Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS, ET QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : C_5_34.
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qui a depuis peu espousé la France, estant assis dans son
lict de Iustice, c’est vne merueille qui surpasse toute
merueille.

 

C’est donc en cét Auguste Parlement de Guyenne,
où bien tost le Roy paroistra en sa Majesté, il nous a
fait sçauoir, qu’apres auoir mis ordre par sa presence
sur la Frontiere de Picardie, qu’il commencera de
voyager par son Royaume, & particulierement dans
cette Prouince, pour remedier aux factions qui s’y sont
tramées. Il imitera en ce faisant l’exemple du grand
Hercule, lequel estant Roy Souuerain de tout l’Orient,
faisoit vne continuelle reueuë de ses Prouinces,
pour en chasser les maux & incommoditez, qu’on a
puis apres transformé en Monstres, & en Prodiges.

Nous vous demandons donc la Paix, SIRE, plustost
que la Guerre, la Paix est le monde du monde,
c’est l’ame de la Nature, c’est l’ame de la Bonté, & de
la Beauté, c’est le lien des Creatures. La Paix est le
cœur, la vie, & les esprits d’vn Estat ; la Paix est le
chef-d’œuure du Ciel, qui est vn present digne de vostre
main, & la Paix comprend le salut, & la conseruation
de vostre Royaume. Il est de la guerre, SIRE,
en vostre Monarchie, comme d’vne Religion nouuelle,
telle qu’est celle de ce pays, que vos saincts Edicts
veulent estre appellez pretenduë reformée ; car
comme vn Globe ne peut toucher vn autre corps plein
& égal, qu’en vn seul point ; ainsi les regles de la Religion
ne peuuent conuenir amiablement auec les regles
d’Estat, qu’en vn seul poinct, à sçauoir celuy de la necessité,
qui seule dispense de tolerer vne Religion autre
que la Catholique, & qui appointe la conscience
auec la Police, & l’Eglise auec l’Estat.

Qu’ainsi, SIRE, il n’y aye que les seules Loix de la
necessité desormais, qui vous mettent l’espée à la main ;
mais aussi quand vous l’y aurez mise, Courage, SIRE,

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Anonyme [1649], LA GVYENNE AVX PIEDS DV ROY, QVI SE PLAINT DE SES ENFANS, ET QVI DEMANDE A SA MAIESTÉ la continuation de la Paix interrompuë. Discours Moral & Politique, qui monstre l’obeyssance que l’on doit aux Roys, & l’obligation à quoy leurs Majestez sont engagées d’aimer, & de conseruer leurs Peuples, dont ils sont les Protecteurs, & les Peres. , françaisRéférence RIM : M0_1536. Cote locale : C_5_34.