LES VERITABLES MAXIMES DV GOVVERNEMENT DE LA FRANCE, IVSTIFIÉES PAR L’ORDRE des temps, depuis l’establissement de la Monarchie iusques à present : Seruant de Response au pretendu Arrest de cassation du Conseil du 18. Ianvier 1652. DEDIĖ A SON ALTESSE ROYALE

Auteur
Machon, Louis [?]
Éditeur
Guillemot (veuve de Jean)
Date d'édition
1652
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français, latin
Nombre de pages
23
Référence Moreau
M0_3969
Cote locale
B_5_23
Note
Avec permission. Partie 1. Voir aussi C_12_34 (partie 1) et E_1_86 (partie 1). Pièce 8 des 52 de Carrier, qui l'attribue à Louis Machon (voir commentaire).
Dernière modification
2022-12-31 09:31:59
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2013-02-16 01:24:12.
Notice Moreau : Deux parties, l'une de 23, l'autre de 15 pages. L'épître dédicatoire est signée A. B. C. Ce pamphlet, où il est parlé de la liberté du peuple comme on en parle aujourd'hui, où l'on veut que la monarchie soit tempérée par une sorte d'aristocratie, où les notions historiques sont un peu confuses, sans qu'il soit possible de nier toutes les opinions qu'il contient, se résume à peu près dans les deux passages qui suivent, sur le Parlement et sur le conseil d'État : « Nous voyons que le Parlement a toujours été un abrégé des trois états. Nous y voyons encore aujourd'huy l'Église représentée par un certain nombre de conseillers clercs ; nous y voyons la noblesse dans la personne des princes du sang et des ducs et pairs de France, qui sont les premiers de la couronne ; enfin le corps entier, qui est un corps mixte, y représente tous les ordres du royaume. Le roi y a son lit de justice, à l'exemple de cet auguste tribunal sur lequel il étoit toujours élevé dans l'assemblée générale des François au commencement de la monarchie, ou dans l'assemblée des grands de l'État en la seconde race et plus de trois cents ans dans la troisième. » « Le roi ne peut contracter avec ses sujets que dans le Parlement. » « Le Parlement n'étant pas toujours proche du roi, le roi commença à se servir de l'avis de quelques personnes notables, qu'il choisissoit lui-même, non pour rien résoudre ; car c'étaient des particuliers qui ne faisoient point de corps et qui n'en ont jamais fait dans l'ordre de notre gouvernement ; mais il avisoit avec eux ce qu'il croyoit devoir être proposé au Parlement de son État. C'est de là seulement que les déclarations et les édits ont pris leur origine, n'y en ayant point de plus anciens que le règne de Philippe le Bel, parce que le roi n'étant pas toujours à la tête de son Parlement, il envoyoit sa volonté dans des lettres patentes pour y être examinées avec liberté de suffrages ; et jamais ces déclarations ne passoient pour être la véritable volonté du roi qu'après que le Parlement les avoit vérifiées. » Ce pamphlet eut dès son apparition un grand retentissement. Il devint tout d'abord une autorité pour les frondeurs parlementaires, qui s'en appuyèrent dans leurs écrits, comme l'auteur de "l'Apologie [de MM.] du Parlement répondant aux Sentiments d'un fidèle sujet du roi" [M0_105], etc. ; au contraire il fut violemment combattu par les partisans des princes, comme dans les "Préparatifs de la descente du cardinal Mazarin aux enfers" [M0_2857], etc. Il n'a pas une grande valeur aujourd'hui ; la seconde partie surtout est détestable. Je n'y trouve à prendre que cette phrase : « La liberté est née avec la monarchie. » Les "Véritables maximes" sont assez communes.
Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2022-12-31 09:32:29.

Commentaire d'Hubert Carrier (dans l'introduction de "La Fronde, contestation démocratique et misère paysanne. 52 Mazarinades", ADHIS, 1982, p. 5-6) : 
"Les Véritables maximes du gouvernement de la France furent publiées en mars et connurent aussitôt un immense retentissement. Elles sont l'œuvre de Louis Machon, archidiacre de Toul, qui était une créature de Séguier et avait été employé aux sceaux [Note 1 : En revanche, on a tout lieu de croire que la Suite des Véritables maximes, pièce très médiocre et d'un tout autre style, n'est pas du même auteur : elle n'avait donc aucun titre à figurer dans ce volume.]. Accusé de prévarication dans l'exercice de ses fonctions, il avait été incarcéré en novembre 1648 au Fort-l'Évêque, tandis que Charpy de Sainte-Croix était également condamné pour le même motif. Machon, qui ne cessa de protester de son innocence, fut finalement blanchi par arrêt du Parlement le 17 septembre 1652. L'erreur judiciaire dont il semble bien avoir été victime et la saisie de ses bénéfices ecclésiastiques, qui le laissait sans ressources, le jetèrent dans la Fronde : anonymement ou sous le pseudonyme de Souil de Cinq-Cieux, il publia dix mazarinades de 1650 à 1652, toutes très hostiles au pouvoir et favorables surtout au Parlement, à la vieille Fronde et à Gaston d'Orléans, à qui celle-ci est dédiée. Machon y démontre que le Conseil d'État a outrepassé ses droits en cassant par son arrêt du 18 janvier le fameux arrêt du Parlement du 29 décembre précédent qui mettait à prix la tête de Mazarin. La dénonciation de cet abus de pouvoir donne lieu à d'intéressants développements sur l'origine, l'évolution et les attributions respectives de ces deux assemblées ; aux yeux de Machon, le Parlement, abrégé des trois États du royaume, est de toute antiquité le véritable dépositaire de l'autorité royale et son consentement est nécessaire pour donner force de loi, par leur enregistrement, aux décisions du souverain, alors que le Conseil d'État, ou Conseil privé, ou Conseil d'en haut, n'est qu'une assemblée de particuliers, de conseillers personnels du Prince, qui ne forment pas un corps."

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