OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin.

Auteur
Anonyme
Éditeur
[s. n.]
Date d'édition
1652
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français, latin
Nombre de pages
44
Référence Moreau
M0_2637
Cote locale
B_18_37
Note
Voir aussi C_12_36
Dernière modification
2014-07-10 16:05:03
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2014-07-10 16:05:03.
Notice Moreau : Voilà certes une impudente tromperie ! Cette pièce se compose, pour les quarante premières pages, d'extraits mal ajustés de Montaigne, et, pour les quatre dernières, de "Remontrances au roi sur tous les articles ci-dessus mentionnés", lesquelles remontrances ne sont que la péroraison de la "Vérité toute nue" [M0_4005]. Je l'ai signalée à M. le docteur Payen, dont on connaît les savants travaux sur Montaigne ; et j'ai reçu, en échange de cette communication, la note suivante qu'il était peut-être seul capable de faire : « Les extraits sont pris çà et là et placés à la suite les uns des autres, souvent sans qu'ils aient entre eux aucun rapport, et sans que les transitions soient en aucune façon ménagées. « Le début de la pièce : « Je n'ai point cette erreur commune, » est pris au commencement même du chapitre 36 du Ier livre. Ce chapitre est transcrit en entier, moins la citation qui le termine et qui complète le sens de la phrase. Ainsi il finit par : « et le maistre du cœur, après avoir estalé les noms des plus grands romains en sa peinture, finit en cette manière : « Ris dantem jura Catonem. » « La page 7 de la mazarinade porte seulement : finit en cette manière ; » puis elle continue : « où les estrennes que le roy envoye aux princes ses vassaux, tous les ans, c'est du feu » ; ce qui n'offre aucun sens et n'a pas le moindre rapport avec la phrase précédente. « Ce second morceau est emprunté au chapitre 22 du Ier livre, peu après le commencement. Il va jusqu'à la fin du chapitre de Montaigne et à la page 21 de la mazarinade ("la nécessité publique le requéroit"). « L'alinéa suivant : « Il se veoit dans les histoires force gens, etc., » est pris au milieu du chapitre 23. L'emprunt qui se termine à la page 26 du pamphlet, comprend tout le reste du chapitre. « Vient ensuite, et toujours d'une manière brusque et inattendue, le commencement du chapitre 38 : « Laissons à part cette longue comparaison, » jusqu'à ces mots : « Deffaits des principaux tourments de notre vie, » page 28 de la pièce satirique, qui se lisent avant la citation d'Horace : « Ratio et prudentia curas. » « De là, la mazarinade saute au commencement du chapitre 27 du livre II : « J'ay souvent ouy dire que la couardise est mère de la cruauté » ; et la citation continue jusqu'à la page 36, à ces mots : « que de rendre la jeunesse aspre au service bellique, et n'y confèrent point. » « Puis, c'est le début du chapitre 32 du IIe livre, commençant par : « La familiarité que j'ay avec ces personnages ici » (Sénèque et Plutarque ; mais le plagiaire ne le dit pas) ; et la copie continue jusqu'à ces mots ; « pour des opinions empruntées d'autruy, ignorées et incognues » qui sont encore de Montaigne, et qui terminent l'emprunt (page 40 de la mazarinade) ; mais le pamphlet ajoute, ce qui n'est plus de Montaigne : « mesmes jusqu'aux portes de Paris. » « Je remarque qu'un peu avant la fin de ce morceau, l'arrangeur a supprimé une vingtaine de lignes du texte original, savoir tout ce qui est compris entre : « qui estoit fort en usage entre eux à dire seulement leur nom », et « je sais qu'il s'est trouvé de simples paysans, » page 39. « Du reste, dans ces morceaux empruntés, il y a bon nombre de fautes, des changements de mots, etc. ; mais en général la transcription est littérale. »

Fac-similé de la première page