Duval, Jean [?] [1652], LA VERITABLE SVITE DV PARLEMENT BVRLESQVE DE PONTHOISE, CONTENANT LES NOMS & les Eloges de quatre nouueaux Renegats, & la Harangue faite par Mazarin à son départ. Par l’Autheur de la premiere partie. , françaisRéférence RIM : M0_3964. Cote locale : C_12_39.
Il me dit, cét homme a tripaille Dont vous voyez la grosse taille Se tenir la superbement, S’appelle le gros l’Allement, De la premiere des Requestes (Et non pas celuy des Enquestes Qui n’ayme rien plus que l’honneur, Et met la toute sa grandeur.)
Cettuy-cy iadis faillit belle Et peu s’en fallut que cordelle De son gozier ne se saisit Et par la gorge ne le prit : Il tenoit lors la Lieutenance, Et n’auoit que trop de puissance En vn certain lieu du Palais, Qu’on nomme les Eaus & Forests : Que là de bois il deroboit Et que de gibier il goboit, Dont la deffuncte Maiesté Fut vn iour si fort irrité, Que sans quelque forte priere Il en eut souffert mort amere Il fallut que pour ce delit De cette charge il se defit : Et fuyant Royalle colere Il prit l’ordre Parlementaire : Aux Requestes il se posta, Et, Dieu sçait comme il y brouta : Depuis il fut homme de Fronde, Plus que luy personne ne gronde Contre le Mazarin party, Iusqu’a ce qu’il s’est dementy.
Quand de la Gascone Prouince Est reuenu Monsieur le Prince, Il estoit tousiours de sa Cour, Et mesme l’on m’a dit qu’vn iour (Quoy que ce soit vn Mecanique) Il luy fit souper magnifique, Qui cousta peu moins ou peu plus D[1 mot ill.] quatre cens escus, Mais cette honnorable desp[1 lettre ill.]ence Ne fut pas dessus sa Finance, (Il n’est pas iusque là lourdaut) Mais sur les effets de Berthaut, Enfin, pour se faire plus riche, Il est venu dans cette niche ;
Ce deuxiesme au nez boutouné Et de rubis damasquiné, Est de BORDIER la geniture, Et d’vn CHANDELLIER la facture, Son pere fut de tous mestiers, Et parmy les Malerostiers A tenu la premiere place Et mis le peuple à la besace, C’est comme il s’est de biens farcy, Tesmoin est l’insolent Raincy, De ce fils la plus grande gloire Est de manger & de bien boire.
L’autre qui le Crane a plumé, Et de fraiche datte imprimé, Se nomme dit-il, BRETINNIERE, Et fort peu l’on le considere, Ie ne sçay pas par quel hazard, Il s’est rangé de cette part, Car de quel costé qu’il se tienne C’est de l’onguent miton mitaine,
Aussi-bien que ce Camus là, Esperon & bouche qui n’a Et qui ne vaut pas grande somme De VERSIGNY l’on le surnomme Il est beaufrere à HAVTLENEZ Que fussent ils tous deux bernez ! Ce sont les noms de ces visages Et les, tiltres des personnages.
Ainsi cét Huissier me parloi Pendant que COIGNEVX s’affolloit A faire appeller quelque Cause, (Assez, plaisante estoit la chose) Il estoit la comme vn Magot Et personne ne disoit mot : Il presidoit cette iournée, Car la fressure estoit tournée Au pauure President POTIER, Qui du lict faisoit son quartier.
Mais pour ne plus mascher à vuide, Le COIGNEVX qui ces gens preside
Duval, Jean [?] [1652], LA VERITABLE SVITE DV PARLEMENT BVRLESQVE DE PONTHOISE, CONTENANT LES NOMS & les Eloges de quatre nouueaux Renegats, & la Harangue faite par Mazarin à son départ. Par l’Autheur de la premiere partie. , françaisRéférence RIM : M0_3964. Cote locale : C_12_39. |