Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 8 --

tres-proche pour ce sujet, estant du costé
dont tous les peuples le regardent tout couuert
de tenebres, de maledictions, & d’horreur. De
cette façon, il a peut-estre veu que la haine des
peuples contre luy, ne pouuoit iamais finir,
puis qu’elle procedoit d’antipathie, & de la connoissance
de ses fourbes & de ses défauts, dont
la discussion s’est faite auec vn examen tres-curieux,
par tous les beaux esprits de la France,
D’ailleurs, il a pû connoistre que perdant les
bonnes graces de Sa Majesté, qui ne le considere
que par vne defference puerile aux inclinations
de la Reine, il viendroit à perdre aussi cet esclat,
qui rend celuy de sa pourpre agreable aux yeux
de la Cour, & que dépoüillé de cette ornement,
qui fait qu’il tient encore quelque chose
du miracle dans la gloire qu’il a de nous commander,
ne passeroit plus que pour prodige,
pour estre traitté comme les monstres ausquels
on ne permet point de voir le iour, si tost qu’ils
sont apperceus en quelque lieu. Il a veu qu’il ne
subsistoit en Frãce, que par la faueur d’vne puissance
dépendante inferieure & subordonnée, &
s’est souuenu sans doute de ces belles paroles
de Tacite, parlant de la disgrace d’Agrippine,
mere de Neron. Nihil rerum mortalium, tam
fluxum atque fiagile quam summa potentia non sua
vinixa.

 

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.