D. B. [signé] / Cyrano de Bergerac, Savinien de [?] [1649], LE CONSEILLER FIDELE. , françaisRéférence RIM : M0_764. Cote locale : E_1_124.
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LE CONSEYLLER FIDELE.

VN grand sainct n’a pas eu mauuaise
grace de dire qu’il estoit de la
foiblesse de l’homme de pecher.
& que c’estoit le propre des Diables
de perseuerer dans leur malice.
Ce seroit vne chose incroyable,
si elle ne nous estoit deuenuë sensible, que les mauuais
ministres n’eussent point eu de paix ny de trefue
auec eux mesmes, dans le dessein qu’ils ont eu
de ne faire qu’vn desert de tout ce Royaume, &
qu’ils ne se proposassent la fin de la guerre, que
par celle des personnes qui n’estoient plus en estat
de souffrir leurs crimes. Le peuple ne se treuue
coupable auiourd’huy que d’auoir fait des vœux
publics pour sa liberté premiere, il n’a esté condamné
au dernier supplice, que pour auoir osé gemir
sous vn fardeau, sous lequel il estoit prest de
succomber, & par vne cruauté inconnuë à tous les
Siecles, nostre plainte est deuenuë vne partie de
nostre souffrance. Ces tyrans en qui la rage n’est
plus qu’vn diuertissement ordinaire authorisé par
la coustume, ont deffendu aux miserables ce qu’on
n’a pas mesme refusé aux premiers Martyrs, ils

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D. B. [signé] / Cyrano de Bergerac, Savinien de [?] [1649], LE CONSEILLER FIDELE. , françaisRéférence RIM : M0_764. Cote locale : E_1_124.