Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE A L’HONNEVR DV ROY PRESENTĖ A SA MAIESTĖ. , françaisRéférence RIM : M0_2660. Cote locale : A_6_57.
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ce que vous estes par la faueur d’vne clarté qui ne vous
peut tromper ; j’attirerois vostre colere & vostre indignation,
si ie voulois paroistre ingenieux à vous loüer,
ou que i’entreprisse de parler des rares qualitez que
vous possedez auec vn peu d’exageration. Mais, SIRE,
afin que ie m’acquitte de mon deuoir sans encourir aucun
blasme de vostre Majesté, permettez que ma plume
descriue les incomparables vertus de vostre Ame,
& que ma langue publie les grandeurs qui vous rendent
recommandable auec autant de sincerité, que
de zele & d’affection. Ie sçay, grand Prince, que l’on
ne peut parler auec verité de ce que vous estes, sans ofsencer
vostre modestie, & que vostre humilité est desia
si parfaite, qu’elle se contente en elle-mesme de posseder
ce qu’elle possede, sans que cela paroisse au dehors ;
De mesme que ces fontaines, qui ne se respandent iamais
hors de leurs sources ; comme ces lumieres, qui
bruslent sans éclairer ; comme ces tresors, qui sont cachez
& qu’on ne cognoist point ; comme cette lampe
precieuse, dont parle Pausanias, qui estoit dans le
Temple d’Ephese, & qui n’éclairoit que l’Autel où reposoit
l’image de la Mere des Dieux ; ou comme Dieu
qui auparauant la creation du monde, trouuoit en soy
ses delices, ses perfections, ses contentemens, sans se
soucier que les Anges en fussent les idées, que les hommes
en admirassent la grandeur, & que les Cieux en
publiassent la Majesté & la gloire. Neantmoins, SIRE,
quoy que vous fassiez, vous ne pouuez vous dérober
à vous-mesme, non plus qu’aux yeux de ceux qui vous
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Mercier, V. [signé] [1649], PANEGYRIQVE A L’HONNEVR DV ROY PRESENTĖ A SA MAIESTĖ. , françaisRéférence RIM : M0_2660. Cote locale : A_6_57.