MANVEL DV BON CITOYEN, OV BOVCLIER DE DEFENSE LEGITIME, Contre les assauts de l’Ennemy.

Auteur
Anonyme
Éditeur
Sara (Robert)
Date d'édition
1649
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français
Nombre de pages
24
Référence Moreau
M0_2406
Cote locale
A_6_7
Note
Avec permission. Voir aussi C_6_5. Dans Choix I de Moreau. Une édition de Sainte-Geneviève porte la date du 23 mars.
Dernière modification
2014-06-30 02:09:45
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2014-06-30 02:09:45.
Notice Moreau : J’ai déjà dit que "l'Épilogue, ou Dernier appareil du bon citoyen" [M0_1264] est la suite du "Manuel" ; et à cette occasion , j'ai fait connaître les jugements de Naudé, de Guy Patin et de Mailly. J’ajoute ici que Naudé revient deux fois sur le "Manuel", l'une à la page 199 où il le loue de « n'avancer rien qui ne soit véritable » ; l'autre à la page 204, pour montrer dans ce pamphlet l'un des caractères extérieurs des bonnes pièces. L'auteur s'élève contre le principe de la puissance absolue : « L'autorité des magistrats, dit-il, doit être plus grande pendant l'absence et la minorité du roi. Il n'appartient qu'à Dieu, le pouvoir absolu, infini, indépendant et qui n'a point de bornes ; et c'est pécher contre la sûreté des princes que de leur dire qu'en cela ils ressemblent à Dieu. » Pendant le blocus même, les pourvoyeurs du roi étaient privilégiés sur le marché de Paris. « Dernièrement, par un stratagème qu'on ne peut honnêtement nommer, on fit cesser l'ordinaire des officiers du roi. Il n'y eut bon bourgeois qui n'en fût indigné, et qui ne fît offre de sa bourse pour réparer le scandale. » Puis, l'auteur ajoute : « Je voudrois toujours insister sur ce point, que l'intention du peuple ne fut jamais de rien diminuer des richesses du roi ni des princes, de leurs domaines, commodités et magnificences. » Il prétend que les États de 1614 n'ont rien produit parce qu'on y passa le temps en préfaces et en émulation d'éloquence ; mais, dit-il, « des États libres et des députations légitimes par le libre choix des ecclésiastiques, des nobles et du tiers état pourroient produire quelqu'important succès. » Toutefois, il pense qu'il serait possible de se contenter d'assemblées provinciales ou de réunions des nobles et du clergé avec les bourgeois et marchands dans des assemblées de ville. Avec la puissance absolue, ce que l'auteur attaque le plus vivement, ce sont les partisans. Il raconte qu'on avait donné à M. d'Effiat, surintendant des finances, dans une maison du cloître Notre-Dame un dîner dont les bisques et les potages avaient fait dire à quelqu'un qu'il avait vu dans des chaudières et des marmites bouillantes des élections tout entières. On lit à la page 21 cette phrase : « N'est-ce pas une impudence capitale de présenter à la reine une bouchée de pain et lui faire à croire (sic) qu'elle vaut une pistole à Paris. » Un contemporain a écrit à la marge de son exemplaire, qui est aujourd'hui à la bibliothèque de Sainte Geneviève : « Ce fut le nommé Bautru, lors du blocus de Paris, tenant cet impertinent discours à la reine à Saint-Germain. » Malgré quelques taches, le "Manuel" est une très-bonne pièce, remarquable de bon sens, de verve, d'éloquence même ; mais il n'est pas rare. Quand il a été publié, la conférence de Saint-Germain était encore ouverte ; car l'auteur demande qu'on y fasse un article sur l'éducation du roi. J'ai vu en effet sur un autre exemplaire de la bibliothèque de Sainte-Geneviève, d'une écriture du temps, la date du 23 mars.

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