Anonyme [1650 [?]], LA RESPONSE DE SON ALTESSE ROYALLE, Escrit à l’Archiduc Leopold, pour la Paix Generalle d’entre la France, & l’Espagne. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_8_20.
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LA RESPONSE
DE SON ALTESSE
ROYALLE,
Escrit à l’Archiduc Leopold,
pour la Paix Generalle d’entre
la France, & l’Espagne.

IL n’est plus question de sçavoir à laquelle
des deux Couronnes il a tenu
que la paix ne soit faite : En voicy la
carriére ouverte, où elles vont monter
à qui courra le mieux pour l’obtenir. Son Altesse
Royale n’eut pas plustost sceu par le retour
du Baron de Verderonne que Dom Gabriel de
Toléde envoyé par l’Archiduc Leopold, estoit
arrivé au village d’Icy chez le President Tubeuf
l’an de ce mois sur les 8. heures du soir qu’il l’avoit
nette de ses Cheuaux legers, & durant son sejour
avec sa suite à souper & durant son séjour
par le sieur Gaudron Controlleur de sa Maison,
le sieur Sanguin l’vn de ses Maistres d’Hostel,
& autres siens Officiers en quartier : D’où
ce Seigneur estant venu au Palais d’Orleans le
lendemain sur les quatre heures apres midy il

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passa entre les Gardes François & Suisse de sadite
Altesse : qui luy donna tres fauorable audiance
en presence des principaux Seigneurs qui se trouuent
en cette ville, devant lesquels furent leuës
les Lettres suivantes.

 

Lettre de l’Archiduc Leopold escrite à son Altesse Royale,
& apportée par le Baron de Verderonne.

SERENISSIMO Sr,

EN loque contiene la carta de V. A. y en lo que desu
parte me ha referido el Baron de Verderonne, veo
cumplido quanto havia esperado de la buena intencion de
A. V. a disponer vna amistad muy firme entre las dos Coronas,
y vn reposso durable en sus subditos, y como el dar fin
à esta grande y desseada obra, parece que dios tiene destinado
a la summa prudencia de V. A. desseé en mi primera
carta contribuyr à ella tratandò la con V. A. en perssona,
yen esta hago lo mismo, embiando à Don Gabriel de
Toledo à significarle el alborozo con que espero tener esta
dicha con qui en escribo à V. A. lo demas que se sirve de
permitirme en la suya, y quedo con impaçiençia esperando
su aprovaçion y mucchas occasiones del serviçio de V. A.
en que monstrarel affecto con que las desseo, y la puntualidad
conque las executo Dios ge la sr perssona de V. A.
muchos annos. Del campo en Bazoches à 8. Septembre de
1650. De V. A.
Al Serenissimo Sr Duque de Orleans miprimo. Su maior
seruidor e primo. LEOPOLDO GVILL.

C’est à dire :

SERENISSIME SEIGNEVR,
En ce contient la Lettre de Vostre Altesse, &

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ce que le Baron de Verderonne m’a rapporté de
sa part, ie voy l’effect de l’esperance que i’ay euë
en la bonne intention de V. A. pour establir vne
ferme amitié en les deux Couronnes & vn perpetuel
repos entre leurs suiets : & comme pour
mettre à fin vn ouvrage si grand & si desiré : il
semble que Dieu a destiné l’extreme prudence
de V. A. ie desiray par ma premiere Lettre d’y
contribuer ce qui seroit en moy, & la traiter personnellement
avec V. A. ie dis le mesme par cette-ci,
envoyant à V. A. Dom Gabriel de Toledo,
pour luy declarer la ioye que l’espoir de ce bonheur
me donne, escrivant par luy le surplus de ce
qu’il plaist à V. A. me permettre par sa Lettre : i’espere
& attens avec impatiance son approbation
& plusieurs occasions du service de V. A. pour
montrer dans la ponctuelle execution, l’affection,
& les desirs que i’ay : Dieu veülle conserver
longues années la Sérénissime personne de
V. A. Du camp de Bazoches, le 8. Septẽbre 1650.
De V. A. Son plus grand serviteur &
La suscription : Cousin, Leopoldo Guill.
Au Serenissime Seigneur le Duc d’Orleans mon
Cousin.

 

Autre Lettre du mesme Archiduc presẽtée à sadite Altesse
Royale, par Don Gabriel de Tolede.

SERmo Sr.

Con el ardiente desseo que V. A. tiene del reposso de
la Christiandad me permitte en su carta nombre

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las perssonas, el lugar, yel dia para tratalle y concluylle, y
vssando con el mismo affecto desta permission, dixo à V.
A. en la que recivira pormano del Baron de Verderonne
lo que en la primera parte, iuzgo pormas effectivo, baviẽdose
hasta aora en las demas formas de congressos experimentado
las dilaçiones, yinconvenientes que V. A. save ;
el lugar puede ser entre Rens y Retel, y el dia alos diez
yocho deste con que haviendo obedeçido à V. A. en nombrar
las perssonas, el lugar yel dia, me queda solo que
dezir que a todo servira de salvo conduto la palabra reçiproca
de Principes, y que embio a D. Gabriel de Toledo
a assegurar a V. A. ia sinçeridad demi intençion en quanto
le propongo, y la muchas stimaçiore que he hecho de la
carta de V. A. y que segun, ella aya podido dareste passo
en negocio tan importante, esperando dara V. A. los
demas serenissima perssona ge de. me. annos. Del campo
en Bazoches a 8. de Septiembre de I550.
De V. A. Su major servidor e primo.
LEOPOLDO GVILL.

 

SERENISSIME SEIGNEVR,

Vostre Altesse me permet, selon l’ardent desir
qu’Elle a du repos de la Chrestienté, de nommer
les personnes, le lieu & le jour, pour le
traiter & le conclure, ayant avec pareille affection
vzé de cette permission, j’ay escrit à V. A.
par celle qu’elle recevra de la main du Baron de
Verderonne, ce que sur le premier point i’ay
iugé de plus effectif, eu égard aux longueurs &
aux inconuenians que l’experiance nous a fait

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voir dans les autres formes d’Assemblées, ainsi
que V. A. sçait : Le lieu peut estre entre Rheims
& Rethel, & le iour au dix-huictiesme de ce
mois, avec quoi ayant obey à V. A. quant
à nommer les personnes, le lieu & le iour. Il ne
me reste autre chose à dire, si ce n’est qu’à tout,
les paroles reciproques des Princes serviront de
sauf-conduit, & que i’envoye maintenant Dom
Gabriel de Toledo, pour asseurer à V. A. la sincerité
de mon intention en tout ce que je luy
propose, la grande estime que i’ay fait de la [1 lettre ill.]ettre
de V. A. & que conformement à icelle, i’ay
fait le premier pas en affaire si importante, en
esperance que V. A. fera les autres. Dieu veuille
conseruer la Serenissime personne de Vostre
Altesse longues années. Du camp de Bazoches,
ce 8. Septembre 1650

 

De Vostre Altesse
Son plus grand seruiteur & Cousin
Leopoldo Guill.

La suscription est, Au Serenissime
Seigneur le Duc d’Orleans mon Cousin.

A l’issuë de cette audiance Son Altesse Royale
pria le Nonce de Sa Sainteté & fut d’avis que
le Comte d’Avaux Plenipotentiaire de France
pour ladite paix & l’Agent de la Republique de
Venise, en l’absence de son Ambassadeur, ailassent
le iour suivant conferer avec ledit Seigneur
Gabriel Tolede, afin d’aprendre de lui s’il avoir

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à dire quelque chose de plus-precis sur ce suiet,

 

Il retourna au Palais d’Orleans le 15. du mesme
mois apres midi, où il fut receu de mesme, &
remporta cette Lettre de Son A. Royale.

Copie de la response faite par son Altesse Royale à M.
l’Archiduc Leopold, sur les deux dernieres Lettres qu’elle
a receuës de lui.

Monsieur mon Cousin,

I’ay veu avec vne extreme contantement
par les Lettres de V. A. & ce que Dom Gabriel
de Toledo m’a dit de sa part que Nous
convenons Elle & moy en vne mesme volonté
de faire la paix : Aussi est il vray que ie la desire
si passionnement, que bien qu’en toutes les
negociations qui se sont faites sur ce suite entre
ces deux Couronnes, il y ait tousjours eu des
Deputez de part & dautre, avec plein pouvoit
de traiter & de conclure & qu’au moins il semblast
necessaire que les principaux articles fussent
examinez par eux, avant que faire l’entreveuë
que V. A. me propose : ie suis toutefois si persuade
de la sincerité de ses intentions, que i’accepte
tres volontiers la conferance qu’Elle desire
entr’Elle & moy, & que i’en conçois des-ja par
auance le repos general de la Chrestienté : Et
comme iay communiqué cette resolution à
Monsieur le Nonce & à l’Agent de la Republique
de Venise, qui sont Ministre des Princes

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Mediateurs, ie les ay priez de se rendre pres de
V. A. pour contribuer à j’aiustement du lieu, du
temps & des conditions necessaires pour nostre
entreveuë : Ce suiet est si important, que i’envoye
le Comte d’Avaux Commandeur des Ordres
du Roy Monseigneur & Neveu, Ministre
d’Estat, & son Ambassadeur extraordinaire &
Plenipotentiaire pour la Paix, pour convenir avec
V. A. de toutes les choses susdites : Ayant
creu ne pouuoir faire à cét effet vn meilleur chois
que d’vne personne qui a tousjours agi avec
beaucoup de candeur & de zele pour paruenir à
la paix : Cependant, i’asseureray V. A. que ie ne
souhaite pas seulement que nous puissions Elle
& moy y donner la perfection pour le bien &
l’avantage des deux Couronnes & de toute la
Chrestienté ; mais aussi pour m’interesser avec
V. A. en vn succez si glorieux : tant l’estime singuliere
que ie fais de sa personne me rend son affection
chere, & m’oblige à estre tousiours,

 

Monsieur mon Cousin,
Vostre tres-affectionné serviteur
A Paris ce 15. Sept 1650. & Cousin GASTON.

Suscription de la presente Lettre : A Monsieur
l’Archiduc Leopold mon Cousin.

Le Comte d’Avaux deuoit en suite partir pour
se trouuer au rendez vous. Chacun remportant
vne bonne esperance de si bons commancemens.

A Paris, du Bureau d’Adresse, aux Galleries du Louvre deuant la ruẽ
Saine Thomas le 17 Septembre

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