Mirand,? de [1649], LA ROBBE SANGLANTE DE IVLES MAZARIN. Ou les veritables recits des fourbes, des impostures & autres vices. Par le sieur de MIRAND, Gentilhomme Cicilien. , françaisRéférence RIM : M0_3554. Cote locale : A_8_66.
Section précédent(e)

LA ROBBE
SANGLANTE
DE
IVLES MAZARIN.

Ou les veritables recits des fourbes, des
impostures & autres vices.

Par le sieur de MIRAND, Gentilhomme Cicilien.

A PARIS,
Chez FRANÇOIS MEVSNIER, au mont
sainct Hilaire.

M. DC. XLIX.

-- 2 --

LA ROBBE SANGLANTE DE
Iules Mazarin, Auec la veritè reconnue ou le veritable recit
de toutes les fourbes & impostures.

IL me semble d’auoir leu autrefois qu’vn certain villageois
ayant esté vollé fut trouuer le Dieu de la verité
pour s’enquerir qui pouuoit estre celuy qui auoit
commis le larcin, mais ayant trouué qu’on luy auoit
coupé la teste il s’adressa au Dieu Apollon, lequel interrogé
sur le mesme suiet, respondit qu’il allât hardiment
s’enquerir de quelque autre, car il craignoit qu’il n’y arriuat
le mesme qu’au Dieu de la verité. Cette parabole ne
descrit-elle pas naïfuement le malheur du temps passé auquel
on ne pouuoit dire la verité sans se mettre au hazard
de perdre la vie : mais depuis que ce mauuais temps est passé,
que graces à Dieu & au plus illustre & plus celebre Senat
de la terre, cette belle verité qu’on tenoit dans les fers
a esté mise en liberté : Il me semble qu’il doit estre permis
à chacun de la reconnoistre, afin de luy dresser des Autels
comme à la plus pure de toutes les Deïtez.

Prenons donc la verité dans sa source, & sans remuer
des os & des cendres, ny toucher à des crimes que Dieu
mesme a oubliez s’ils ont esté confessez de bon cœur.
Commençons par le ministere du Cardinal Mazarin, sans
tesmoigner ny passion ny interest, ny tant soit peu d’aigreur.
Doncques à prendre les affaires selon la raison d’Estat,
laquelle quelquefois est preferable aux Loix & aux
Coustumes, nous sommes obligez de confesser que nous

-- 3 --

auions besoin d’vne personne neutre pour tenir les deux
luts de la balance suspendus sans pancher plus d’vn costé
que d’autre attendu le danger qu’il y auoit que dans ce
changement tant de malheureux innocens, tant de coupables
sans crimes ; & tant de captifs d’Estat estant rendus
à la France, s’ils pouuoient auoir le dessus ne se resentissent
des outrages qu’ils presumoient leur auoir esté faites, ou
que le parti contraire continuant dans la mesme authorité
ne voulut point relascher de ses iniustes maximes & de
ses inquisitions d’Estat ce qui pouuoit porter les affaires
dans quelque extremité. De sorte que le Cardinal Mazarin
ayant estanché la source de ses broüilleries, nous
pouuons dire que nous ne luy serions pas mediocrement
obligez, si la suit te de tant de maux que nous auons soufferts,
ne nous faisoit veritablement reconnoistre que le
bien que nous aurons receu : c’estoit vn effet de le bonté
& de la pieté de nostre incomparable Reine, & qu’au
contraire, nos pertes & nos desordres & nos souffrances,
sont les veritables effets de l’auarice, de l’ambition, de
l’enuie, de l’ingratitude, & de la fourberie de Mazarin :
Quant à son auarice, elle est si sordide & si furieuse, qui
n’en fut iamais point de semblable : En effet, que sçauroiton
imaginer de plus lasche, que de n’approche pres de sa
personne que de petites gens, pour pouuoir partager auec
eux les recompenses qu’ils receuoient de sa propre main :
de sorte, que comme il n’osoit pas conferer les Eueschez,
les Abbayes, & les grandes dignitez à ces sortes de gens,
on l’entendoit souuent pleindre, dequoy tant de Mitres
& tant de Croces ne le remboursoient des frais qu’il auoit
fait, pour auoir vn Chapeau, cõsideré que pour auoir le proprio
motu, pour le Cardinal de saincte Cicile, il auoit donné
douze cents mille escus à la Segnora Olympia : bien est il

-- 4 --

vray que comme ie considere la banqueroutte de Leony :
car on sçait que ce miserable n’a fait que prester le nom,
& seruir d’instrument à la furieuse auarice du Cardinal. Il
me semble voir Pisarre dans le Peru, quand il fit mourir
le Roy Attabalipa son prisonnier, pour ne luy donner pas
assez tost la rançon qu’il luy auoit promise, veu que non
content d’attendre les impositions, les tailles & autres subsides
extraordinaires, qui montent les cent millions, somme
capable de souler les Crasses & les Nerons, il se sert des
moyens qui auparauant auoient esté inconnus à l’auarice,
mesme ses rapines ne s’arrestent pas dans les villes ny dans
les maisons des Banquiers, elles vont aux champs pour
voller iusques au pain des munitions des gens de guerre,
ayant plus fait mourir des soldats en deux campagnes,
que la peste ny le fer n’en sçauroient auoir rauagé depuis le
commencement des guerres : & c’est vne chose tres assurée,
que de vingt quatre ou tant de mille hommes qu’il y auoit
au siege de Cremone, il n’en est pas reuenu six mille, encore
si defaits de la fatigue mais plus de la necessité, que ie
connois des Capitaines des mieux faits auoir esté traittez
de gueux, par des gens de leur connoissance, tant
ils estoient changez ; ne croyez pas que Mazarin soit le
seul qui croit auoir droit de venir querir les richesses des
Gaules, i’ay veu venir des trouppes d’Italiens, qui comme
de griphons de Schytie, & formis de Iroglodites disoient
franchement parmy eux, qu’ils venoient pour se charger
d’or, & repeter l’argent qu’autrefois leurs ayeuls donnerent
aux Gaulois, pour oster le siege de deuant le Capitole :
I’oubliois à dire vne verité qui est assez commune, &
dont tous les Maistres des postes peuuent estre veritables
tesmoins, qu’il n’y a pas six mois qu’il passa vne douzaine
de Courriers consecutiuement auec des malles remplies

-- 5 --

d’or & de pierreries, qui disoient auec assez d’ingenuité,
que le temps ne leur estoit pas conté, & qu’ils auoient assez
de loysir, pourueu qu’ils portassent en seureté leurs
malles à Rome, il est vray qu’en cecy il obeïssoit aueuglé
ment au commandement de son pere, de qui vne lettre
fut surprise où il y auoit, Figlolo piglate dinare é mandale gli
n’ella vœstra casa.

 

Mais comme l’auarice marche rarement sans l’ambition,
& que le plus souuent ce sont deux corps qui n’ont qu’vne
ame, il a trouué les moyens de satisfaire en mesme temps
à ces deux passions : car lors qu’il s’entretient dans son Cabinet
auec les sansuës du peuple, & auec les donneurs d’auis,
sur les moyens de tirer la moüelle des os, apres auoir
espuisé les veines de tout nostre sang, Les Cordons bleus,
les Mareschaux de France, voire des Princes, sont dans la
garderobe à picquer le baü, ou à faire la Cour à quelque
petit mousquetaire, ou à quelque meschant commis, voila
iusqu’à quel point s’en va son ambition : & quoy que sa
naissance soit aussi obscure que celle de Zagachristos,
neantmoins il s’est tousiours picqué de Noblesse, iusques
à vn point qu’il a par fois suspendu son auarice & ses autres
vices, pour sacrifier à l’ambition, estant resolu de
pousser feu Magaloty iusques aux premieres charges de la
Couronne, afin que le monde creut qu’il estoit son parent,
en effet le traittant vn iour de cousin, I’entendis dire
au mesme Magaloty, Monsieur Mazarin me traitte de
parent mais ie n’en sçais rien : & comme il n’y a rien qui
excite tant la curiosité des hommes à cognoistre qui nous
sommes, que lors que nous nous mesconnoissons ou que
nous taschons à nous faire mesconnoistre, apres vne exacte
recherche de sa Genealogie. Ie ne trouue autre chose
sinon, qu’il est fils d’un Cicilien natif d’vne petite bourgade

-- 6 --

nommée Mazara, de laquelle n’estant que simple
bourgeois, il est à presumer attendu le rapport de son nom,
que c’est plustost vn nom de guerre que de la famille,
quoy qu’apres tout de quelque naissance qu’il puisse estre,
il ne sçauroit estre issu que de ces bourreaux qui ouurirent
les flancs des femmes, qu’on soupçonnoit estre grosses de
la semence des François : mais apres tout, se peut-il ouïr
vne parole plus hautaine & plus ambitieuse que celle du
Cardinal de saincte Cecile, qui n’estoit que l’organe du
Cardinal Mazarin, mi lo voiglio, apres quoy i’estime que
tout ce qu’on en pourroit dire, ce ne seroit qu’vn discour
superflu.

 

Son enuie n’est pas moindre que son auarice & son ambition,
que si vous en desirez voir des exemples, il ne faut
que sçauoir la capture du Comte Philippe ; car s’imaginant
qu’il luy seruoit d’obstacle à la fortune qu’il pretendoit
de faire à la Cour de Sauoye, & regardant d’vn œil
louche les prosperitez de ce sage Courtisan, il se resolut de
le perdre par vn auertissement qu’enuoya feu Monsieur
le Cardinal de Richelieu, que ce Gentilhomme seul troubloit
tout l’Estat de Sauoye, qu’il auoit intelligence auec
le Prince Thomas, & que tant qu’il seroit dans la Cour,
les affaires de sa Maiesté ne pourroient iamais auoir vn
heureux succez, ny vne issuë fauorable dans l’Italie, le
tout sans auertir Monsieur le Comte d’Arcour, qui faisoit
triompher alors les armes du Roy dans l’Italie, qui
sans doute luy eut doucement dissuadé son dessein, & luy
en eut representé des consequences dangereuses, qui ne
Iuge par cette action qu’il couuroit vne intention lasche,
& vn dessein criminel du pretexte du bien de l’Estat, le
Comte Philippe ayant esté depuis remis dans les mesmes
honneurs & dans la mesme authorité, voulez vous voir

-- 7 --

encore vn exemple prodigieux de cette fausse prospectiue
que nous appellons enuie, il n’est qu’à consideré
le temps auquel il est obligé de faire quelque gratification
des charges ou des benefices qui viennent à vacquer :
car estant mesme enuieux du bien qu’il fait, il le
donne le plus tard qu’il peut, & apres l’auoir donné, il
n’est moins triste ny moins pensif que s’il auoit perdu
ou qu’on luy eut vollé son propre bien, il ne paroit pas
moins enuieux en la façon de donner, car de s’imaginer
qu’il confere des Eueschez & autres Prelatures en
infament, ie ne dis pas seulement celuy à qui les donne,
mais toute la famille, en les remettant à l’Inquisition
& à censure d’vn bigot, & i’estime que de faire toutes
ces grimaces, ce n’est pas tant vne coustume Italienne
& vne Inquisition Espagnole, comme vn effet de son
enuie, qui ne luy permet pas de faire du bien, si ce n’est
à regret, ou de balancer le bien auec l’iniure, pour satisfaire
aux appetits de ce monstre.

 

Mais comme l’enuie ne s’escarte qu’à regret de la compagnie
de l’ingratitude, il n’est moins ingrat qu’ẽuieux,
tesmoins Messieurs de Franchipany : car quoy qu’il
eut d’extremes obligations à ces Seigneurs, i’oseray
dire plus grandes qu’à son propre pere, pour auoir esté
entretenu dans le College à leurs despens, neantmoins
au lieu de reconnoistre vn si genereux bienfait, il ne la
pas seulement oublié, mais il a desdaigné les mesmes
Seigneurs, sur quelque demande qu’ils auoient faite à
l’auantage de la France, d’où depuis ils ne l’auoient iamais
appellé que du nom de Mariollel : de moy ie connois
vn Gentilhomme assez qualifié, qui l’ayant extremement
obligé, soit de son conseil, soit de son espée,
& hazardé dans vne occasion assez perilleuse, son honneur

-- 8 --

& sa vie. Le Cardinal le pria de seruir vne Campagne,
pour seruir de pretexte à la recompense qu’il esperoit
luy faire donner par sa Maiesté, le mesme Gentilhomme
apres en auoir passé 7. ou 8. luy ayant demandé
vne chose iuste & de peu de valeur, il n’y a
pas quinze iours qu’il en fut refusé honteusement, voila
de quelle façon il sçait reconnoistre les biensfaicts ;
mais sans passer plus auant, l’exemple de Monsieur de
Chauuigny est vn flambeau qui nous esclaire sans nous
brusler, tout le monde sçait qu’il doit vne partie de son
auancement aux soins de ce sage Seigneur, la façon
dont il les a reconnus, c’est que de Gouuerneur, il l’a
du prisonnier.

 

Du meslange de ces vices s’est formée cette insigne
fourberie, qui n’a pas seulement trahy les particuliers :
mais qui a allumé le flambeau, dont toute la terre semble
estre embrasée, consideré qu’il y a peu de personnes
souueraines qui puissent dire en auoir esté exemptes,
mais sans en aller chercher plus loin que de chez
nous quelque tesmoignage, il suffit de rapporter celle
qu’il pratiqua à l’endroit de Madame de Guise : car
ayant empesché directement & indirectement le secours
quelle taschoit d’enuoyer à Monsieur son fils,
comme il sceut que ce genereux Prince auoit esté arresté
prisonnier : (car il en fut aduerty quatre ou cinq
iours auant Madame de Guise) il fut trouuer cette Princesse
à laquelle il protesta toute sorte de soubmission &
de redeuense, & que de ce pas il s’en alloit faire haster
le secours qu’on preparoit pour Monsieur son fils, cette
fourberie n’est pas seulement lasche mais criminelle,
étant vne chose tres-asseurée que Naples n’a esté perdu
qu’à faute de secours, que s’il se faschoit de voir Naples

-- 9 --

entre les mains d’vn Prince Lorrain, il falloit proposer
à ce peuple Monsieur d’Anjou qu’ils ont tousiours souhaitté
auec vne extreme passion, ce nom estant fatal
aux Neapolitains.

 

Tous ces vices ne luy obscurcissent pas seulement la
lumiere de l’entendement, mais le priuent entierement
de toute sorte de connoissance, n’ayant iamais veu vn
esprit plus plat en toutes sortes d’affaires : car en effet,
en quelle Polytique ou en quelle Morale peut-il auoir
appris, que pour regner il soit necessaire de destruire
tous les hommes sur qui il pretend de regner, sinon
qu’il fut troublé de la maladie de ce melancholique Athenien,
qui se disoit ennemy de toutes les personnes,
ou qu’il pretendit de regner tout seul comme Neron,
& certes il n’est personne dans ce Royaume qui ne se
ressente de ses attaques, i’oseray dire mesme ses creatures,
consideré que le bien qu’il a fait à quelques-vns,
il l’a fait de si mauuaise grace, qu’ils se ressouuiennent
plustost de l’iniure que du bien-fait, pour le reste,
qu’est-ce qu’il n’a pas fait au menu peuple, que nous
appellons enfans de la sueur & du trauail, n’est-il pas
vray que ceux qui ont suruescu à ses cruelles rapines,
portent enuie à ceux qui sont morts dans les prisons de
necessité & de mal-aise, pour ressentir de plus en plus
de nouuelles persecutions, que n’a-t’il pas fait aux gens
de guerre, il ne les a pas seulementtraittez d’ennemis &
de barbares mais de criminels, les ayant cassez alors
qu’ils esperoient quelque rafraichissement apres tant
de fatigues. Pour la Noblesse, n’est il pas vray que s’il
ne les a tous declarez roturiers par Edict du Roy, il les
a traittez pis que de cela d’effet & de parole. Pour le

-- 10 --

Clergé, que peut-on faire de pis, que les traitter de vagabons
& des prophanes. Pour Messieurs de la Iustice,
il suffit de dire, qu’ayant voulu mettre sous les pieds ce
Panteon Parisien, i’entens cette assemblée de tant des
Dieux, il est à presumer qu’il a voulu renuerser la Monarchie,
ayant voulu sapper les fondemens & les bases,
ce qu’à mon auis ayant luy mesme consideré, apres
que ce celebre Senat a eu lasché vn des carreaux de sa
Iustice, il a iugé à propos d’auoir recours à la grace,
puis qu’il n’y a que ce Haure qui le puisse mettre à couuert
des iustes poursuittes, de tout ce qu’il y a d’habitans
dans ce Royaume.

 

C’est donc à vous Princes genereux, qui estes autant
d’Astres, à qui nostre Soleil François ne fait point de
difficulté, de departir quelque rayon de sa Lumiere,
pour vous faire briller dans les iours mesmes les plus sereins,
& à vous encore Noblesse, qui suffit d’appeller
Françoise, pour dire que vous estes la plus illustre & la
plus genereuse de la terre, à ne remedier pas seulement
au passé & au present : mais à preuoir encore à ce qui
peut arriuer à l’auenir, & sur tout, de defendre que iamais
Italien puisse estre introduit, ie ne dis pas dans le
ministere de l’Estat, mais dans les moindres charges du
Royaume ; car en effet, est-il raisonnable que nous deuions
plus aux Italiens en France, que les Italiens ne
nous doiuent à Rome, or est-il que depuis que le plus
honneste homme de France ne sçauroit iamais posseder
en Italie vn office de Sergent, pourquoy deuons nous
traitter d’vne autre façon les Italiens en France, &
pourquoy le Comte de Chasteau Vilain parent du feu
Pape Vrbain, apres l’auoir seruy 22. ans dans le ministere,

-- 11 --

reuiendra en France de la mesme façon qu’il en
estoit party, & le Cardinal Mazarin retournera à Rome,
chargé des despoüilles de toute la France, comme
s’il venoit de la conquerir, & de la rendre vne Prouince
Romaine :

 

Que s’il est veritable que Charles le Grand, apres
auoir remis les Papes dans leurs Throsne & aneanty la
Monarchie de Lombars, voulant faire obseruer en
Guyenne le loix Romaines, comme celles qui luy sembloient
les plus justes, en fut empesché par vn Gascon
qui luy respondit hautement, qu’il n’estoit pas honneste
ny raisonnable que les vainqueurs receussent la
Loy du vaincu, souffrirez-vous qu’on vienne alterer
l’ingenuité & la franchise des Gaulois, la candeur &
la pureté des François par des fourberies Italiennes &
par des subtilitez Romaines, le Roy Loüis 13. de tresglorieuse
memoire ne vous a-t’il pas tracé le chemin,
car comme le feu Cardinal de Richelieu luy eut nommé
Particely pour Sur-intendant des Finances : le
vous prie mon Cousin, luy respondit ce sage Monarque,
ne me parlez pas des Italiens, & neantmoins comme
s’il n’y auoit pas en France des testes capables de
remplir vn bonet rouge, nous allons querir des Estrangers
pour leur donner ce que nous deurions tascher
d’obtenir pour nous mesmes, ce qui me fait craindre
raisonablement, que lors que sa Majesté demandera
quelque Chapeau pour vn François, qu’on n’allegue
la prescription qu’on a alleguée pour raison de la tyare,
c’est que le Sainct Esprit ne puisse non plus parler
François en la personne d’vn Cardinal qu’en celle

-- 12 --

d’vn Pape & c’est cette seule crainte qui me fait crier
à haute voix.

 

 


Vnissez-vous genereux Princes
D’vn indissoluble lien,
Pour chasser cet Italien
Qui pille toutes nos Prouinces.

 

Section précédent(e)


Mirand,? de [1649], LA ROBBE SANGLANTE DE IVLES MAZARIN. Ou les veritables recits des fourbes, des impostures & autres vices. Par le sieur de MIRAND, Gentilhomme Cicilien. , françaisRéférence RIM : M0_3554. Cote locale : A_8_66.