Anonyme [1649], LA GVEVSERIE DE LA COVR. , français, latinRéférence RIM : M0_1533. Cote locale : C_5_33.
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sorte de graine qu’il dispute auec les terres
les plus fertiles. Mais elle se voit reduite
au point d’vne sterilité ennuieuse par
vne secheresse inopinee, lors que le Ni est
paresseux à sortir de son lict. Car alors vne
grande estenduë de pays accoustumée
d’estre inondée par le debordement de ce
fleuue deuient laride & toute poudreuse.
Autant de Prouinces qu’il y a dans le
Royaume de France sont autãt de fleuues
qui se vont rendre à Paris ou au lieu du seiour
du Roy, c’est à dire à la Cour la quelle
se ressent auiourd’huy d’vne grande disette
qui la rend honteuse se voyant à la
veille d’estre pressée de la faim, si ceux
qu’ils ont menacez & mesmes affligez de
famine ne leur donnent du pain. Qu’elle
apprenne donc & croye par experience
qu’elle ne nous peut faire la guerre qu’en
se destruisant, de mesme que quand ils
gouuerneront l’Estat selon ses loix, ils
n’auront rien ny à souhaitter ny à craindre,
qu’en donnant tout & n’ostant rien à
personne ils regorgeront de toutes choses.
Tout manque à ceux qui rauissent tout,
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Anonyme [1649], LA GVEVSERIE DE LA COVR. , français, latinRéférence RIM : M0_1533. Cote locale : C_5_33.