT
sous les Lauriers des Princes.

CE n’est pas sans auoir fait vn tres-profond raisonnement
sur la condition de ceux qui doiuent
commander : Qu’Aristote a dit que le
commandement ou l’autorité souueraine ne peut
resider dans vn sujet propre que dans vne personne
sage, sapientis est imperare. Aussi ceux qui ont mis
en question si le commandement estoit vne action
de la volonté ou de l’entendement, enseignent qu’encores
que toutes les deux facultez concourent
pour faire agir les autres, à fin d’executer les moyens
qui sont necessaires pour la fin, neantmoins que
c’est proprement l’entendement practique, lequel
donne les ordres, qu’il meut toutes les puissances de
l’ame, & qu’il est le premier & le plus noble principe
de nos actions. Ces ingenieux Theologiens qui
qui nous ont laissé leurs plus hauts enseignemens
dans la fiction des fables, ont eu sans doute la mesme
creance quand ils ont fait sortir du cerueau du
plus grand des Dieux Pallas, où la sagesse armée de
cap en pied, pour nous apprendre que l’empire & la
sagesse doiuent estre sur vn mesme trosne. Semblablement

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les Egyptiens auoient accoustumé d’exprimer
dans leurs Hyerogliphes l’autorité Royale
par vn Sceptre plein d’yeux, afin de donner à connoistre
que la force & la prudence sont également
necessaires pour la conduite des Estats & le gouuernement
des Empires. Mais sans nous amuser à ces
curiositez, l’exemple que nous auons deuant nos
yeux de la plus haute intelligence en la conduite
des peuples en la personne de son A. R. nous fait
voir que Dieu nous à conserué ce Prince pour releuer
toutes nos esperances, afin que la maturité de
son aage seruit de temperamment pour moderer
l’impetuosité de ceux qui poussent la ieunesse de
nostre Monarque à des entreprises aussi peu iudicieuses
que les issuës en sont funestes.

 

Plusieurs personnes de qualité & mesmes des
plus entendus dans les affaires, ont iusques icy trouué
estraage que son A. R. ait vsé d’vne telle moderation
à se seruir des moyens pour executer auec la force
les Arrests qu’il auoit fait donner contre le Card.
Maz. auec iustice : La plus part ont attribué le retardement
du secours que sa protection l’oblige de
donner au Prince de Condé, à vne façon de proceder
lente, estimant que le naturel de ce Prince est de
laisser vne affaire lors qu’elle est penible, ou qu’elle
ne peut estre poursuiuie sans beaucoup de danger.
Mais ceux qui connoissent mieux son genie, attribuent
toute cette conduite à vne prudence toute

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diuine, qui fait agir posement cette grande ame.
Aussi voyons nous que la moderation dont il a vsé
apres auoir esté choisi des deux partis pour estre
l’arbitre de leurs differents, l’a fait admirer des vns
& des autres, & que toute la France le considere aujourd’huy
comme vn autre Moyse, qui luy doit seruir
de mediateur & la retirer d’vne rude seruitude,
où ceux qui en ont vsurpé le gouuernement l’ont
plongée. Il est vray que S. A. R. à long-temps diferé
de se declarer contre les procedures du Conseil,
& monstré trop de patience pour celles du C. Maz.
Mais aussi la resolution qu’il a pris de sauuer cét
Estat par la perte de ce Ministre, paroist d’autant
plus ferme qu’elle a esté long-temps concertée, imitant
la iustice Diuine qui paroist tardiue dans ces
chastimẽs, mais qui est aussi du tout inflexible, apres
l’Arrest de ses vengeances : Nous pouuons dire que
son Altesse Royale a agy, n’agissant point, & que
comme Fabius vainquit Annibal sans le vouloir
combattre, ainsi ce grand Prince se verra triompher
de son ennemy auparauant qu’il l’ait voulu
ioindre, apres l’auoir chassé hors du Conseil & du
Royaume, il là fait declarer criminel de leze Majesté,
ennemy du Roy & de l’Estat, & perturbateur
du repos public, ensuite il luy a fait faire defences
de rentrer dans le Royaume & enfin mettre sa teste
à prix comme on fait celle de ceux qui sont ex ecrables
à tout vn païs : Neantmoins la temerité de cét

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homme luy a fait repasser le Rhin, & se voyant escorté
de quelques determinez, il a osé trauerser la
moitié du Royaume pour se rendre à la Cour, bien
que sa presence ne peust que ruiner les affaires du
Roy, & causer la reuolte generale de son Royaume.
Son Altesse Royalle eust peu empescher sa
route, ou du moins l’arrester sur son passage, mais
il a iugé que la perte de ce Card. seroit aussi infaillible
& plus glorieuse pour la France, s’il le laissoit
joindre auec ceux qui le fauorisent, pour ruiner
entierement tout son party. Ce puissant armement
qui monte à plus de trente-cinq mille hommes,
qui se trouueront bien-tost dans vn mesme
corps d’armée donne desia de l’effroy au Conseil.
Le soin que son Altesse Royalle a eu de pouruoir à
la subsistance de ses troupes, pour euiter les desordres
qui arriuent pour l’ordinaire par faute de payement
tesmoigne comme elle prend les interests du
peuple, & qu’elle le veut rendre victorieux, non
pas en luy faisant acheter : mais en luy donnant la
la victoire.

 

La Commission qu’il a donnée pour faire donner
de l’argent aux Thresoriers, la décharge qu’il
fait des tailles aux villages qui contribueront aux
frais de la guerre monstrent comme il veut menager
l’argent du pauure public, qu’il le sçait employer
pour son vray vsage, & que non seulement
son Altesse sçait mettre sur pied des puissantes armées

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pour chastier ses ennemis, mais trouue aussi
les moyens iustes & legitimes pour les faire subsister.
Car qui ne void que ce seruant des deniers publics
pour le bien du publiq, qu’il fait vn action
pleiné de pieté & de iustice, ces deniers ne se doiuent
point donner que pour la conseruation de
l’Estat & pour le garentir des oppressions des tyrans
& des estrangers : certes ne prendre point les finances
du Royaume pour faire la guerre contre le Cardinal
Maz. est les luy laisser en proye & luy donner
des armes pour destruire toute la France, & par
ainsi son A. R. bien loing d’auoir quelque scrupule
de se seruir de ces deniers pour soldoyer ses armées
doit croire qu’il y est obligé, puisque c’est les employer
pour leur veritable vsage. Aussi ce sage Prince
n’a iamais eu dessein de choquer l’authorité souueraine,
& en toute sa conduite il a fait voir clairement
qu’il ne faisoit rien pour ses interests, mais
pour la gloire & pour le bien de nostre Monarque.

 

Quelques Histoires rapporte qu’vn pere voyant
son enfant entortillé d’vn gros serpent, decocha
vne fleche auec tant d’adresse qu’il tuë ce couleure,
sans nuire aucunement à celuy auquel il se tenoit
attaché, sans doute qu’en cette action l’esprit
de ce pere fut en trouble, voyant le danger qu’il y
auoit, ou de laisser plus long temps le serpent à
l’entour du col de son fils, & le peril qu’il y auoit
aussi pour l’enfant de tirer sur le serpent : Neantmoins

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estant asseuré que dans vn action si pieuse
Dieu conduiroit sa main, il se resolut de viser à la
teste du serpent & de décocher auec vne telle moderation
que la fleche ne peut penetrer dans le col
de son fils. Nous pouuons dire que son Altesse
Royale a vsé d’vne semblable adresse : Nostre ieune
Monarque est obsedé par les ruses du Cardinal Mazarin,
ce Sicilien ayant infecté tout le Conseil &
toute la Cour de son venin, donne de tres mauuaises
impressions à la ieunesse de sa Majesté, laquelle
est obsedée de ce Cardinal ou d’autres personnes
qui veulent par toutes sortes de moyens le restablir
dans sa premiere fortune.

 

Mais son Altesse Royalle a trouué le moyen de
le perdre sans blesser le respect qu’il doit à la personne
du Roy. Bien que ce Ministre se serue de
l’authorité Royalle, & que ceux qui prennent son
party se glorifient des Commissions qui sont cachettées
du sceau du Prince, neantmoins cela ne
peut apporter l’impunité à leurs crimes : comme
ce sont des attentats qu’ils veulent couurir par des
sacrileges : aussi son Altesse Royalle les punit, faisant
arrester ceux qui sont trouuez saisis de telles
Commissions, & qui leuent sourdement pour le
Cardinal Mazarin au nom du Roy. Il s’est trouué
des Partisans de ce perfide lesquels ont voulu s’opposer
aux leuées des gens de guerre qui se font
dans Paris pour son Altesse Royalle, c’est à dire,

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pour l’Estat. La clemence de ce Prince à paru, pardonnant
leur temerité, apres leur auoir fait quelques
reprimendes : Il veut que ses lauriers ne soient
point arrousez de sang, mais qu’ils nous deffendent
de la foudre.

 

Ceux de Messieurs les Princes de Condé & de
Conty sont tous trempez de celuy des ennemis.
L’entrée du Card. Mazarin sert non seulement de
iustification à leurs armes, mais de plus elle leur a
fourny iusques icy la matiere de plusieurs triomphes :
Bien qu’ils n’ayent d’autre dessein que de
s’opposer aux dangereux artifices de ce Ministre, &
qu’ils se soient tenus sur la deffensiue, neantmoins
comme ils ne se peuuent guarantir de l’oppression
que par vn puissant armement. Aussi ne pouuoit-on
esperer de leurs courages que des actions heroïques.
Dieu qui a promis sa protection aux Innocens
s’est declaré pour eux, & a considerer les succez
de leurs armes, nous pouuons dire que les aduantages
qu’ils ont sur les ennemis, leur ont donné le
moyen de ce vanger des iniures qu’ils ont receuës,
& à la France, vn asseuré secours pour se deffendre
contte l’oppression de celuy qui crioit saouler sa
cruauté, & satisfaire à son ambition par la ruine
de tous les François qui combattroient son party.
La Reyne Semiramis ayant vaincu Cyrus, & deffait
deux cens mille Perses, qu’elle laissa entrer bien
auant dans son Royaume pour les attendre dans

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vn estroit passage, & pour empescher leur fuitte,
ayant fait chercher, & ayant trouué ce Roy parmy
les morts luy fit couper la teste, & commanda qu’on
remplit vn oüaire de sang humain, puis la prenant
& la jettant dedans s’escria, disant saoule-toy maintenant
de sang duquel tu as esté insatiable, Satia te
sanguine cuius semper in satiabilis extitisti. C’est le mesme
traittement que la France doit faire au Cardinal
Mazarin, horsmis qu’on pourroit adiouster au sang
de l’or, duquel ce Ministre n’a pas esté moins auide :
La generosité de nos Princes, leur valeur & leur
conduite nous promettent cette deffaite si nous
voulons iuger de l’aduenir par le passé : n’est-il pas
vray que des commencemens si merueilleux, soustenus
par les progrez si éclatans nous donnent des
asseurances certaines d’vne victoire toute entiere.
Ce sont aussi les vœux de toute la France, qui n’aspire
qu’à voir le couronnement d’vn si bel œuure :
Chaque iour nous entendons des relations qui font
retentir les ruës des deffaites des ennemis, quelque
obstacle que quelques pensionnaires du Cardinal
Mazarin ayent peu opposer, ayant voulu non seulement
priuer le public de ces agreables nouuelles,
mais encore en substituer de fausses & alarmer
les plus credules par des prises imaginaires. Il
est tres-certain que les aduantages que le Comte
d’Harcour a eu, se doiuent attribuer à quelque

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caprice de la fortune, comme au débordement
des riuieres, ou pareils accidents qui ne
peuuent estre ny preueus, ny moins encore repoussez :
Mais ceux que ces Genereux Princes
ont emporté si graues & si frequents, ne peuuent
estre attribuez qu’à leur conduite, & à
leur valeur.

 

C’est icy où nous pourrions dire de leur gloire
ce que l’Orateur Romain a dit de Cesar, que
la Fortune n’auoit point de part à celle qu’il s’estoit
acquis, mais qu’elle procedoit toute de sa
valeur, ou de la vertu. Comme les lignes Parallelles
se trouuent tousiours égales, bien
qu’elles s’esloignent du centre ; aussi voyonsnous
que ces deux Princes estants partis de
Bourdeaux, l’vn pour aller vers le North, &
l’autre vers le Midy, leurs victoires ont esté
égales. Si l’vn a mis en deroute ses ennemis,
l’autre à eu pareil aduantage ; si le Prince de
Condé prend vne ville, son Altesse de Conty
entre victorieux dans l’autre ; si la presence de
l’vn encourage & affermit le Perigort & ceux
que les ennemis auoit ou gaignez ou esbranlez,
l’autre met le calme dans l’Angenois, & par

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l’eloquence de tous deux, la ville de Bourdeaux
se resout, & se dispose à vne genereuse
deffence, abbatant les lieux qui la peuuent incommoder,
& dressant des forts & des ramparts
pour luy seruir de deffence.

 

Comme la lumiere & la chaleur au lieu de se
diminuer en se communiquant s’augmentent
par leur reflexion : Aussi la gloire de ses Princes
passant à leurs Capitaines retourne sur leurs
personnes, faisant voir leur prudence à choisir
de vaillants hommes pour executer leurs genereux
desseins.

Ainsi la valeur du sieur Baltazar qui s’est signalée
par la defaite du Marquis de Sauue-Bœuf,
rend Illustre ce Colonel, & la gloire
qu’il s’est acquise dans vne si belle occasion reuient
toute entiere au Prince son General. Pareillement
Monsieur de Marsin, ayant defait
les troupes de Monsieur de Biron, apres auoir
rompu les premiers Escadrons, & paru entre
deux Escadrons ennemis seul l’espace de demi-heure,
merite des lauriers immortels, & toute
sa gloire & celle de ses troupes victorieuses,
qui ont si bien combatu pour degager leur conducteur,

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porte ses rayons sur son Altesse de
Conty. Enfin les deux Princes se trouuent couronnez
par les lauriers de Mars & d’Appollon,
leur valeur ne cedant en rien à leur sagesse,
& toutes deux les rendant des Princes
tels que Platon desir pour rendre heureux les
peuples qui viuent soubs leur conduite.

 

La France estant ombragée de leurs lauriers
est à couuert des foudres dont ses ennemis la
menacent, ayant iniustement vsurpé l’authorité
du Roy.

La resistance que plusieurs villes ont desia
fait, & principalement celle d’Angers leur fait
songer à des accommodemens qu’ils auoient
iusques icy refusez, & voyant que tout se va
declarer contre eux, ils tournent les yeux vers
Paris, n’estant pas sans se repentir de s’estre engagez
si auant. Il est bien vray qu’il est aisé de
calmer l’Estat. Il ne faut que jetter le Ionas dans
la mer, & se seruir de l’addresse de ses Grecs,
lesquels voyant que la mauuaise conduite de
leurs Gouuerneurs faisoient perdre leur Estat,
se resolurent de les changer, & comme ceux-cy
leur demanderent, que n’ayant point la

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connoissance des affaires comme eux, ils acheueroient
de se perdre : Ces Sages respondirent
qu’ils leur en auoient donné eux-mesmes le
moyen en faisant tout le contraire de ce qu’ils
auoient fait. Ie dis de mesme, que pour pacifier
la France, on n’a qu’à la gouuerner d’vne
façon toute contraire à celle dont elle a esté
gouuernée depuis long-temps, & lors vn chacun
dira de ceux qui auront fait ce changement,
qu’ils sont comme des Dieux, ayant
entre leurs mains la felicité & l’infelicité des
hommes.

 

FIN.

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ray tousiours de ce que d’autres de m’anaissance receuroient
pour vn reproche, estiment que les Princes
estant d’vn plus haut ordre que le vulgaire ne doiuent
point prendre leurs interests. Pour moy i’estime la
veritable gloire, celle qui prouient des actions qui
procurent du bien aux hommes. La lumiere se communique
auec plus d’esclat aux lieux bas, qu’elle esclairs
& escauffe par ses rayons, qu’à ceux qui sont
plus esleués où elle se perd sans rien produire, ie
m’estime heureux parce que dans ma condition ie
prefererois l’esclat du Diademe auec la hayne à
la condition priuée auec l’amour & l’affection des
hommes. Quelque Calomnie dont mes ennemis
ayent taché de me noircir, neantmoins ils sont assez
persuadés qu’ils ne gaigneront non plus sur l’estime
que Paris fait de mon inclination pour ses interests
qu’ils ont gaigné sur la resolution que i’ay pris de me
tenir tousiours vny aux interests de cette noble Ville.
Ie ne veux point icy parler de la façon, qu’on m’a
sollicité, se seroit vous offencer que vous tesmoigner
capables de soubçonner ma conduitre. Ceux qui se
connoissent iusques dans l’ame, n’ont que faire
de precautions, l’amitié parfaite n’a besoin d’aucune
deffence pour se iustifier.

Il ne suffit de dire que ny vous ny moy, ne pouuos
flechir que nostre perte, du moins celle de
l’honneur que nous auons plus precieux que la vie,
ne soit du tout ineuitables. Nous deuons à la verité

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tenir pour principe que nostre capital ennemy, n’auroit
iamais eu lasseurance de nous venir brauer à vne
iournée de nos murailles, s’il n’eust creu que ces artifices
ietteroient quelque diuision parmy ceux qui se
doiuent declarer contre son party. Il ne se trompe
pas, à la verité, quand il s’est persuadé que le respect
que nous portons au Monarque, la mis souuent à
couuert, & nous nous sommes contentez de faire
voir que quand nous voudrions, nous le pouuons
perdre, monstrant autant de generosité de l’auoir
espargné comme nous tesmoignerons de valeur &
dequite en le perdant. Mais s’il pensoit estre à couuers
des foudres de la Iustice, parce qu’il obside la personne
Sacrée de nostre Monarque, il se trouuera bien
trompé, si ce qu’il croyoit luy pouuoit seruir d’impunité
auançois sa propre ruine. Ceux qui pretendroient
de se saisir des temples, pour en faire les magazins
de leurs brigandages, inuoquant les Dieux
tutelaires de ces lieux Sacrez, attiroient plustost leurs
foudres qu’ils ne seroient protegez par les diuinitez
qu’ils auroient outragées, & que fait le Cardinal
Mazarin se seruant de l’authorité du Roy, qu’outrager
ce diuin Monarque, non seulement en la personne
d’vn Prince, qu’il persecute, mais mesme en abusant
de l’Innocence de son aage, & de la bonté de la
Royne. Il ne me reste à dire pour conclure ce Manifeste,
si non que de la parfaicte vnion qui se doibt
trouuer entre les chefs de nostre party, c’est à dire

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de son Altesse Royalle des Princes, des Parlements
& des Peuples, doibt naistre vne intelligence toute
entiere, de cette intelligence & vnité de sentimens
& de desseins. La force pour vaincre cét ennemy &
de tout cela ensemble la Victoire & les Triomphe.
Ce n’est pas seulement la France qui espere d’estre
deliurée de ce Tyran, qui n’est reuenu que pour suires
plus estroictement ses chaisnes, mais toute l’Europe
jette les yeux sur les François, attendant de leurs
courages, des exploicts dignes de leur nom & de
voir par leurs bras puissants, la Iustice Triompher
sur la Tiramnie.

 

FIN.

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