Belle-Roze [signé] [1649], LETTRE DE BELLE-ROZE A L’ABBÉ DE LA RIVIERE. , françaisRéférence RIM : M0_1902. Cote locale : C_3_95.
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tenoit d’vn homme de condition qu’elle auoit satisfait
en vne visite, qui n’ait franchy le pas, il s’estoit
defilé le iour precedent ; i’eusse voulu neantmoins
qu’on l’eût porté chez l’Orfevre en cet estat, tant
la faim me pressoit, mais elle s’y opposa auec obstination,
& voulut absolument qu’on l’enfilast à
loisir en ma presence.

 

Que vous diray-ie dauantage, la necessité l’a forcée
à mettre cet escrit à la porte de nostre logis :
CEANS L’ON TIENT PETITES ESCOLES
POVR LES FILLES, mais il n’y en veint
pas vne, si ce n’est de celles qui ne veulent pas retourner
pucelles à leur maison.

Ie fais ce que ie puis de ma part, i’enseigne à
ioüer des gobelets & de la gibessiere ; i’irois mesme
chanter sur le Pont-Neuf, n’estoit que les Chansons
qui s’y debitent le mieux, déchirent Monseigneur
le Cardinal Mazarin que i’honore, & duquel
ie mourois plustost que de dire du mal.

Ce qui m’empesche encor d’aller paroistre sur
ce grand Theatre de pierre, c’est pour ne vous rien
celer, vne Chanson qui m’offence & ma femme,
bien qu’elle die la verité. Ie vous en enuoye les paroles
& finis. Ce peu de Vers vous fera mieux que
ma Prose comprendre ma necessité.

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Belle-Roze [signé] [1649], LETTRE DE BELLE-ROZE A L’ABBÉ DE LA RIVIERE. , françaisRéférence RIM : M0_1902. Cote locale : C_3_95.