parfaitte des peuples est sans doute vn bien que
la raison & l’interest ne nous laissent pas mépriser,
nous le tenons de sa moderation qui a
mieux aimé estouffer les ressentimens que luy
donnoient la Iustice, son interest, & la malice
opiniastre de ses ennemis, que les contenter au
despens du public & du peuple, qui en auroit
souffert, la conseruation de ce grand Prince, de
ce protecteur necessaire à tous, est vn bien que
nous partageons auec luy, & si grand qu’il croid
en auoir assez, & nous aussi. N’est-ce pas à la
grande preuoyance qu’il a euë, pour reconnoistre
& échapper mille dangers, que nous la
deuons ? l’éloignement du Mazarin, son exclusion
pour le ministere, & l’aneantissement de
son party, c’est le souhait de toute la France, sans
qu’il en faille excepter qu’vne poignée de scelerats,
qui voudroient remettre le Paganisme &
les Diuinitez criminelles, pource que c’est de
celles-là seulement qu’ils peuuent esperer quelque
chose ? Ne paroist-il point par sa retraitre,
qu’il ne tiendra point à luy que ce desir si legitime,
ne soit bien-tost content ? Si ses demandes
sont rejettées, si ses efforts ne sont pas vigoureusement
soustenus par ceux qui par inclination,
ou par interest les voudroient voir
reüssir, il luy en restera la consolation de n’auoir
rien obmis, qui peut seruir à destourner

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