& le refuge des larrons, lesquels y sont
entretenus & esleuez comme en vne pepiniere : de
la malice desquels est ensuiuie vne infinité de crimes
execrables, vsures, billonnages, fauces monnoyes,
rongnemens & alterations des bonnes, faucetez
de seings, de lettres & seaux. Bref le desordre qui
est au maniement de vos Finances, & la tollerance
des larrecins qui s’y commettent nottoirement &
impunément, est la source & fontaine de mille maux
authorisez, & d’vne grande partie du mauuais mesnage
qui est en vostre maison, d’où procede en partie
vostre continuelle necessité.

Vous deuez semblablement soigner à ce que la
justice soit renduë à vostre peuple bonne & briefue
par vos Magistrats, car c’est l’vn des principaux deuoirs
d’vn Roy : Mais il faut tousiours se souuenir
que la premiere iustice est deuë à Dieu, parquoy il
faut que les Magistrats sous vostre authorité, s’employent
courageusement à faire garder les Commandemens
de Dieu, & punissent sans ecception
ceux qui les enfraindront. Il faut, au reste, que la
justice soit sans faueur & qu’elle soit renduë egallement
au pauure comme au riche, il ne faut pas que
le pauure soit opprimé, par la puissance, credit &
authorité du plus grand, comme il est auiourd’huy,
estant le mal venu iusques à ce poinct, que si vn
petit compagnon plaide contre President, ou
maistre des Requestes, ou vn Conseiller de la Cour,
il demeure en si grande deffiance de sa cause, que