Anonyme [1650], RESOLVTION POLITIQVE Des deux principaux doutes qui occupent les Esprits du temps ; Sçauoir est, Et pourquoy est-ce qu’il s’opiniastre à leur detention, en veuë des desordres qui troublent l’Estat, pour procurer leur eslargissement. Dediée A ceux qui voudront voir vne Apologie sans passion, vne inuectiue sans aigreur, & vn raisonnement sans obscurité. , françaisRéférence RIM : M0_3515. Cote locale : B_6_1.
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de ce grand heros, qu’il n’en pouuoit choquer
vne seulle, sans vne méconnoissance d’autant plus
noire, que plus il estoit contraint de confesser, qu’il
ne s’estoit maintenu dans le gouuernement de l’Estat,
que par sa seule faueur ; Secondement ie presuppose
que la qualité de premier Prince du sang, & la
gloire d’auoir fait paroistre sur le theatre de Mars, le
plus redoutable vainqueur de l’Europe, & le plus illustre
conquerant François se presentoient à Mazarin,
cõme deux titres specieux, qui le conuainquoient
assez, que Monseigneur le Prince n’estoit plus en
estat de faire des demandes qui ne fussent de beaucoup
inferieures à la grandeur de son merite ; & que
par consequent il falloit se resoudre à interposer le
credit que la fortune luy auoit acquis auprés de la Regente,
pour ne luy laisser rien refuser de ce qui seroit
au dessous de la Souueraineté. Ie presuppose en dernier
lieu, que cette grande reconnoissance de Mazarin
estoit incompatible, auec la necessité qu’il auoit
de se maintenir dans sa premiere authorité, & que ce
Ministre ne pouuoit manquer de se voir reduit au
dangereux choix, ou de refuser à Monsieur le Prince
l’enterinement des demandes, qu’il ne luy pouuoit
faire que tres-ambitieuses ; ou de luy donner par reconnoissance
ce qui le rendoit puis apres superieur
& absolu sur tous les ordres de sa conduite.

 

La verité de ma premiere supposition ne paroistra
que trop euidente à ceux qui voudront se ressouuenir,
que ça esté la seulle, quoy que genereuse imprudence
de Monseigneur le Prince, que d’auoir entrepris

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Anonyme [1650], RESOLVTION POLITIQVE Des deux principaux doutes qui occupent les Esprits du temps ; Sçauoir est, Et pourquoy est-ce qu’il s’opiniastre à leur detention, en veuë des desordres qui troublent l’Estat, pour procurer leur eslargissement. Dediée A ceux qui voudront voir vne Apologie sans passion, vne inuectiue sans aigreur, & vn raisonnement sans obscurité. , françaisRéférence RIM : M0_3515. Cote locale : B_6_1.