Anonyme [1652], LE LABYRINTE DE L’ESTAT, Ou les veritables causes des malheurs de la France. A CTESIPHON. , françaisRéférence RIM : M0_1797. Cote locale : C_12_8.
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assez d’attention pour en pouuoir iuger sainement :
mais comme c’est vn vaste champ, ie te
puis dire en general, que si depuis tant de siecles
on a veu le bon heur & le mal heur s’esleuer
comme par vagues en cét Empire, & la France
elle mesme rouler comme vne nauire sans gouuernail
au gré des vents sur vne mer tousiours
agitée, c’est qu’elle n’a pas comme les Republiques,
ou comme l’Espagne, de Conseil stable
& permanent, dont l’action soit tousiours tenduë
à preuoir les perils qui la menassent pour
l’en rendre victorieuse par sa conduite. En effet,
si l’on refleschit meurement sur la subordination
de ses puissances, telle qu’elle a paru iusqu’icy,
l’on verra que le Parlement, que ce soin
deuoit le plus toucher, a resté tousiours esclaue
du Priué Conseil, le Priué Conseil du Prince le
Prince de ses Fauoris, & les Fauoris de l’ambition
ou de l’interest : On verra que ce que l’vn
auoit esleué par sa prudence ou son courage,
l’autre l’a destruit par sa ialousie ou son caprice.
Que les passions & les emportemens de ceux
d’entre les grands Seigneurs, dont l’humeur
estoit portée aux factions, & qui connoissoient
le foible du Prince & de ses principaux Ministres,
ont basty sur ce principe les fondemens
de plusieurs desseins ruineux à l’Estat, que ces
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Anonyme [1652], LE LABYRINTE DE L’ESTAT, Ou les veritables causes des malheurs de la France. A CTESIPHON. , françaisRéférence RIM : M0_1797. Cote locale : C_12_8.