L’INTERPRETE DV CARACTERE DV ROYALISTE, Monstrant à Agathon quelle a esté la conduitte de Monseigneur Seguier, Chancelier de France, dans tous ces emplois.

Auteur
Anonyme
Éditeur
[s. n.]
Date d'édition
1652
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français
Nombre de pages
15
Référence Moreau
M0_1722
Cote locale
B_17_22
Note
Dernière modification
2013-06-08 09:19:53
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2013-06-08 09:19:53.
Notice Moreau : Après le duel des ducs de Beaufort et de Nemours. « Il (Séguier) estoit desjà dans un âge avancé, lorsque, par une dévotion feinte ou véritable, il s'alla renfermer dans les Chartreux de Paris pour y estre receu et prendre l'habit de religieux ; mais ces bons pères estant advertis que le président de Villiers, son oncle, l'avoit destiné pour estre le successeur de ses biens et de son office, lui dirent ne pouvoir pas lui accorder l'effet de sa postulation, sans en avoir adverti monsieur son oncle et fait les efforts possibles pour obtenir son approbation. Le procédé de ces bons religieux fut si agréable à l'oncle qu'il leur promit qu'en lui baillant son nepveu pour trois mois, il le rameneroit après ce temps là dans leur couvent, au cas qu'il persévérast dans la résolution de passer sa vie avec eux. Cet ordre fut suivi, et le prétendu religieux ramené dans la maison de son oncle qui usa, l'espace de trois mois, de tous les moyens possibles, sans intéresser l'honneur de Dieu, pour faire prendre à son nepveu l'esprit du monde et lui faire quitter celui de la religion ; mais ses soins furent inutiles ; et il fallut que, suivant sa promesse, les trois mois estant expirés, il le ramenast au monastère des Chartreux, où il réceut l'habit de cette religion avec l'approbation de son oncle et de ses autres parents. Mais après y avoir demeuré un temps considérable, il fut ennuyé de cette sorte de vie ; et il retourna dans le monde, où son ambition, couverte d'une grande hypocrisie et d'une fausse apparence de bonté, l'a porté dans les degrés d'honneur où nous l'avons veu. Y a-t-il donc de quoi s'étonner si, ayant fait banqueroute à Dieu, il la fait aujourd'huy au roi, à sa dignité et au public ? » « Nous avons vu des gens poursuivis avec toute rigueur, et contraints de s'absenter pour avoir imprimé et publié une lettre du roi écrite au Parlement de Rouen ; et au contraire il se réjouit quand, allant tous les jours au palais d'Orléans, il entend sur le Pont-Neuf et autres lieux publics la publication qui se fait du damnable libelle sous le titre du "Fourrier de l'Estat" [M0_1407], par lequel on loge le roy à Saint-Denys, et M. le duc d'Anjou à Saint-Cloud pour y avoir leur demeure fixe, M. le duc d'Orléans au Louvre et M. le duc de Valois à la place Dauphine. Ce galant homme trouve en cette pièce le mot pour rire, et en fait aujourd'huy son plus agréable divertissement. Il ne se plaint pas de ce que le fourrier ne lui a pas marqué son logis. Il veut toujours demeurer dans celui où il fut placé dès le temps du règne passé, à l'enseigne du Cerf-Volant. » Il y a à conclure de cette dernière phrase que le "Fourrier d'Estat" [M0_1407] était imité d'un libelle du "règne passé". La lettre du roi dont il vient d'être parlé, est la "Lettre du roi envoyée à nosseigneurs du Parlement de Rouen sur le sujet des présents mouvements" [M0_2193]. (10 juillet 1652.)

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