SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES.

Auteur
Rousse, Jean (curé de Saint-Roch) [?]
Éditeur
Besongne (Cardin)
Date d'édition
1649
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français
Nombre de pages
30
Référence Moreau
M0_2427
Cote locale
A_6_9
Note
Partie 2. Avec permission (reproduction au colophon). Voir aussi A_6_8 (partie 1), C_6_6 (partie 1) et C_6_7 (partie 2).
Dernière modification
2023-02-23 08:34:22
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2014-05-05 04:00:54.
Notice Moreau : Deux parties, l'une de 16, l'autre de 30 pages. Ce pamphlet est du très-petit nombre de ceux dont la publication a été faite en conformité de l'arrêt du 25 janvier, c'est-à-dire avec permission des commissaires du Parlement. Le permis d'imprimer la première partie est sans date. L'impression de la seconde partie a été autorisée le 22 mars. Naudé range les "Maximes morales et chrétiennes" parmi les pièce[s] soutenues et raisonnées (pages 11 et 204 du "Mascurat"). J'ajoute que le sty[l]e en est abondant et correct. C'est un des plus remarquables pamphlets de la Fronde. L'auteur déclare au Parlement, dans l'épître dédicatoire, qu'il est un peu cause de ce qui se passe, pour n'avoir pas puni, comme il le pouvait, les propagateurs de damnables maximes. C'est une flatterie. Il dit qu'il garde l'anonyme pour n'être pas privé d'une charge qu'il exerce auprès du roi. C'est un mensonge. Voici quelques-unes de ses maximes : l'autorité royale est d'institution divine, quoique plusieurs rois ne soient que de celle des hommes. Le respect et l'obéissance qu'on doit aux rois, ne sont pas dus aux ministres et favoris. Les régents ne jouissent pas de la plénitude de l'autorité royale ; ils ne peuvent faire ni lois, ni ordonnances, ni créations d'offices. Les sujets sont obligés d'employer leur vie et leur fortune pour la conservation du roi et la manutention de son État, non-seulement contre les ennemis du dehors, mais encore contre ceux du dedans. Quelquefois il y a pour les sujets obligation de prendre les armes pour se défendre de l'oppression, lorsque les autres moyens ne sont pas suffisants. Les princes ne sont pas tenus d'obéir aux lois politiques par voie de contrainte, mais par voie de direction, c'est-à-dire par la force de l'exemple qu'ils sont obligés de donner. Les rois doivent donner les charges et les offices aux personnes dont la science et les mœurs répondent à cette qualité. Et de toutes ces maximes, l'auteur conclut, dans la première partie, que Paris et la France doivent s'armer contre Mazarin ; dans la seconde, que la reine doit éloigner Mazarin sous peine de péché mortel. « Abbés frisés, poudrés et le visage couvert de mouches, tous les jours dans un habit libertin parmi les cajoleries des cours et des Tuileries. » Il paraît qu'au commencement de la régence on avait ajouté "in oratione pro rege", et pro Annâ reginâ nostrâ. Mailly, sans contester le talent de l'auteur, juge le pamphlet « une œuvre de ténèbres qui ne présente partout que le langage de l'anarchie et de la sédition. » ("Note" de la page 253 de son IIe vol.) Je ne sais pas sur quel fondement il suppose que le coadjuteur a été l'auteur ou l'instigateur des "Maximes". Il est vrai que cette pièce, la première partie surtout, est composée avec une habileté perfide, et vigoureusement écrite ; mais ce n'est pas une raison suffisante de l'attribuer à Gondy. De quelque main qu'elle vienne, elle est facile à trouver et bonne à garder.

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