La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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les nations Barbares : ainsi en est-il des vertus inseparables
d’vn excellent Prince, & dont nous
traitterons plus amplement dans la suitte de ce
Liure.

 

Scauez-vous de quel exemple les Payens se
seruoient, pour rendre ces verités intelligibles
aux peuples ? Ils disoient que les ames Royales
estoient formées d’vne matiere beaucoup plus excellente
que les autres, qu’elles estoient d’or fin,
ou tirées de la substance du Soleil, ou des Globes
Celestes ; mais que celles des Roturiers estoient
paitries de bouë, & de fange : partant qu’ils ne
deuoient pas trouuer estrange, si les cœurs des
Princes s’eleuoient tousiours dans les astres, par
l’éclat des Royales vertus, cependant que les esprits
populaires rampoient par terre, & croupissoient
dans l’oisiueté. C’est ainsi que les infideles
exprimoient leurs pensées, dans la creance
qu’ils auoient de la materialité des ames, que
nous tenons toutes immortelles & incorruptibles,
tirées du neant, par la main Toute-puissante,
& ouuriere de ce grand Vniuers.

Cõme les
Payens
animoient
les ieunes
Princes à
la pratique
des Royales
vertus.

Les Princes Payens s’imaginoient tirer leur
naissance des Dieux plustost que des Hommes, les
vns vouloient descendre du grand Iupiter, d’autres
prenoient leur origine de Mars ; les autres
montoient à Mercure, & s’engageoient par ce
moyen à pratiquer des vertus plus Diuines,
qu’humaines : cette pensée n’estoit que trop suffisante,

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.