Anonyme [1649], LE NOCTVRNE ENLEVEMENT DV ROY, HORS DE PARIS, FAIT PAR LE CARDINAL MAZARIN, LA NVICT DES ROYS. EN VERS BVRLESQVES. , français, latinRéférence RIM : M0_2530. Cote locale : E_1_68.
Section précédent(e)

LE NOCTVRNE
ENLEVEMENT
DV ROY,
HORS DE PARIS,

FAIT
PAR LE CARDINAL MAZARIN,
LA NVICT DES ROYS.

EN VERS BVRLESQVES.

A PARIS,
Chez ARNOVLD COTINET, ruë des Carmes,
au petit IESVS.

Auec Permission.

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L’ENLEVEMENT DV ROY
hors de Paris.

 


IE veux chanter, sans prendre haleine,
Non le rauissement d’Heleine,
Non le rapt de ce beau garçon,
Qui sert à Iupin d’Eschanson,
Non l’enleuement d’Orythie
Par vn souffle de la Scythie ;
Non celuy de Nymphe Europa,
Qu’en vain fit chercher son Papa :
Non celuy là de Proserpine,
Dont Ceres fit si grise mine
A Mademoiselle Venus,
Sale Princesse des culs nuds ;
Ie ne pretends pas non plus dire,
Qui iadis rauit Deianire.
Tous ces rapts, & rauissemens
Sont de vieux diuertissemens :
Et ne voudrois prendre la peine
De les chanter que par douzaine.
Pour faire tréve de suspens.
Celuy que chanter ie pretens,
Et qu’en mon esprit ie rumine,
Est vn rapt à la Mazarine.
Rapt qui fit du bruit à Paris,
Plus que le rapt que fit PARIS,
N’en fit dans la fameuse Troye,
Qu’Achille pluma comme vne oye.
C’est vn rapt de cette façon,
Que vous veut dire ma chanson.

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La mode en est des plus nouuelles,
Et ne commença qu’aux estoilles,
La nuict de la Feste des Rois,
Il y eut Vendredy deux mois.
Muse qui sçais toute l’histoire,
Repasse vn peu dans ma memoire
Le Martial euenement
De ce grotesque enleuement.
Dis-moy quels motifs Italiques,
Ou pour mieux dire, tyranniques,
Induisirent le Cardinal
A faire à Paris tant de mal ;
Et pour quoy pourpre Mazarine
Luy interdisit la farine ?
Le vouloit-il faire ieusner
Auant que de luy pardonner ?
Asseurément que ce Ministre,
Autheur d’inuention sinistre,
Pour le punir de son rebec,
Le vouloit prendre par le bec.
Ne ments point, ma chere Camuse,
Crois tu que ce fust là sa ruse ?
Dis-moy si i’ay bien deuiné
De me l’auoir imaginé ?
A ce mot ie te voy sousrire,
Sans doute que tu vas le dire,
Mais au moins ne me trompe pas,
Et garde de faire vn faux pas.
Raconte moy bien, quelle mousche
Picqua cet animal farouche,
Et fit que Paris cette fois
Celebra de si tristes Rois.
Obserue sur tout vn bon ordre,
En me racontant ce desordre,

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Et reprens ta gaillarde humeur,
Pour bien chanter cette rumeur.

 

5. Mars.

 


Depuis le iour des Barricades,
Où l’on fit maintes algarades
A vaillans & braues Guerriers,
Qui combatoient pour Financiers.
Financiers, qu’on nomme sangsuës,
Pour parler en termes de ruës,
Pestes d’Estat, chiens de voleurs,
Maltoutiers, & monopoleurs.
Du depuis, dis-ie, que nos Bardes
Repousserent soldats des Gardes,
Qui de tous costez assaillis
Gagnerent bien tost le taillis.
Et par la force de leurs armes
Donnerent d’estranges alarmes
A nostre pauure Chancelier,
Fort éloigné de son pallier ;
Ce qui fit, nonobstant sa suite
Que PETRVS gagna la guerite,
Pour se mettre à l’abry du vent,
Qui souffloit derriere & deuant,
Formant en l’air vne tempeste,
Dont le choc eust brisé sa teste,
S’il n’eust bien tost gagné le bord,
Pour se refugier au port ;
Au port, s’entend au domicile,
Où logeoit Prelat de Sicile,
Qui plus pasle qu’vn trespassé
De tout ce qui s’estoit passé,
Receut ce compagnon d’office,
Eschapé d’vn grand sacrifice,
Qu’il pensa faire (ce dit-on)
Au Dieu, qu’on appelle Pluton,

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Quoy qu’en vne telle espouuante
Il eust fait, (bien qu’il ne s’en vante,)
De ses pechez confession,
Et receu l’absolution.

 

 


Enfin depuis que nos Megeres,
C’est à dire, nos Harangeres,
Firent si bien que sans appel
On rendit Monsieur de Broussel,
Qu’on auoit de chez luy par force
Enleué de dans vn carosse,
Et transporté dans certain lieu,
Pour se confesser au bon Dieu
De toutes ses fautes passées,
Tant en paroles qu’en pensées ;
Car, pour en franchement parler,
Breuuage il deuoit aualer ;
Mais breuuage qui de maniere
Conduit tout droit au Cimetiere,
Et par la vertu de ses eaux
Garantit l’homme de tous maux.

 

 


Le rouge Prelat de Sicile
Songea deslors à faire gille ;
Voyant qu’à Paris quelque iour
On luy ioüeroit vn mauuais tour :
En effet de faiseur de sauces
En peu de temps tira ses chausses,
Et sans trompette ny tambour
Fit sortir de Paris la Cour.
Mais se voyant à la campagne
Sans les troupes de l’Alemagne,
Qu’il pretendoit faire venir,
Pour se venger, & nous punir :
Son esprit fertile en malice,
Inuente alors vn artifice,

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Et par vn petit compliment
Enjolle nostre Parlement.
Il accorde à toute la bande
Ce que la Iustice demande,
Et, couurant de cendres son feu,
Fait bonne mine à mauuais ieu :
Leur dit d’vne façon ciuile,
Que le Roy veut rentrer en ville,
Et que sans faute Samedy
Il y sera sur le midy.
Pour ce coup il tint sa promesse,
Et ramena Maistre & Maistresse,
Afin que par vn second dol
Il en fist derechef le vol.

 

 


Depuis ce iour vn mois se passe,
On ne parle plus de disgrace,
Et l’on ne void dedans Paris
Par tout que matiere de ris.
Le fameux Hostel de Bourgogne,
Reprend de nouueau sa besogne,
Et le Theatre du Marais
Se veut encore mettre en frais,
Pour nous faire voir les merueilles
De ses machines nompareilles,
Et nous donner au Carnaual
Vn plaisir qui soit sans égal.
Tout parle de réiouyssance,
De Bals, de Balets, & de dance,
Et l’on espere desormais
Les fruits d’vne profonde paix.
Mais ce n’estoit pas l’esperance
De la Mazarine Eminence,
Qui nous fit voir en peu de temps
De bien contraires passetemps.

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Pendant qu’on songe aux Comedies,
Il prepare des Tragedies,
Mais Tragedies tout de bon,
Qu’on ne vid iamais à Bourbon.
Il fait par sous main de Pologne,
De Flandres, & de Catalogne,
Tirer toutes les garnisons,
Pour venir piller nos maisons.
Il fausse sa foy, sa parole,
Il restablit le monopole,
Fait tous les iours emprunts nouueaux,
Enuoye Mulets & Cheuaux
Chaque soir par diuerse porte,
Et se rit de nous de la sorte.
Toutesfois sage Parlement
Vid bien qu’on faussoit son serment,
Qu’on ne tenoit pas sa parole,
Et qu’on leuoit mainte pistole :
Mais comme il est de douce humeur,
Il n’en fit pas grande rumeur.
Il fait seulement quelque plainte,
Dit que le peuple a de la crainte,
Et murmure qu’aux enuirons
On retire des garnisons :
Que l’on desgarnit les frontieres,
Et des villes toutes entieres,
Pour venir fondre sur son dos,
Et sangler les pauures Badauts.
Que desia l’on void dans Pontoise
Maint Bourgeois fort mal à son aise,
Des rauages, & des degats
Que font chaque iour les soldats,
Qui ne receuans point de monstre,
Pillent tout ce qui se rencontre,

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Et viuent à discretion,
Ou plustost à profusion.
Que cela donne de l’ombrage
Aux esprits, qui craignent l’orage,
Et qui dans l’apprehension
Pourroient faire sedition.
Nonobstant telles remonstances
Des Parlementaires puissances,
Nostre Prelat, matois & fin,
Ne cesse de tendre à sa fin,
Et fait tant par ses tours obliques,
Et par ses ruses diaboliques,
Qu’il amuse tout le troupeau,
Dont il vouloit auoir la peau,
Luy promettant monts & merueilles
Pour le prendre par les oreilles,
Et le mener si rondement
Qu’il ne soufflast pas seulement.
Il resolut donc en luy-mesme
De luy faire faire Caresme,
Mais Caresme qui dure plus,
Que ces gros Caresmes joufflus,
Qui finissent le iour de Pasques,
Estans saouls de viandes de Caques.
Caresme, qui fort proprement
Se nomme jeusne seulement.
Tel que celuy de la Rochelle,
Qui mangea toute sa chandelle,
A fricasser friands mourceaux
De carosses & de cheuaux.
Et, qui n’ayant plus de quoy frire
N’eut plus aussi sujet de rire,
Ains aussi-tost quitta le dé,
Et vint doucement à Iubé.

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Il en pensoit faire de mesme,
Par le moyen d’vn tel Caresme
Mais le pauure sot est trompé,
Et son Caresme est attrapé :
Mardy gras a donné taloche
Dessus sa mourante caboche,
Et d’vn coup d’absolution
Luy a sanglé le croupion.
Muse, laissons-les là se battre
Et faire les diables à quatre ;
Retournons à nostre Prelat,
Qui va faire son attentat.
Desia la sombre nuict approche,
Il s’en va mettre chat en poche,
Et faire vn tour de son mestier
Plus subtilement que Cormier.
Qu’il va bien tailler des croupieres
A des gens qui n’y songent gueres !
Ie veux qu’on me dague le sein,
Si quatre sçauent son dessein.
Fais moy donc jallir de ta veine
Non pas quelque demie douzaine,
Mais quelque centaine de vers,
Pour bien décrire le reuers,
Dont Mademoiselle Fortune
Renuersa Ministre nocturne,
Qui dans la faueur de la nuit
S’eschappa de Paris sans bruit.

 

 


Phœbus le grand falot du monde
Estoit encourtiné de l’onde,
Et le vieux penard de Tithon,
Baisoit encore le teton
De la Cephalienne gouge,
Dont la couleur est tousiours rouge,

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Lors que Prelat Sicilien,
Sans au Senat en dire rien,
Apres que toute la canaille
Eut fait à qui mieux mieux ripaille,
Parce qu’il estoit cette fois
Veille d’vne Feste des Roys,
Nous enleua, comme vne Parque,
Louys nostre petit Monarque,
Que tout Paris tant regretta
Deslors que Prelat l’emporta,
Qu’à present il regrette encore,
Tant il l’ayme, & tant il l’honore,
Et que tousiours regrettera,
Tant qu’esloigné de luy sera.
Il rauit donc ce pauure Prince,
Du centre de nostre Prouince.
A vray dire, en cette action
Il eut grande discretion ;
Car la chose fut si secrette,
Qu’on n’ouyt tambour, ny trompette,
De la grande peur qu’il auoit
D’esueiller le chat qui dormoit.
C’estoit auoir, en conscience,
Vne profonde reuerence,
De ne vouloir mal à propos
Troubler des voisins le repos.
Il ne fut pas sorty la ville,
Qu’incontinent rumeur ciuile,
Quoy qu’à peine sceust-on le tour,
S’espand au quartier d’alentour ;
Quelque Bourgeois dans ces alarmes
Commence de crier aux armes ;
Mes amis, nous sommes perdus,
Le Cardinal nous a vendus.

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Qu’on ferme promptement la porte,
Et qu’on y plante vne cohorte,
Il faut refuser tout à plat,
De laisser sortir chien ny chat.
Si l’on espere, apres gogaille,
Nous prendre comme rats en paille,
Faut aussi que Seigneurs soient pris,
Qui sont encore dans Paris.
Il n’est point de meilleur remede
Dans le mal-heur qui nous possede :
Le reconfort des mal-heureux
Est d’en voir quantité comme eux.
Sus donc, que dans vn tel orage,
Vn chacun s’arme de courage,
Et prenne Harquebuze & Mousquet,
Sans dauantage de caquet.

 

 


Aussi-tost l’on prend la rapiere,
Le Mousquet & la Bandouliere,
Et sont tous ces nouueaux Soudarts
Plus superbes que des Cesars.
Preux & vaillans de telle sorte,
Ils se saisissent de la porte,
Ferment serrures & verrous
Barricadent bien tous les trous ;
Et mettant serpentin sous mesche,
Se preparent à faire bresche,
Au premier, qui, malgré leurs dents,
Voudront s’eschapper du dedans.
A voir la rage & la furie
De la nouuelle Iacquerie,
On eust dit que du Coutelas
Elle alloit mettre tout à bas.
De fait, elle tint son courage,
Car aussi-tost vint du bagage,

-- 13 --


Pour s’en aller à S. Germain,
Auquel on coupa le chemin.
Les plus hardis de la canaille,
Se jettent d’estoc & de taille
Sur le dos du pauure Cocher,
Et le font du Char trébucher,
Plus lourdement que le tonnerre
Dont Iupin renuersa par terre
Vn mauuais Cocher (ce dit-on)
Que l’on appelloit Phaëton.
Les autres grimpent par les rouës
Sans craindre ny crottes, ny bouës,
Et pillent meubles arrangez,
Comme des Tygres enragez,
L’vn se bossuë la caboche,
L’autre mainte pistole empoche :
Celuy-cy peste, en enrageant
De ne pouuoir auoir d’argent,
Et se rejette de plus belle
De cul, de teste, & d’escarcelle,
Vous casse, par maint chinfreneau,
De son compagnon le museau ;
On presse, on se pousse, on se hoche,
Au plus fort est tousiours la poche,
Tel a de l’argent à foison,
Qui s’en va vuide à la maison.
Bref, telles mains, & telles pattes,
Mains, qui sont fort peu delicates,
Firent du bagage de Cour
Inuentaire, qui fut fort court.

 

 


Quelque temps apres ce pillage,
Vint, en assez bel attelage,
Vn Carosse à quatre cheuaux,
Qui fut deschiré par morceaux :

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Il estoit à certaine Dame,
A qui l’on chanta bien sa game,
Quoy que Dame ne fust de Cour,
Ains de certain lieu d’alentour.
Ie plains fort son sort miserable,
Car la Dame estoit honorable,
Et malgré sa modeste humeur,
Elle monstra là son honneur.
On la déchire, on la dépoüille,
Les Fruictieres luy chantent poüille,
L’appellent Dame au cul crotté ;
Tout son magot est emporté,
Bestes & gens sont mis en proye,
Tant grosses pieces, que monnoye,
Tout est sans mercy, ny pardon,
Du Peuple mis à l’abandon :
Il n’est pas jusques à la frange,
Qui traisne au milieu de la fange,
Et chacun grippe son morceau
Quoy que foulé dans le ruisseau.
Iamais Loups de la Barbarie
Ne se jetterent de furie
Sur le dos de pauure brebis
Comme ces mangeurs de pain bis.
Ny ouspirs, ny sanglots, ny larmes,
N’esmeurent ces nouueaux Gensd’armes,
Et si subite affliction
Ne leur fit point compassion
Ils couurirent ces belles iouës
De frequentes plaques de bouës :
Et sur ce beau corps patroüillé
Ioüerent au Roy despoüillé
Voyant continuer l’audace
De la cruelle populace,

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Quelque Bourgeois à cœur humain
Commence à prendre picque en main,
Sort des plus fameuses boutiques,
Fend le gros, à grands coups de picques,
Retire en mesme temps des coups
Dame, qui n’auoit plus de poulx,
Et qui d’vne douleur si forte
Estoit, pour le moins, demy-morte,
Bref, la fait porter promptement
Dans vn bon lict, bien chaudement.
Depuis ce choc ie ne sçay mie,
Si la Dame est encore en vie :
Mais qu’elle soit en vie, ou non,
Ie vay poursuiure tout de bon.

 

 


Le bruit de telles pilleries,
Qui n’estoient pas des railleries,
S’espandit de tous les costez
Dans les lieux les plus escartez.
Plus cette ciuile tourmente
Se jette loing, plus elle augmente,
Et d’vn tel bruit, chaque animal
Veut discourir qui bien, qui mal.
L’vn dit d’vne façon l’affaire,
L’autre la dit tout au contraire,
Ainsi deux differents parleurs
Sont deux differents ambaleurs.
Mais laissons parler la canaille,
Qui ne dit iamais rien qui vaille :
Et voyons si dans le marché
Le pain s’y donne à bon marché.
Boulangers de pain de Gonesse
Y sont au bout de leur finesse,
Voyans qu’vn million de mains
Grippent de tous costez leurs pains.

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Ils ont beau crier patience,
Chacun se mocque d’audiance,
Et sans entendre de raison
Veut munir de pain sa maison.
Tel, qui n’auoit appris de prendre
Que pour trois iours de ce pain tendre,
Eut si grand peur, que cette fois
Il en prit pour deux ou trois mois :
Chaque Bourgeois vuide sa bourse,
Fait chez luy mainte, & mainte course,
Et reuient plusieurs fois querir
De quoy l’empescher de mourir.
Madame la grosse Bourgeoise,
Qui reposoit fort à son aise,
Et ne se hastoit pas si fort,
Pour laisser passer le plus fort,
Alors se trouua bien camuse,
De voir que (nenny ie m’abuse
Elle eut vn demy pied de nez,)
Pains estoient desia destournez.
Boulangers, qui de leur demeure
Ne sortirent de si bonne heure,
Que leurs Confreres & Cousins,
Compagnons, amis, & voisins,
Et qui furent plus tard en Ville,
Où se formoit guerre Ciuile,
N’eurent pas le temps de venir
De leurs pains nos Halles fournir ;
Chacun dés la premiere ruë
Sur charette de pain se ruë,
Et voudroit auoir trente mains
Pour enleuer autant de pains.
Iamais en pareille tempeste
Pains ne furent à telle feste,

-- 17 --


Et ne croy pas que desormais
Pains y soient encore iamais.
Car à pains on rendoit hommage
De grand cœur, & de grand courage,
Et tel sembloit les deuorer,
A force de les honorer.

 

 


Enfin quand toutes les charettes
S’en retournerent toutes nettes,
On eut recours au pain bourgeois,
N’en trouuant plus de villageois.
On va de boutique en boutique,
Personne d’honneur ne se pique,
Et l’on y voit le partisan,
Tout de mesme que l’Artisan.
Là le Loup, auecque la Louue,
Arrache tout ce qui s’y trouue,
Et deuore iusqu’au pain bis,
La Manne des pauures brebis :
Fait de paroles grande chere
A Madame la Boulangere,
Et luy iette sans marchander
Tout ce qu’il luy plaist demander.
Ces liberalitez si grandes
Font que mes Dames les Marchandes,
Dont chacun brigue l’amitié,
Encherissent pains de moitié :
Et rembarrent ceux, dont la langue
Leur veut faire quelque harangue,
En se plaignant de la cherté
De leur trop grande liberté.
Cherchez ailleurs ? (ce disent-elles)
Ie n’aymons pas tant de querelles,
Cà, çà, redonnez-nous ce pain,
Aussi bien n’auez-vous pas faim :

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S’il ne vous duit, c’est pour vn autre :
Vraman vous este vn bon Apostre
Et vous auez bonne raison
De pester en nostre maison
Allez ailleurs faire vacarme ?
Vous mettriez chez nous l’alarme.
Ainsi ces mutins chaperons,
Troussez comme des potirons,
Vous rendant muet vn pauure homme,
Font si bien qu’il paye la somme,
Qui les faisoit mettre en courroux,
Et l’obligent à filer doux.

 

 


Si vendeuses de pain sont cheres,
Aussi le sont Dames Boucheres,
Et rançonnent les pauures gens,
A peu prés comme des Sergens,
Qui font crier misericorde
A ceux qui meritent la corde,
Chacun dit, c’est vne pitié !
Tout est enchery de moitié !
Et faisant triste, & noire mine
Commence de crier famine :
Ceux qui d’entr’eux sont plus peruers
Iurent à tors, & à trauers,
Et ne sçachans à qui s’en prendre
Disent tout haut qu’il faudroit pendre,
(Mais, grotesque Muse, tout beau,
Tout cela n’est ny bon ny beau ;
Ne discourons pas dauantage
De l’insolence de leur rage,
Il n’est pas temps de parler gras,
Nous auons passé Mardy gras.)

 

 


Allons faire vn tour dans les Halles,
Quoy que d’ordinaire sort sales,

-- 19 --


Tant de crottes, que de bons mots
Tirez du langage des Goths,
Dont Megeres pleines de bouës
Se donnent souuent par les iouës,
Et voyons de quelle façon
On se iette dessus le son.
(S’entend son meslé de farine,
Qui garde l’homme de famine ;
Car son ne pourroit autrement
Luy donner grand soulagement.)
Desia l’on y court à la foule,
Desia l’vn sur l’autre se roule,
Et serre iusques à tel point
Le modele de son pourpoint,
Qu’il se fait peter la bedaine,
Et pasme d’vne courte haleine.
Là Meusniers voyent qu’à leur tour,
Chacun leur vient faire la cour :
Mais cette gent peu debonnaire
D’abord enuoye faire faire
Ceux, qui par leurs trop longs discours,
Ou qui, par leurs tours & retours
Esperent gagner quelque chose
A force de plaider leur cause :
Ce bestail reuesche & testu
N’en relasche pas vn festu :
Et ne croy pas qu’en tel desordre
Le Diable luy fist rien demordre
De ce qu’il a dit vne fois,
Il en faut passer par ses loix ;
Car tant plus il vend la farine,
Tant plus on songe à la famine.

 

 


Tout chacun voyant dans ce deüil,
Que le prix en croist à veuë d’œil.

-- 20 --


Cette cherté les intimide,
Rend l’vn vif, & l’autre stupide,
Selon les inclinations
De leurs imaginations.
Les vns sur l’aduenir se fient,
Les autres de tout se deffient,
Et disent que c’est le plus seur
De se garnir pour le futur :
Que la guerre Parisienne
Est pour estre de longue haleine,
Qu’on ne va pas à S. Germain
Pour reuenir le lendemain,
Lors que la nuict à l’eschauguette
On sort sans tambour ny trompette.
Quelqu’vn, qui croit mieux raisonner,
Dit qu’il ne faut pas s’estonner,
Que toute cette eschauffourrée
Ne peut pas estre de durée,
Et qu’on verra dans peu de temps
A Paris de grands changemens.
La rumeur (dit-il) est trop sorte,
Pour durer long-temps de la sorte,
Et de mal-heurs vn tel excez
Ne peut auoir vn long succez ;
Il s’en va sortir de la Ville
Des hommes plus de trente mille,
Si le premier iour de marché,
Le pain est encore arraché.
Ainsi gens de toutes volées
Veulent dire leurs ratelées,
Là Sauetier, ou Crocheteur
Veut faire le grand Senateur ;
Vn autre de pareille estoffe
Vous trenchera du Philosophe,

-- 21 --


Et iuge des presens malheurs
Comme vn aueugle des couleurs.
Enfin tant Bourgeois que Canaille
Parle de guerre, ou de mangeaille,
Et vous en dit son sentiment
Selon son petit iugement,

 

 


Mais c’est trop demeurer aux Halles,
Laissons-y Chaperons, & Calles,
Chapeaux de feutre, & Tapabords
Se passer cent fois sur le corps
Par leurs frequentes cullebutes,
Et vuider toutes leurs disputes.
Allons faire vn tour au Palais,
Où se vendent Glands & Collets,
Baudriers, Rubans, Esguillettes,
Et quantité d’autres sornettes ;
Non pour acheter des bijous,
Car ce n’est plus le temps des fous,
Outre qu’il est aujourd’huy feste,
Et que i’auons martel en teste.
Mais plustost pour sçauoir comment
Sage Seigneur le Parlement
Se prepare à mettre bon ordre
A cét effroyable desordre,
Et par certaine inuention
Appaiser la sedition.

 

 


Toutes les Chambres assemblées,
Non pas sans estre vn peu troublées
De tels accidens inouys,
Les Escheuins estans ouys,
Rendent vn Arrest, lequel porte
Qu’on fera garde à chaque porte,
Aussi bien la nuict que le iour,
Que tous villages d’alentour

-- 22 --


Seront tenus (peur de famine)
D’apporter à Paris farine,
Et d’empescher que garnisons
Se retirent en leurs maisons.
Que Pretorienne Iustice
Tiendra la main à la Police,
Et taxera par mandement
Les choses raisonnablement ;
Que pour ce faire, Commissaires,
Qui sont comme ses Iannissaires,
Seront chaque iour attachez,
Dedans les Places & Marchez.
Qu’Officiers de chacune porte
Y tiendront iour & nuict main sorte,
A ce que Cheuaux, ny Mulets,
Conduits par Maistres, ou Valets,
Chariots chargez de bagages,
Carosses escortez de Pages,
Enfin, que ny rats ny souris
Ne puissent sortir de Paris.

 

 


Voila ce que Iurisconsultes
Pour pacifier les tumultes,
Bruits, & desordres sans pareils,
Ordonnerent par leurs conseils.
L’Arrest se chante par la Ville,
Et rend le peuple vn peu docile,
Voyant qu’en cette extrémité
L’on trauaille à sa seureté.
Aussi-tost chaque Capitaine
Voit ce qui est de son domaine.
Cherche Porte-enseigne & Sergent,
Qui ne luy coustent point d’argent,
Fait battre promptement la Caisse,
Chaque Bourgeois demande, qu’est-ce ;

-- 23 --


Et par le Tambour informé,
Sort de son logis tout armé,
Pour aller faire pied de gruë
Dedans la martiale ruë,
Où Capitaine du quartier,
(Qui souuent sçait peu son mestier,
Et n’entend en cas de milice
Ny subtilité ny malice)
A domicile retenu,
Dont il paye le reuenu
Pour honorer ce nouueau maistre,
Chacun fait peter le salpestre,
Lieutenant, Sergent, Caporal,
Luy fait salve de General.

 

 


Ce Fierabras prend son espée
Dans le sang humain non trempée,
Son escharpe & son poictrinal,
Pestant contre le Cardinal :
Et, sa demie pique estant preste,
De ses gens se met à la teste,
Tenant en cette qualité
Mieux qu’vn Cesar, sa grauité.
Les Soldats au son de la Caisse
Deux à deux, comme chiens en laisse,
Suiuent leur Chef, flancs contre flancs,
Et vous tiennent des mieux leurs rangs.
L’vn d’eux en Espagnol se quarre
Pousse l’vn, dit à l’autre, gare ?
Celuy-là trousse son Chapeau,
Celuy-cy leue le museau,
Pour exposer son nez en veuë
De ceux qui passent par la ruë :
Bref, ces belliqueux Habitans
Sont plus fiers que des Capitans.

-- 24 --


Chaque martiale cohorte
S’achemine vers chaque porte,
Destache plusieurs de son Corps,
Les poste dedans & dehors,
En qualité de Sentinelles
Auec injonctions mortelles
De veiller, & ne bransler pas,
A peine de passer le pas.
On fait, pour poser mainte pique,
Corps de garde d’vne boutique,
Où nouueaux guerriers en repos
Sement de differents propos
Touchant cette nouuelle guerre
Non sans choquer par fois le verre,
Attendant la succession
De Camarade en faction.

 

 


C’est assez roder par la Ville,
Voyons ce que rumeur ciuile
Fait faire de dans les Faux-bourgs,
Pour se garder des mauuais, tours.
L’on s’y retranche de futailles,
Dont on fait de fortes murailles,
Par la quantité de pauez
Qu’on y met, comme vous sçauez.
Il n’est ruelle malotruë
Où sa chaisne ne soit tenduë :
Et l’on fait planter des poteaux
Dans celles qui font deux ruisseaux.
Iamais Artisan dans sa vie
N’alla d’ardeur, & de surie,
A sa besongne plus content,
Bref, ne besongna iamais tant,
Qu’il fit à ce bon iour de feste,
Iour, qui toute besongne arreste,

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Au moins l’arrestoit autrefois,
Quand il estoit feste des Roys :
Mais maintenant les temps aduiennent,
Que quand telles festes suruiennent,
On fait œuure plus que iamais,
Peur de n’en faire desormais.
Ciseaux, maillets, & besaguës,
Cies, dont les dents sont aiguës,
Et cent mille autres instruments
Idoines à retranchemens,
Rendirent vn tres-bon office
A cette nouuelle milice,
Qui n’espargnoit pas sa vigueur,
Ains trauailloit de tout son cœur.
Femmes, aussi bien que leurs masles,
Noires, blanches, rouges & pasles,
Donnoient de leurs inuentions
A ces fortifications.
Les moins spiritualizées
Auoient ailleurs d’autres visées,
Et faisoient tresor de pauez,
Qui n’estoient pas trop bien lauez,
Dont chambres furent ameublées ;
Et presque entierement comblées,
Crainte dans telle émotion
De manquer de munition.
Pour se garantir des Grenades,
Dont les pepins font incartades,
Qu’aduersaires pourroient la nuict
Ietter dans les maisons sans bruit.
Les plus aduisez de ces braues,
Font bouscher souspiraux de caues,
Trous, par où l’on iette fumiers :
Canaux, que l’on appelle éuiers,

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Et tout le reste des passages,
Par où pourroient faire rauages
Bombes & tels nocturnes feux,
Que l’on nomme artificieux :

 

 


Cependant que ce populaire
S’exerce dans l’art militaire,
Et par ses belliqueux trauaux
Se munit contre les assauts ;
Lettre de Cachet apportée
Aux Escheuins est presentée
On lit, on voit le contenu
De ce mot d’escrit suruenu.
Par iceluy Messieurs nos Princes,
Et la Reyne de nos Prouinces
Disoient, que quelques factieux
Du Parlement seditieux,
Vouloient, par leur intelligence,
A l’Espagnol liurer la France,
Et faisoient sur leur Potentat
Vn pernicieux attentat :
Que la chose estoit asseurée
Et n’estoit que trop auerée.
Or qu’eux en estant aduertis
Estoient de la Ville sortis ;
Voyans que Sceptre ny Couronne,
Ny mesme du Roy la personne,
Auec toute sa Majesté
N’y estoit pas en seureté :
Qu’au reste ils ne pretendoient faire
A la Ville mauuaise affaire ;
Mais auoient dessein seulement
De chastier le Parlement.

 

 


Cette noble race des Gaules
Leua plusieurs fois les espaules,

-- 27 --


Reconnoissant l’intention
De cette belle inuention.
Et vid bien que lettre enuoyée
N’auoit esté que copiée
Sur vn mauuais Original
Tiré de chez le Cardinal.
En effet il estoit facile
De voir que Prelat de Sicile
Vouloit disioindre absolument
Le Bourgeois & le Parlement,
Esperant dans vn tel rauage
Faire des mieux son personnage,
Et iouyr à discretion
Du fruict de leur dissension.
Mais Escheuins par leur prudence
Changerent bien son esperance,
Et cette Lettre de Cachet
Ne les prit pas au tresbuchet.
Dés qu’ils eurent fait la lecture
De ce petit mot d’imposture,
Ils le porterent au Senat,
Qui trouua ce discours fort plat,
Comme venant d’vn Politique,
Qui n’entendoit pas la pratique,
Et sçauoit mieux l’art de gagner,
Que non pas celuy de regner.

 

 


Mais comme il faisoit desia sombre,
Et que chandelles en grand nombre
Estincelloient au Firmament ;
Illustrissime Parlement
Remit au lendemain l’affaire,
Pour sçavoir ce qu’on deuoit faire.
Ainsi chacun se separa,
Et sous son toict se retira.

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Cependant à chacune porte
On fait garde de bonne sorte,
Qui veut, entre ; mais rien ne sort,
Quand mesme il auroit passe-port.
L’on entend sonner à toute heure
Vn morbleu qui va la ? demeure ?
Et tous ces illustres guerriers
Sont fort vaillans sur leurs fumiers.
Les vns se chauffent à leur aise,
Du bois de la grosse Bourgeoise,
Dont ils font sans cesse des feux
Capables de rostir des bœufs :
Cependant qu’à la belle estoille
Leurs Compagnons font sentinelle,
Qui dans leur apprehension
Disent, auec émotion,
Cent fois, Caporal hors de garde ?
Quelqu’vn nous vient faire nazarde.
Mais Caporal trouue souuent,
Que ce quelqu’vn n’est que du vent.
Les autres boiuent à merueilles
Le sang des pots & des bouteilles,
Et les succent iusques aux os,
Sans leur donner aucun repos.
Ainsi la sombre nuict se passe,
En vuidant maintes fois la tasse,
Et l’Aurore d’vn œil riant
Ouurit les portes d’Orient,
Pour laisser passer le trompette
De la lumineuse broüette :
Mais nos diseurs de qui va la,
N’ouurirent les leurs pour cela :
Sinon par certains interualles
Pour les prouisions des Halles,

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Qui seruent à faire repas,
A qui l’on ne refusa pas.

 

 


Voyant que le porte-lumiere
Auançoit desia sa carriere,
L’Illustre Cour de Parlement
Se rassembla conjoinctement,
Pour faire deliberatiue
Sur le sujet de la Missiue :
Mais durant la longue action
De leur deliberation,
Autres Lettres sont apportées,
Qui ne furent descachetées.
Les Gens du Roy font seulement
Rapport à tout le Parlement,
Que par elles leurs Assemblées
A Montargis sont exilées.
De ce, Nosseigneurs estonnez
Se regardent long-temps au nez :
Et dans vne si rude affaire
Resuans à ce qu’ils deuoient faire,
Ne sçauoient sur quel pied danser,
Ou pour mieux dire que penser.
Mais apres maintes resueries,
Qui n’estoient pas des singeries :
On conclud, en ce desarroy,
Que les mesmes Sieurs Gens du Roy,
Se transporteroient vers la Reyne,
Qu’il prieroient de prendre la peine
De leur donner le nom de ceux
Qu’elle estimoit des factieux,
Et dont la criminelle intrigue
Tendoit à faire quelque ligue,
Pour leur estre leur procez fait,
Afin que l’on fust satisfait,

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Et que la Majesté lezée,
Par ce moyen fust appaisée.

 

 


Gens du Roy par ce mandement
Se transportent en vn moment
Iusques à S. Germain en Laye,
Où n’attraperent qu’vne baye,
Et reuinrent en peu de temps
De leur accueil fort mal contents :
Car Sicilienne Eminence
Fit, qu’ils n’eurent point d’Audience,
Et qu’on n’entendit leurs raisons
Non plus que celles des oysons.
Doncques rebutez de la sorte
Et reuenus sans nulle escorte,
A la mercy des garnemens,
Polonois, Basques, Alemands,
Qui, comme des cheuaux d’Espagne,
Couroient desia par la campagne,
Et voloient sur les grands chemins
Tout ce qui tomboit dans leurs mains.
Ils se retirerent en la Ville,
Chacun dedans son domicile,
Ne pouuans aller pour ce iour
Rendre leur response à la Cour.

 

 


Ainsi se passa la iournée,
Et la suiuante matinée
Ils conterent leur traittement
A tres-Auguste Parlement,
Qui sans barguigner dauantage
Voyant bien d’où venoit l’orage
En voulut arrester le cours,
Et par certain petit discours,
Qu’Arrest vulgairement on nomme,
Rendit criminel le pauure homme,

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Appellé Iules Mazarin,
Qui d’vn ieu de Hoc fut parain,
En declarant son Eminence
Ennemie de toute la France,
Perturbatrice du repos,
Que l’on y goustoit sans imposts.
Et pour telles raisons & causes,
Sans faire rapport d’autres choses,
Luy enjoignit que dans le iour
Il eust à vuider de la Cour,
Et courir, apres la huictaine,
Hors de l’Estat la pretantaine :
Adjoustant ; à faute de quoy,
Enjoint à tous Sujets du Roy
De courre sus sa fripperie,
Et le mettre à la boucherie.
Et defense à qui que ce soit
De le retirer sous son toict.

 

 


Voila le coup dont la Iustice
Renuersa le Throsne du vice,
Qui dessous ses pieds abbatu,
Tenoit celuy de la Vertu.
Mais lors qu’il se trouua par terre,
Il se prit à faire la guerre,
Et tout ce qu’au commencement
Il faisoit clandestinement,
Voyant qu’on respiroit sa perte,
Il le fit par la force ouuerte,
Et par là fit voir le dessein,
Qu’il fomentoit dedans son sein.
Mais comme i’ay peu de memoire,
Pour raconter toute l’Histoire
Des combats de nostre Senat
Auec ce vicieux Prelat :

-- 32 --


Et que mon but n’est que de dire
Quelque plaisant conte pour rire,
Lors que le ris est superflus
Ie me tais, & ne parle plus.

 

FIN.

 


… Iam non ad culmina rerum
Iniustos creuisse queror. Tolluntur in altum
Vt lapsu grauiore ruant.

 

Claud.
lib. 1.
in Ruf.

P. L.

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Anonyme [1649], LE NOCTVRNE ENLEVEMENT DV ROY, HORS DE PARIS, FAIT PAR LE CARDINAL MAZARIN, LA NVICT DES ROYS. EN VERS BVRLESQVES. , français, latinRéférence RIM : M0_2530. Cote locale : E_1_68.