LES IVSTES PLAINTES DE LA CROSSE ET DE LA MITRE DV COAIVTEVR DE PARIS, PORTANT PAR FORCE LE DVEIL de Madame de Rhodez sa sœur d’amitié, AVEC LA REQVESTE PRESENTEE par eux à Messieurs du Parlement, & l’Arrest donné en consequence d’icelle.

Auteur
Anonyme ; Du Tillet [signé] [faux]
Éditeur
[s. n.]
Date d'édition
1652
Lieu d'édtion
[s. l.]
Langue
français
Nombre de pages
14
Référence Moreau
M0_1785
Cote locale
C_12_45
Note
Voir aussi B_10_24. Dans Choix II de Moreau
Dernière modification
2014-04-20 17:37:50
Consulter (réservé aux utilisateurs autorisés)

Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2014-02-15 10:15:28.
Notice Moreau : « Il y a longtemps que nous reconnoissons les visites trop fréquentes qu'il fait à la duchesse de Chevreuse, à la marquise Dampu (sic) et à madame de Rhodes. Les visites nocturnes qu'il faisoit à la dernière, ne lui ont-elles pas causé une maladie mortelle ? Tout le monde sait qu'il n'osoit pas la voir pendant le jour, et que, quand il y alloit la nuit, il falloit avoir deux carrosses pleins d'hommes, lesquels avec des mousquetons étoient aux avenues des rues d'Orléans et des Vieilles-Étuves. » Un des bons et rares pamphlets qui aient été publiés contre le coadjuteur. L'arrêt a été imprimé séparément sous le titre de : "Arrêt de la cour de Parlement donné contre le cardinal de Retz..., du 12 août 1652" [M0_326]. On a eu la singulière idée de réimprimer le "Compliment" des curés de Paris au cardinal de Retz sur sa promotion, sous le titre de : "Réponse faite au libelle intitulé : Arrêt de la cour donné contre le cardinal de Retz du 13e (12) août 1652" [M0_3444].
Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2014-04-20 17:37:50.
Notice de Colin Jones : Cette pièce - que Moreau considère comme "un des bons et rares pamphlets qui aient été publiés contre Retz" - parut en septembre 1652, comme la Fronde parisienne touchait à sa fin. A cette époque, les attaques royalistes se joignaient à celles venues du parti des Princes, mais ce pamphlet-ci semble incontestablement d'origine condéenne. Retz aurait dû être affecté par cette attaque - qui a paru aussi sous une forme abrégée avec, comme titre, "Arrêt de la cour de parlement donné contre le cardinal de Retz" [M0_326] - car lui et ses partisans se sont donné la peine de réimprimer les félicitations officielles qu'avaient données les curés de Paris à Retz à l'occasion de sa promotion au cardinalat, sous le titre, "Réponse faite au libelle intitulé Arrêt de la cour donné contre le cardinal de Retz" [M0_3444]. Le titre des "Justes plaintes", le mélange de caractères fantaisistes (la crosse, la mitre...) et de personnages vrais (Retz, Condé, Deslandes-Payen, etc.), et l'humour évident de la pièce en font un exemple du burlesque - genre, comme le triolet, très en vogue au milieu du dix-septième siècle. Cette pièce-ci, d'ailleurs, comme beaucoup de mazarinades relève du canularesque. Au temps du siège de Paris, pas mal de mazarinades donnaient la parole à la statue d'Henri IV sur le Pont-Neuf. D'autres pamphlets donnent aux fantômes des âges révolus une occasion de dire leur mot sur l'actualité (Note : M.-N. Grand-Mesnil, "Mazarin, la Fronde et la presse", Paris, 1967, donne plusieurs exemples de cette tendance vers le burlesque. Pour d'autres informations sur le burlesque, se reporter à F. Bar, "Le genre burlesque en France au dix-septième siècle. Etude de style", Paris 1960). Contrefaçons d'arrêts, de décrets, de lettres, etc., abondent aussi parmi les mazarinades. Mis à part les détails intéressants que donne ce pamphlet sur les manigances clandestines de Retz, on remarque surtout que la cible principale de l'attaque est son hypocrisie. C'est un thème qui parut ici et là un peu partout dans les mazarinades anti-retziennes, et qui allait devenir une des préoccupations majeures des pamphlets de la Fronde ecclésiastique, qui commencerait par l'arrestation et l'emprisonnement de Retz en décembre 1652. Ainsi, on pourrait voir dans ce pamphlet une modulation d'une Fronde à une autre. Une version de ce texte est donnée dans le "Choix de mazarinades" de Célestin Moreau. Moreau se chargea, partout dans son recueil, de "moderniser" l'orthographe et la syntaxe des mazarinades. C'est là un défaut, à notre avis, et nous avons préféré, dans notre recueil, reproduire le texte de l'édition originale, sauf dans quelques petits détails (nous avons remplacé le "i" par le "j" où besoin était, etc.). En lisant les mazarinades, nous avons été très frappé par le fait que la ponctuation paraît suivre les rythmes du langage parlé, et que l'orthographe est souvent phonétique. Cela peut rappeler que dans un monde en majorité analphabète, beaucoup de mazarinades étaient destinées à être lues à haute voix, et que les pamphlets qu'on lit aujourd'hui en privé auraient pu constituer au dix-septième siècle une sorte de "théâtre de la rue". (dans "Contre Retz : sept pamphlets du temps de la Fronde / Textes choisis et présentés par Colin Jones", University of Exeter, 1982, p. XXIX-XXX)

Fac-similé de la première page