Duval, Jean [?] [1652], LA QVATRIESME PARTIE DV PARLEMENT BVRLESQVE DE PONTHOISE, OV LA RESPONSE AV LIBELLE IMPERTINENT INTITVLÉ LE PARLEMENT BVRLESQVE DE PARIS, Par l’Autheur de la premiere, seconde & troisiesme Partie. , françaisRéférence RIM : M0_2701. Cote locale : B_15_39.
LA QVATRIESME PARTIE du Pàrlement burlesque de Ponthoise, OV LA RESPONSE DV LIBELLE impertinent intitulé le Parlement burlesque de Paris.
Qvoy ! toûjours mõstres à cõbatre ! Ou trois à trois ou quatre à quatre, Alcide ny suffiroit pas, Et quoy que ie sois desia las ! Abbattre encor l’Autheur Crotesque Du Senat de Paris Burlesque Et fut-il vn des Presidens, Qui sont venus nicher dedans Nostre Nid à rats de Pontoise Faut que contre luy ie degoise. Que ie luy donne le relais. Icy d’exorde ie ne fais ; Et voicy comme commence Monstre remply d’extrauagance ! Sans ceruelle ny iugement ! Ie ne puis comprendre comment Tu tés mis dans la fantaisie Vne si sotte Poésie ! Aprens, infame sermonneur, Que tu receurois trop d’honneur, Si celles que tu nommes fiéres Te traittoyent à coups d’estriuieres, Les Chanteurs du bout du Pont-neuf Te seruiront de nerfs de bœuf, Tes supplices & tes prisons Ce sont les petites Maisons.
Viens-ça dis meschante vipere, Pourquoy d’abord és-tu faussaire. Penses-tu que l’on soit si sot ? De croire que LA GVILLEMOT Ait par licence de L’ALTESSE Mis tes fadaises sons la Presse ; Sçauons-nous pas (gros ignorant) Que c’est ton Iulien Courant.
De ton stille l’extrauagance, Et ton inégalle cadence Ou trop, ou bien trop peu de pieds, Et tant de mots estropiés, Enfin sottise sur sottise, Ne font que trop voir ta berise. Quelquefois douze masculins, Vne autrefois six feminins Font voir que tu masculinize Plus que tu ne femininize : Et si ton pireux Parlement Vouloit rendre vn bon Iugement (Mesme, qu’il chaume de matiere) C’est de t’enuoyer en galere, Car par ta piece (gros butort) Tu luy fais vn sensible tort, Monstrant par ta chienne de Muse Le plus habille estre vne buse. Mais toy qui n’és qu’vn franc vaurien ! En bonne foy ! cognois-tu bien Tous ceux que ta piece de halle Sur ton meschant papier estalle ? Sçais-tu qu’ils composent la Cour, Qui de l’honneur est le sejour Qu’ils font le Temple de Iustice, Ou la vertu détruit le vice :
Ha ! d’auoir entrepris BROVSSELLE Tu merite qu’on t’escartelle ; Cette source de probité, Ce modelle d’integrité, Qu’on peut dire (sans flatterie) Le pere de nostre patrie Ce n’est pas comme MAINARDEAY, A qui l’on prepare vn cordeau ; BROVSSEL n’ayme que la Iustice, L’autre est vn monstre d’auarice ; L’vn des Loix est le Protecteur Et l’autre en est le destructeur, Les fauoris BROVSSEL méprise Et MAINARDEAV les canonise, Enfin l’vn est tout vertueux Et cét autre est tout vicieux.
Mais quel est l’excez de ta rage ? D’attaquer dans ton sot ramage Le grand President de NESMOND, Qui maintenant tient le timon, Et fait garder la discipline De la Iustice Palatine : Sur luy les plus grands mesdisans, Et les plus lasches complaisans Dans leur plus infame Satyre, N’ont jamais trouué rien à dire. Faut-il que ton esprit tortu Morde sur la mesme vertu,
Malheureux ! tu diras peut-estre Que ce grand homme s’est fait traistre Et que ses confreres il vend Pour estre premier President Comme cette teste legere Et de son corps le vitupere POTIER, qui s’est fait renegat Pour estre Prince du Senat Tu veux peut-estre qu’on compare Auec COIGNEVX cét esprit rare, Qui n’a rien en luy de gentil, MAISONS ce President ciuil Qu’on connoît pour vn habille hõme Et COIGNEVX pour beste de somme.
L’on sçait qu’il n’ayme que l’hõneur, Que Coigneux n’est qu’vn flagorneur, Que Maisons rend bonne Iustice Que Coigneux, qui suit son caprice, Est (quoy qu’il fasse le fendant) Indigne d’estre President. Cette aussi belle raillerie D’accuser de la ladrerie LONGVEIL, que tu nommes PETRÉ Qui merite d’estre mitré, Il n’est point de race lépreuse Comme l’engeance rabotteuse, Du vilain & malfait nigaud Le President de GVENEGAVD, LONGVEIL est homme de sçience Aux pauures il fait assistance, Son cœur n’est rien que charité Son ame rien que loyauté. Celuy que tu mets à l’estable, Ce MVSNIER amy de la table, Apprens icy, que quelque iour Il te pourra joüer d’vn tour, Et punissant ta médisance, Te faire perdre contenance. Il est ferme comme vn rocher, Et l’on ne luy peut reprocher, (Comme à l’ALLEMENT des Requestes) D’estre de ces legeres testes Qui quittans le meilleur party Leur conscience ont dementy. Mais est-ce pas bien chercher noise ? D’en vouloir à Monsieur BENOISE, Falloit-il, dans ton entretien, Te prendre à cét homme de bien ? L’on peu mettre dedans ses tiltres, Que iamais il n’a brigué Mitres,
Ie m’estonnois si ta Legende N’auoit point parlé de DESLANDE De cét homme qui n’est que cœur, Et qui fronde auecque vigueur, C’est l’ennemy de fourberie, Et de la Mazarinerie, A luy-mesme tousiours esgal Au Souuerain tousiours loyal Le destructeur de l’Eminence Et qui fait nargue à l’inconstance. Si Thibeuf l’auoit imité En sa place il auroit resté.
Mais pourquoy dans ton vilain rolle Traittes-tu DE HODIC, VIOLLE Et les COVLONS & les CHARETONS De gueux, d’Espagnols d’hannetons, Et de semblables vituperes Qui sont injures d’harangeres, Pourquoy nommer cocu COVLON Pourquoy dire CROISSY felon Que BACHAVMONT a la verolle Qu’il craint de bauer de la colle, Que LOTIN n’est rien qu’vn perdu Qui merite d’estre pendu : VAVROVY fils de malefice Qu’il est nourry de pain d’espice, Pourquoy (beste au dernier carat) Parles-tu si mal de DORAT, Le pourquoy, ie te le veux dire C’est qu’ils ont frondé le Messire, Dont le cul fut jadis venal (Ie m’explique) le Cardinal, Ils bourrent la Mazarinaille Et veullent chasser la canaille. Dont la moindre est plus qu’vn tyran, Capable de mettre au saffran Tous les peuples de nos Prouinces, Et parce qu’à Messieurs les PRINCES Tous ces genereux Senateurs Tesmoignent que bons seruiteurs Ils sont de Majesté Royalle, Et qu’ils ont l’ame tres-loyalle Tu voudrois bien qu’on deguainast, Afin qu’on les exterminast.
Prens mon Conseil, il est honneste, N’estourdis plus ta pauure teste, Cesse meshuy de rimailler, Et contre ces gens criailler, Ne crois pas que rien les esmeuue Tu sçauras qu’ils sont à l’espreuue Des impostures que tu dis Quand bien mesme tu dirois pis Sont d’autres gens que Bragelonne Qui merite qu’on le bouchonne, Ny que le President Perrot Qui peut à peine dire vn mot : Que Tambonneau, Mandat, de Seue, Gens propres à mener en Greve Que Saincte Croix ny que Feideau, Qu’il faudroit estouffer dans l’eau Ny que Bordier, ny que la Barre, Qui meritent cent coups de barre.
Que tu t’es donné de trauail Pour descrier SERY PORTAIL, Il est ennemy du sieur Iulle, Et pour cela c’est vne mulle ? Pour vn sot c’est bien debutter, Mais ie te veux admonester Que cette haine dans l’Histoite Vn iour fera toute sa gloire.
Il est esgal, mais c’est tout cœur Cét homme incague la faueur, Ce Iuge est vn incorruptible, A faire iustice inflexible, Et si son courage en est crû Sire Iule en a dans le cu, Enfin, il est vn magnanime, Que plus que le Febure en estime : Ce le Febure est homme hautain, Inconstant & superbe & vain Tesmoin (au blocus) la Bastille, Où voulant droit comme vne quille Entrer en garde auant SERY, L’on iugea dont il fut marry, Voulant le joüer à Croix pille, Que d’vne marche bien gentille,
Ceux qui tesmoignent leur constance Pour exterminer l’Eminence, Sont Racine, Foucault Quelin, Machault, les Boulangers, Bauin, Et nostre Machault des Enquestes N’est point le fils de coupe testes, Il est fils d’vn homme d’honneur, Et de plus, vn parfait frondeur.
Ca venons à ces chiens de chasse, Que tu mets dessus la paillasse.
Les d’Erbignis, les Caumartins, Les Barillons, les Barentins, Chasseront la race maudite Qui maintenant est fauorite ;
Mais tu ne dis rien des Pithou, L’Aisné, Bitaut, Gilbert, de Thou. Veideau, Saueuse, de Courcelle, Qui n’ont point part en ton libelle, Refuge, & tant d’honnestes gens, Tant Conseillers que Presidens ; Chacun d’eux à bon droit se pique, De n’estre pas dans ta Chronique. Parce que ceux par toy blasmez, Tant s’en faut qu’ils soient diffamez, Que par ta rime mal plaisante Leur gloire en est plus esclatante. Ce sont ces nobles criminels Que tu compares aux Cromvvels, Sans preuue ; ainsi ta calomnie N’est rien que belle felonie, Qui fera que la foudre en bref Escrasera ton chetif chef Et c’est ce que ie te souhaite, (Peut-estre seray ie Prophete,) Et que tes miserables os Sentent les plus miserables maux. Que souffrit iamais creature ! Que les demons ! que la nature Facent vn exemple de toy ! Dont nos Neueux ayent effroy ! Que cent fois le iour tu perisse ! Qu’à tout moment nouueau supplice Deschire ton cangrené corps : Qu’vn million de cuisans remors, Tirannisent ta meschante ame ! Que les bourreaux ! le fer ! la flame Soyent tes plus gracieux tourmens ! Enfin que les quatre Elemens Par tout te declarent la guerre Point ne te soustienne la terre ? Que point ne t’esclaire le feu ? Te rejette l’Element bien ? Que le deffaut d’air te suffoque ? Et par corde la mort te croque ? Bref, sois miserable tousiours ? Sans qu’aucun te preste secours ? Et, quand au sommet de misere T’aura mis diuine colere, Personne de toy n’ayt pitié, Au contraire l’inimitié Qu’on aura contre ta personne, Face que le monde bourdonne, Que par là tu n’as satisfait A ton detestable forfait, A ton outrageuse malice D’auoir medit de la Iustice. (Pour complaire à des Renegats) Du plus auguste des Senats.
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