LES ENTRETIENS DE S. MAIGRIN ET DE MANZINI, AVX CHAMPS ELISIENS. Et l’arriuée du Duc de Nemours au mesme lieu, Auec la description de l’appartement qu’on prepare à Mazarin dans les Enfers.

Auteur
Anonyme
Éditeur
[s. n.]
Date d'édition
1652
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français, latin
Nombre de pages
32
Référence Moreau
M0_1251
Cote locale
B_9_32
Note
Dernière modification
2014-02-11 16:18:32
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2014-02-11 16:18:32.
Notice Moreau : Mailly qui met ce pamphlet au nombre des plus ingénieux et des plus plaisants qui se soient faits pendant la Fronde, a pris la peine de l'analyser longuement dans une note de la page 492 de son Ve volume. || Commentaire de Mailly : Cette mort du duc de Nemours donna naissance à un écrit, l'un des plus ingénieux & des plus plaisans qui se soient faits durant la fronde : il est intitulé [...]. Cette satyre, qui n'est point mal écrite, n'a été faite en grande partie que pour donner la description de l'appartement qu'elle promet au ministre. La peinture en est effrayante ; tout ce que les poëtes & les romanciers ont jamais imaginé de plus affreux, semble avoir été ramassé pour composer cet appartement. Il est situé sur une montagne qui vomit sans cesse des flammes, & environné des noires eaux du Phlégéton : la terre sur lequel il est posé est d'un rouge sang corrompu & vieilli, & couverte, au lieu de pierres ou de cailloux, d'ossemens humains. L'endroit destiné à Mazarin est une tour de fer au-dessus de laquelle, sur une pierre noire, sont gravés ces mots en lettres italiques, "palais de Mazarin". A l'entrée de ce lieu funeste sont les soucis, les affaires, la haine, l'envie, la jalousie, la fureur, la rage, le désespoir, les ruses, les tromperies, l'imposture leur maîtresse, & les autres "vertus cardinales du Mazarin" : on y voit aussi la guerre civile sous la forme d'un monstre, qui, n'ayant que deux jambes & des deux cuisses, un ventre & un estomac, a plusieurs bras qu'il arme les uns contre les autres, ainsi que ses diverses têtes qui s'efforcent de s'entre-dévorer. Enfin, dit l'auteur, je sais que la caverne où sainte Marguerite fut enfermée par Olarius, n'eut jamais rien de plus affreux. l'ameublement présentoit encore quelque chose de plus effrayant ; des pavés de pointes de fer ; une couche de feu, armée de tous côtés de pointes d'acier, pour servir de "reposoir à Mazarin" ; une chaudiere pleine d'huile bouillante, pour baigner le ministre. Le hideux manoir n'est éclairé que par les yeux de deux vilains dragons, postés dans deux coins de l'appartement. (Jean-Baptiste Mailly, "L'esprit de la Fronde", La Haye, 1773, tome V, p. 492-494)

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