M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.
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Qu’vn particulier auroit pû faire son coup plustost
par haine que par raison : Qu’il auroit plustost fait
sa vengeance que celle de tout le Royaume : Qu’on
auroit pû douter de la iustice d’vn coup precipité :
Qu’vne execution mesme de cette nature auroit
rendu criminel celuy qui l’auroit executée : Qu’il
n’est pas permis à tout le monde de faire iustice, &
que si cela estoit, on feroit moins mourir de coupables
que d’innocens.

 

Le seul Parlement
auoit
entrepris ce
que n’auoit
osé tout le
reste de l’Estat
ensemble.

Nul particulier
aussi
n’auoit droit
de le faire.

Ces raisons firent iuger au Parlement, que c’estoit
à luy seul d’entreprendre vne vengeance publique,
& non pas à l’attendre d’vne resolution particuliere.
Ils conclurent qu’à des excez solemnels il
falloit vne punition solemnelle, & que comme
toute l’Europe n’ignoroit pas les crimes du Cardinal,
il estoit iuste qu’elle apprit la iuste & l’éclatante
procedure de son supplice : Autrement il n’estimoit
pas que Dieu peust trouuer sa mort agreable.
Et de fait, c’estoit vn grand bon-heur pour
nous que sa ruine ne nous fust pas vn crime, & que
nous vissions sa punition sans la meriter. C’estoit
ce que pouuoit faire le Parlement : Comme il a le
droit de nostre peine, il a de mesme celuy de nostre
vengeance. Dieu qui se l’est reseruée luy en a
donné le pouuoir, l’ayant donné à nostre Prince,
dont il a receu la balance & l’espée, pour poiser
d’vn costé, & trancher de l’autre. Il n’auoit donc
entrepris rien que selon la puissance de sa charge ;

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M. L. [1649], LE BOVCLIER ET L’ESPÉE DV PARLEMENT ET DES GENERAVX, CONTRE LES CALOMNIATEVRS. , françaisRéférence RIM : M0_599. Cote locale : A_3_17.